Mon idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Prospérité, Sécurité & Co
Le Nigeria est un pays frère, un grand pays dont l’économie du Bénin dépend dans une large mesure. Cette dépendance et cette proximité n'ont pas que des bénéfices, elles ont aussi une incidence en matière de sécurité. Le problème de la sécurité du Bénin sur sa frontière avec le Nigeria, devient de plus en plus sérieux. Et cela va en s’aggravant avec le temps. Les malfrats agissant avec une violence barbare et fortement équipés profitent de la faille administrative et linguistique entre les deux pays frères. Ils tiennent le Bénin à la fois pour un maillon faible, une base arrière, et un sanctuaire où ils peuvent se déployer à leur guise. Il leur suffit de débarquer avec la hargne de gens drogués, et de lourds armements de guerre, semer la zizanie, faucher gratuitement des vies humaines, terroriser leurs victimes pour atteindre leur objectif. Par ailleurs, les méthodes, les circuits de trafic d'armes, la culture de violence s'exportent chez nous, et imprègnent le milieu béninois. Pour mettre fin à cette tendance inquiétante qui met en danger la libre circulation des biens et des personnes et le droit à la sécurité chez nous, le Bénin doit apporter une réponse appropriée à la gravité de la situation. Il doit prendre à bras le corps la question de la sécurité dans son ensemble et le cas particulier de la sécurité sur sa frontière avec le Nigeria. Il doit se doter d’une politique de sécurité efficace et se donner les moyens de former les hommes, les pratiques et les mentalités à cet effet. Entre autres exigences, cette politique de sécurité doit tenir compte des nécessités suivantes :
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Faire en sorte que les administrations de sécurité des deux pays travaillent en étroite collaboration
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L’armée béninoise doit de conserve avec les douaniers, la police et la gendarmerie répondre avec intelligence et fermeté aux agressions et intrusions des bandits provenant du Nigeria
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Le Bénin doit communiquer sur sa capacité à défendre ses frontières et la sécurité de ses citoyens au quotidien
Comme nous le montre la récurrence et la violence des incursions de malfrats, le Bénin reste vulnérable sur sa frontière avec le Nigeria. Cette vulnérabilité traduit la perception d’un Bénin sanctuaire facile à attaquer par les bandits. Mais au-delà des perceptions, cette vulnérabilité traduit aussi la faiblesse ou l’inexistence d’une politique de sécurité volontariste et réfléchie dotée de moyens à la hauteur de la situation. Le Nigeria est peut-être une source de prospérité. Mais il n’y a pas de prospérité sans sécurité. De même la coprospérité sous-régionale dont on nous rebat les oreilles ne sera qu’un vœu pieux sans une politique de sécurité sous-régionale coordonnée et co-responsable. Coprospérité et Co-sécurité doivent aller de pair.
Éloi Goutchili
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