Éléments d’Analyse de l’Histoire et des réalités politiques du Bénin
La politique, avons-nous dit, c’est du ping-pong par dessus les nuages ; en tout cas telle qu’elle se fait en Afrique soumise à la pression néocoloniale. Cela veut dire qu’elle est régie par les lois du théâtre d’ombre. Et les acteurs, qui s’étripent pour leurs intérêts personnels ou de clans ne correspondent pas
Or, pour se faire une idée aussi ténue soit-elle de ce qui se passe sur le théâtre d’ombre de la politique béninoise, certes il faut comprendre le rôle capital de l’emprise néocoloniale, qui est d’abord un univers, mais il faut aussi retenir et prendre conscience de la centralité diabolique du personnage de Mathieu Kérékou. Et ce à travers l’histoire politique de notre pays depuis ce qu’on a appelé pince sans rire son indépendance. C’est cette mise en lumière nécessaire du personnage de Kérékou qu’ a essayé de faire ici Monsieur Pascal Fatondji, 1er Secrétaire du PCB. Dans son “ ADRESSE AUX RESPONSABLES D’ORGANISATIONS PATRIOTIQUES ET AUX PATRIOTES” le dirigeant politique qui n’a pas sa langue dans sa poche a brossé à grands traits l’œuvre au noir de Kérékou. Il a mis en lumière les faits et les agissements que les hagiographes et autres thuriféraires mettent cyniquement dans l’ombre pour propager le mythe contre-nature d’un Kérékou bâtisseur de nation, et homme d’équité ou de probité.
Bien sûr, par certains côtés ce portrait sent le vitriol, et nous ne parions pas sur l’objectivité idéologique ou politique de son auteur. Mieux encore nous pensons que pour mieux rendre raison de ce discours, il faut tenir compte de l’histoire des rapports conflictuels du sujet et de son objet. Pour autant, ce discours qui participe d’une saine déconstruction du mythe de Kérékou à un moment où se joue sur la scène politique un retournement paradoxal qui met le changement en porte à faux, ce discours sans concession mérite d’être porté, entendu et compris à sa juste valeur. C’est pour cela que Babilown, en a extrait 20 éléments qui méritent le détour.
Binason Avèkes
ADRESSE AUX RESPONSABLES D’ORGANISATIONS PATRIOTIQUES ET AUX PATRIOTES
1. Il faut changer "le changement", c’est ce qui s’entend jusque dans les institutions d’Etat, donnant raison aux masses populaires dont la conviction semble définitivement établie à ce sujet. On se trouve à un tournant.
2. Le peuple exprime de mille manières le caractère arriéré de notre pays indiquant que les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de l’Etat depuis 1960 ne sont pas fondamentalement différents les uns des autres dans leur dévotion aux puissances étrangères, leur gloutonnerie dans le pillage des ressources publiques, dans la gabegie.
3. Les pouvoirs successifs sont par conséquent ceux de Zinsou, Kérékou1, Soglo, Kérékou2, Kérékou3, Boni Yayi. (…) le HCR (Haut Conseil de la République) de la période de transition Kérékou-Soglo avait cette particularité qu’il devrait dans l’intérêt stratégique des impérialistes, accorder l’immunité à Kérékou avec la toute puissance du grand prélat intrigant Isidore de Souza.
Au regard de la liste des pouvoirs successifs, la fréquence de Kérékou au pouvoir est la plus nombreuse et la durée de sa première occurrence au pouvoir est particulièrement longue et ceci n’est certainement pas par hasard. Il conviendrait d’examiner le volume et l’extension des réseaux animés par cet homme et l’expérience qu’il en a tirée tant pour lui-même que pour les puissances extérieures qu’il sert. Il est certain que tous ces hommes sont de la haute bourgeoisie vivant en parasites du capital d’Etat et au service des puissances impérialistes surtout occidentales, France, Allemagne, Belgique, etc.
