Yayi Boni est né à Tchaourou, dans le nord du pays, dans une famille musulmane mais il s'est converti au protestantisme. Il appartient à trois ethnies du Bénin: Nago (de la famille Yoruba) par son père, Peul et Bariba du côté de sa mère.
Il est docteur en économie, diplômé de l'Université Paris IX Dauphine. Il fut conseiller technique aux affaires monétaires et bancaires, sous la présidence de Soglo, de 1991 à 1996, avant d’être nommé président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) en décembre 1994 jusqu'en février 2006 suite à sa démission pour se présenter aux élections présidentielles.
Marié et père de cinq enfants, il est un candidat indépendant soutenu par une coalition de mouvements et de petits partis politiques. Son slogan était « Ça peut changer ! Ça doit changer ! Ça va changer ! » Le 5 mars, il arrive en tête du premier tour de l'élection présidentielle avec 35,60%. Le 19 mars, lors du second tour, il remporte l'élection avec 74,51% face à Adrien Houngbédji. En l'absence de parti, il a su rallier à sa cause des personnalités au passé douteux et très portés sur les intrigues telles qu'Albert Tevoedjré, représentant de l'ONU en Côte d’Ivoire ou l'ex-chef de l'État Émile Zinsou.
Après une année d’exercice du pouvoir qui culmina aux élections législatives où il se tailla la part du lion, Yayi Boni a commencé par montrer sa volonté de contrôler tout le pouvoir. Sa majorité fit main basse sur le bureau de l’Assemblée transformée en une caisse de résonance et son Président un simple exécuteur de sa volonté. Très vite, éclot une fronde au sein de sa mouvance, lorsqu’un certain nombre de députés qui le soutenaient décidèrent par défiance de faire bande à part sous l’appellation de G13. Ensuite ce fut le tour d’un certain nombre de députés du Parti Force clé, qui avec les quatre grands partis traditionnels dont trois l’avaient porté au pouvoir, vinrent compléter ce premier cercle d’insurgés communément dénommé les G et les F. Cette opposition donna lieu à un premier rassemblement le 12 Mars 2008, qui dénonça sans ménagement la mauvaise gouvernance, les tendances liberticides et les dérives du nouveau pouvoir. Outre les nombreuses bavures de la garde présidentielle qui se soldaient par des pertes en vies humaines, le pouvoir avait à son actif des accrochages avec une partie de la presse réfractaire à sa politique d’achat de conscience, et chose rare depuis le début du Renouveau, un prisonnier politique en la personne du Professeur Andoche Amègnissè, incarcéré pendant 6 mois sous le prétexte fallacieux de violation de la législation sur la presse, pour avoir diffusé un papier où on pouvait lire :« Yayi Boni bat sa femme » En l’espace de trois ans, sous le régime de Yayi Boni la démocratie béninoise et l’image de liberté de sa presse qui lui valaient naguère l’admiration du monde entier reçurent un sérieux coup et furent déclassées dans les palmarès annuels des Organisations de Droits de l’Homme ou de Liberté de la Presse.
Dans ce contexte de tension exacerbée par la volonté d’un président qui refuse le dialogue et veut accaparer tous les pouvoirs, Yayi Boni a poursuivi avec constance sa politique d’instrumentalisation des institutions de la République : l’Armée, la Cour Constitutionnelle, la Cour Suprême, la Conseil Économique et social, etc... Le peuple conscient de ce risque a désavoué Yayi Boni lors des élections municipales de 2008 malgré la menace du Président de punir les communes qui ne voteraient pas pour son camp. Ces élections furent marquées par un certain nombre d’échecs retentissants et la volonté du Président de ravir les grandes villes du pays dont Cotonou s’est soldée par un véritable fiasco. En réaction à cet échec, et avec la bénédiction du chef de l’état plus d’une vingtaine de municipalités n’ont pas pu installer leurs conseillers par suite des blocages par des militants des partis de la mouvance. Et dans un certain nombre de municipalités on a assisté à des prises d’otage, à des disparitions de conseillers, ou a des achats de conscience, toutes actions rocambolesques qui ont permis à la mouvance dans certaines villes électoralement stratégiques comme Abomey-calavi, de se refaire une santé sur le dos de la bienséance démocratique et du respect des droits humains.