4. Le pays connaîtra un défilé rapide de pouvoirs jusqu’à celui de Zinsou en 1968. Ce dernier se révéla un tyran décidé à en finir avec la démocratie populiste. La répression sauvage d’élèves, d’étudiants et de travailleurs grévistes, le perfectionnement de la police politique, la formation d’escadrons de la mort avec l’aide de régimes sanguinaires comme celui de Mobutu pour l’assassinat d’adversaires politiques voire des membres de leurs familles, tels sont les hauts faits d’armes du gouverneur Zinsou. La résistance héroïque du peuple envenimant les contradictions internes à la haute bourgeoisie sonna le glas de ce premier gouvernement tyrannique sans que celui-ci soit passé au jugement ni au châtiment pour ses crimes.
5. La démocratie populiste a poursuivi son développement jusqu’au GMR de Kérékou. Au cri de ‘vive la révolution’ à son avènement en 1972, des pans de populistes ainsi que des arrivistes de tout poil accoururent pour offrir leurs services à Kérékou. Ce dernier a vite pris goût aux manigances, aux complots pour savoir opposer ses courtisans les uns aux autres en sachant qui abattre pour détenir toutes les cartes en mains tout en rassurant les milieux impérialistes de sa loyauté envers eux en tant qu’«ancien officier français» (sic).
6. Faute de pouvoir récupérer le mouvement démocratique, Kérékou s’est donné pour tâche de le réprimer. La JUD (Jeunesse Unie Anti-impérialiste du Dahomey) ainsi que l’UGEED (Union Générale des Elèves et Etudiants du Dahomey) et le FACEEN (Front d’Action Commun des Elèves et Etudiants du Nord) furent interdits en 1974. L’organisation unitaire des travailleurs, l’UNSTD (Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Dahomey) est attaquée par le pouvoir avec les services de Romain Vilon Guézo qui s’empara de sa direction en avril 1975. Ces exactions poussaient le mécontentement populaire à l’exaspération. Des grèves de travailleurs se programmaient.
7. C’est dans ces circonstances qu’en juin 1975, Kérékou, sous le soupçon d’un coup d’Etat contre lui, assassina froidement son ministre de l’intérieur, Michel Aïkpé, exposa son cadavre au public et maquilla le crime par des mensonges et une mise en scène des plus nauséeuses. Le peuple découvrait qu’il y avait à la tête de l’Etat un monstre sanguinaire. L’exaspération populaire éclate en révoltes contre l’horreur : grèves de travailleurs à l’appel de dirigeants syndicaux, soulèvements populaires à Cotonou, Abomey. .. Kérékou mata le mouvement dans le sang. Il ordonna de tirer à vue et sans sommation sur tout manifestant et l’on tira effectivement sur des manifestants inermes occasionnant de nombreux morts. Une chasse à l’homme est lancée contre les responsables syndicaux ou d’organisations de masse protestataires : beaucoup sont arrêtés et jetés au bagne (à Dodja), d’autres condamnés à être ramenés morts ou vifs, poussés ainsi à l’exil forcé. La démocratie populiste est défaite.
8. Avec l’UCD, le cadre pour la révolution est fixé. Dix-huit mois plus tard, ce cadre, l’UCD, se déploiera en sa forme définitive, le Parti Communiste du Dahomey (PCD), aujourd’hui Parti Communiste du Bénin (PCB).
9. Le mouvement communiste devint dès sa proclamation, la cible principale de la cruauté du monstre sanguinaire Kérékou. Chaque mouvement de résistance du peuple accroissait la furie de la bête monstrueuse qui fulmine de rage. La police politique est étendue et perfectionnée, l’armée est mobilisée contre cet ennemi intérieur. Non seulement les commissariats et les prisons, mais toutes les casernes à travers le pays sont transformées en camps de concentration de prisonniers politiques. Un dense réseau d’auxiliaires de la police, de mouchardage et de délation est tissé avec le Parti-Etat PRPB et ses organisations fascistes : OJRB (Organisation de la Jeunesse Révolutionnaire du Bénin) de Houdou Ali, OFRB (Organisation des Femmes Révolutionnaires du Bénin) de Karimou Rafiatou, l’UNSTB de Vilon Guézo, le MRU (Mouvement Révolutionnaire Universitaire) des Lazare Sèhouéto et autre Eric Houndété. Ces réseaux de mouchardage et de délation sont ramifiés jusqu’aux niveaux des villages et quartiers de ville au fur et à mesure que se développait la chasse démentielle du despote contre les militants du Parti communiste. Tout cela convergeait vers le Petit palais, haut lieu de la torture d’où Kérékou commanditait les crimes les plus abominables : arrestations, tortures et emprisonnements de milliers d’élèves, d’étudiants, de paysans, d’artisans, de fonctionnaires ; condamnations à exils volontaires ou forcés de milliers d’autres ; mise à prix publique de la tête de responsables étudiants (Issifou Alassane, Thérèse Waounwa… en 1985), tueries ou assassinats sous la torture de jeunes scolaires et étudiants (Atchaka Parfait à Cotonou en 1985, Akpokpo-Glèlè Rémy en 1988, Luc Togbadja en 1989, etc.) dont les sangs frais versés continuent de crier vengeance.
Quelle région du pays, voire quelle famille n’a pas connu un de ses fils, proche ou lointain, victime de la tyrannie de Kérékou ? C’était une calamité nationale. Des études compromises à jamais, des carrières brisées, des trajectoires de vie perturbées pour ceux qui ont survécu avec des séquelles sur eux, leurs parents et enfants. Une enquête sommaire (ou la longue liste – non exhaustive des réprimés- des amnistiés de 1989-1990) indiquerait bien que des milliers de familles et toutes les régions du pays ont pleuré et continuent de souffrir des malheurs et traumatismes causés par cet homme.
10. Le Parti communiste pouvait arriver au pouvoir seul si son organisation était suffisamment puissante et suffisamment large à la chute de Kérékou1 en 1989. Sinon, il lui fallait une alliance avec les organisations au pouvoir s’il y en a et si celles-ci le désiraient pour une cause populaire avouée et assurée : condamner à tout prix la tyrannie de Kérékou1 et réhabiliter les réprimés de son régime en demandant aux communistes de développer leurs initiatives de construction populaire du pays.
11. L’impérialisme sous le commandement de François Mitterrand a pu mobiliser toute la haute bourgeoisie et se faire aider de la haute hiérarchie cléricale pour arrêter la révolution et sauver le système tyrannique. Telle est la seule et véritable signification de la conférence des forces vives de la nation pour laquelle des agents de l’impérialisme connus de longue date, tels un Robert Dossou ou un Théodore Holo ont donné la pleine mesure de leur haute trahison des intérêts de la patrie.
12. Soglo est propulsé au pouvoir. Une constitution apatride avec le droit d’intervention de forces étrangères dans notre pays est bureaucratiquement élaborée et imposée au peuple dans la terreur. Le jeune Maurice Dansou est assassiné en avril 1989 à Djakotomè pendant que la chasse était donnée aux Comités d’action. Sègla Kpomassi est fusillé en plein marché d’Azové en septembre 1990 à la veille du référendum constitutionnel. Une immunité personnelle est accordée au tyran Kérékou. L’impunité est légalisée, pense-t-on pour ensevelir à jamais les plaintes des victimes de la répression et étouffer les gémissements des âmes en peine. Les rapports de la commission mise en place par le pouvoir (Commission dite Mayaba) pour connaître des faits de tortures et qui recommandaient la saisine des tribunaux par l’Etat pour le jugement des tortionnaires identifiés ont été ignorés. Soglo poursuivit la chasse aux communistes, avec des procès iniques, des états de siège de régions entières, des assassinats politiques.
13. Soglo ne proposa une alliance politique avec le Parti communiste en 1995 que quand il vit tous les autres clans de la haute bourgeoise coalisés pour lui barrer la voie d’un second mandat. Fallait-il refuser ou accepter une telle alliance politique avec le parti ‘La Renaissance du Bénin’ au pouvoir ? Il fallait l’accepter pour les objectifs cités plus haut et confirmés directement à Soglo lui-même par d’illustres dirigeants rompus à la lutte révolutionnaire en Afrique comme Nelson Mandela et Joaquim Chissano ; (je le tiens de Soglo lui-même). Mais Soglo ne voulut pas, dans la mise en œuvre de l’alliance, d’un combat pour dessoucher les racines de la tyrannie, ni laisser les coudées franches aux communistes pour le développement des initiatives de construction populaire du pays. Ainsi, faute d’un allié de trempe, il fallait au Parti Communiste attendre des conditions meilleures en sachant que subjectivement un travail restait à faire et qu’il fallait correctement définir.
14. La situation précédente a permis à Kérékou de maintenir ses réseaux de hauts bourgeois et de police politique dont il savait tirer les ficelles pour faire mouvoir les hommes. Autrement dit, Soglo n’ayant pu entamer la base de développement de la tyrannie a laissé intacts les réseaux de Kérékou en essayant péniblement de construire le sien propre. Ces réseaux avaient accumulé des renseignements sur les faits de corruption, de crimes politiques et de pratiques douteuses de tous les hauts bourgeois et Kérékou pouvait de façon machiavélique faire chanter un tel, menacer un autre, organiser la fraude et la souillure à travers ses réseaux de délégués des villages et quartiers de ville demeurés intacts. Soglo a ainsi fait le lit de Kérékou2 qui put sans peine rassembler tous les autres hauts bourgeois contre lui et le chasser du pouvoir. Sa faute fatale, selon ses propres confidences à nous relatives aux observations à lui faites par Mandela et Chissano, est claire et sans équivoque: n’avoir pas conclu et développé dès son accession au pouvoir une alliance du genre cité plus haut avec le Parti communiste. Il est ainsi reconnu de par le monde démocratique, en Afrique tout au moins, que sans dessoucher la tyrannie, point de progrès possible et que l’action du Parti communiste est, à cet effet, indispensable.
15. Avec Kérékou2, la mafia est revenue au pouvoir, plus arrogante, plus vorace. Avec son nouveau manteau, la toge de pasteur, le vieil autocrate pouvait ricaner du sort du peuple, tel un monstre devant sa proie, dans des propos cyniques où il feint de ne jamais rien savoir. Les anciens tortionnaires Azonhiho, Patrice Houssou Guêdè, reprennent du service et sont promus. Des voyous et délinquants (Gbadamassi, Saley et autres éléments du groupe dit aujourd’hui du G13) se voient céder gratuitement des pans entiers du capital d’Etat où ils peuvent en un tour de mains amasser des fortunes colossales. Les chefs des anciens réseaux de mouchardage à l’université, Sèhouéto Lazare, Eric Houndété, etc., peuvent se livrer à des trafics de toutes sortes au sommet des ministères où ils sont nommés. D’autres jeunes agents du capital financier sont promus tels un Bio Tchané pour favoriser le pillage des ressources. Le pays fut livré à la déprédation de tous les hauts bourgeois et des pires escrocs. Kérékou sut utiliser et jouer tour à tour tels des pantins ses alliés, Zinsou, Houngbédji et Tévoédjrè, Bruno Amoussou et Fagbohoun. Il érigea l’IGE (Inspection Générale d’Etat) pour terroriser ses adversaires hauts bourgeois éventuels ainsi qu’une cellule dite de moralisation de la vie publique pour couvrir toutes ses forfaitures. Il put se succéder à lui-même en 2001 après une des élections présidentielles les plus frauduleuses contre Soglo et les autres candidats. Le règne de Kérékou3 fut un des plus désastreux avec des scandales tout au long. Mais, il savait toujours tenir en respect tous les hauts bourgeois. Houngbédji n’avait de cesse de lui déclarer son allégeance. Soglo s’est finalement soumis à lui dans une repentance publique.
16. Seule la démocratie révolutionnaire avec le PCB au centre a poursuivi la dénonciation du vieil autocrate et fait écho conséquemment des révélations des scandales sous le règne de Kérékou2 et Kérékou3 : affaire Bêta, vente avec la couverture d’un Bio Tchané de la Sonacop à Séfou Fagbohoun avec l’argent de la Sonacop, affaire des 70 milliards, affaire Titan, affaire Hamani, etc. Le PCB soutint la résistance du peuple contre un troisième mandat consécutif de l’autocrate en 2006. Mais ce dernier a su décider et réaliser avec ses réseaux l’arrivée au pouvoir de Boni Yayi.
17. Boni Yayi, arrivé au pouvoir avec le soutien et la bénédiction de Kérékou se trouvait dans un dilemme : prôner le changement d’une part et sauvegarder les intérêts personnels du mentor de l’autre. Il fallait au nouveau serviteur du capital financier au pouvoir se constituer son propre réseau qu’il se mit fébrilement en quête de construire avec les transfuges des autres partis pour ses Forces Cauris. Ont accouru à ces réseaux de Boni Yayi, des rejets du PCB tels un Magloire Yansunnu depuis longtemps connu comme membre de groupes mafieux ou un Eugène Azatassou sans objectifs ni moyens d’un combat contre la tyrannie.
18. Kérékou était en position de force suffisante pour continuer de placer ses hommes, un Félix Hessou au ministère de l’intérieur, les Yembéré, Elègbè Amos, Anne Adjaï Cica, Grégoire Laourou sans compter les Azonhiho et autres Houdou Ali qui se proclament de la mouvance présidentielle plurielle. Les autres alliances de hauts bourgeois, G4 et Force-Clé sont manipulables par l’intermédiaire des Lazare Sèhouéto, pendant que le G13 est constitué d’hommes qui vouent corps et âme leur dévotion au vieux tyran. L’opposition clamée de Kérékou à Boni Yayi ne concerne aucune exigence populaire. L’opposition, si opposition il y a, ne concernerait que les intérêts personnels de cet homme, comme par exemple le retrait à ses enfants de l’escorte des véhicules d’occasion, le changement de postes administratifs à des protégés ou des maîtresses contre son gré.
19. Le pouvoir de Boni Yayi s’écroule sous le poids de sa politique nauséeuse dont les éléments sont particulièrement abondants et riches en couleurs et odeurs de dégoût pour les masses populaires. Il a déclaré vouloir s’inspirer du vieil autocrate, commanditant ou couvrant des tueries de paisibles citoyens, achetant le contrôle des médias, truquant des élections, rejetant les résultats des élections locales défavorables à son réseau des Cauris, organisant le pillage des ressources publiques pour se constituer un trésor de guerre pour les échéances présidentielles de 2011 ; et surtout tournant le dos à toutes les exigences populaires avec le bradage d’entreprises publiques à Bolloré et consorts, le maintien du système d’instruction néocolonial avec les NPE, l’impunité et la promotion des tortionnaires et des pilleurs de l’économie nationale.
20. Kérékou, bien au courant de tout cela et travaillant pour les puissances impérialistes occidentales, françaises et allemandes notamment, peut chercher à jouer, s’il ne joue déjà pour un homme pro-impérialiste comme lui. Il peut décider de soutenir Boni Yayi si cela va dans ses intérêts égoïstes et celui de ses maîtres contre la reddition complète de ce dernier à ses exigences. Mais tel ne semble plus être le cas pour le moment. Il s’agirait certainement à l’heure actuelle d’un autre élément pour lequel Kérékou aurait la garantie du soutien des G4, G13 et Force-Clé et partiellement des forces de la mouvance Cauris dont on sait qu’elles sont truffées d’éléments de son réseau. La publicité tapageuse pour un Bio Tchané n’est certainement pas orchestrée en dehors des éléments du réseau de Kérékou qui peut décider à la fin et au moment opportun d’abattre ses cartes pour la perpétuation de la tyrannie et de l’impunité dans le pays.
Au total, Kérékou, le plus criminel politique connu après l’indépendance, demeure le centre des complots pro-impérialistes contre l’émancipation des peuples du Bénin et doit être reconnu comme tel.
(…) Ce qui manquait au mouvement est aujourd’hui comblé. Le prochain pas en avant véritable ne peut se traduire que par l’érection, dans une nouvelle constitution, de la probité et du patriotisme en loi. Ce nouveau pas est impossible avec l’impunité des crimes politiques dont le plus grand auteur et commanditaire est Kérékou. Ce nouveau pas naturellement appelé exige la destruction de Kérékou en tant que force politique ainsi que ses réseaux. Le mot d’ordre de l’heure est par conséquent le jugement de Kérékou et de ses crimes. Il serait évidemment anti-éthique et ridicule de brandir une certaine immunité accordée au despote contre un tel jugement. Seul un tel jugement mettrait le peuple en face de sa propre histoire réelle, permettra de déraciner l’horreur et le crime des mœurs politiques béninoises, d’apporter un soulagement aux familles et aux populations meurtries et enfin sur le plan spirituel d’apaiser les âmes qui, autrement, ne peuvent cesser de crier vengeance ! On pourra après cela, purifier notre terre pour qu’elle produise du beau, du noble et du magnifique resplendissant.
Pascal FANTODJI
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Binason Avèkes
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