Depuis lors on ne compte plus le nombre de violations de la constitution, notamment sous l’angle du respect des libertés publiques et des droits de l’homme. Tout cela sur fond d’une cascade d’affaires de corruption mettant en jeu des dizaines de milliards, dans un contexte où la majorité du peuple subit de plein fouet la crise économique, à laquelle Yayi Boni et son gouvernement n’ont pas su donner une réponse appropriée.
Et comme si tout cela ne suffisait pas et sans doute pour signer complètement son entrée dans le club déjà très fourni des dictateurs africains, voilà que coup sur coup les préfets aux ordres de Yayi Boni et de son Ministre de l’Intérieur Armand Zinzindohoué interdisent des marches pacifiques des syndicats. « Le samedi 18 Juillet 2009, le gouvernement a interdit la marche pacifique des femmes du parti Nep-Mixalodo. Le mardi 21 Juillet 2009, ce même gouvernement réédite le même exploit liberticide, en empêchant les travailleurs de s’exprimer. Après les départements de la Donga-Atacora, ceux du Borgou-Alibori et celui des Collines, où un certain Ministre ne voudrait plus voir se dérouler que les manifestations favorables au Chef de l’Etat, l’Atlantique-Littoral s’inscrit désormais au nombre des départements que le pouvoir Fcbe rêve de transformer en cimetière de nos libertés et de la Démocratie » peut-on lire dans une déclaration conjointe signée par les partis dits de l’opposition non déclarée.
Il va sans dire que cette escalade de violations des libertés, et d’affaires de corruption au compte d’un homme qui a promis de faire du respect de la constitution et de la lutte contre la corruption le fer de lance de sa politique de changement, augure mal de ses chances de réélection en 2011.
En attendant, et pour toutes les raisons exposées ci-dessus, Yayi Boni fait son entrée bien méritée dans la longue liste des Dictateurs Africains.
Prof. Cossi Bio Ossè
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Ceux qui disent que le Bénin est béni font peut-être un jeu de mots, mais avec un pays, il faut éviter les jeux de mots car le pire n’est jamais loin… Pour être béni, il ne faut pas seulement enlever la lettre "n" à la fin du mot Bénin ; il faut porter la jarre de la bénédiction jusqu’aux genoux avant que Dieu ne nous aide à la mettre sur la tête. Arrêtez de donner du Docteur à Monsieur Yayi. II n’a rien de tel au sens élevé de ce mot. De toute façon, hormis les grands professeurs, universitaires de métier, ceux qui pour un maigre doctorat obtenu à coup de veille et de rafistolage, se font appeler docteurs sont de véritables bluffeurs, des imposteurs misérables. Franchement, il ne suffit pas d’un doctorat pour se faire appeler Docteur. Il ne suffit pas d’un doctorat pour passer pour un intellectuel. Si des gens comme Yayi Boni se disent et se font passer pour intellectuel chez nous, vous voyez un peu le standard du savoir et de la chose intellectuelle sous nos tropiques ? Vous voyez dans quel bas-fond, il se trouve enfoncé ? Tout cela appelle réflexion…
Les appelés, c’est une bonne initiative en soi. Mais cela n’a pas s été un plein succès dans le passé. Avant de reconduire l’initiative qui avait été lancée sous Kérékou, il fallait bien en penser les aspects divers, et pas seulement foncer sur une mesure dont le potentiel populiste cache bien un retour du bâton populaire : comment stabiliser professionnellement ces recrus après leur service patriotique et militaire ? Le service patriotique ne peut être exclusivement un traitement social éphémère du chômage. S’il n’est vu que sous cet angle, eh bien c’est un remède pire que le mal ! On ne doit pas faire saliver la jeunesse, puis passer à table et l’abandonner à son sort. Dans ce cas, je le crains, il y a risque de déflagration. Malgré tout, patience et esprit de paix doivent l’emporter. Il faut bouter Yayi Boni dehors par les urnes et redonner à notre cher pays le Bénin et à sa jeunesse tout l’espoir qu’ils méritent !
Rédigé par : B.A | 29 août 2010 à 10:26
Notre pays va de mal en pire,en matière de liberté publique.Comment imaginer qu'un gouvernement puisse prendre en adversité la jeunesse de son propre pays,tout en sachant que dans les mêmes conditions les mêmes causes produiront les mêmes effets.Il faut cesser de dire que notre pays est bénis car nous ne le sommes pas plus que les ivoiriens;congolais;rwandaises etc. Comment est ce que le Dr YAYI Boni entourés d'intellectuelles pas des moindres puissent dans la soif de la popularité provoqué la colère du lion(les jeunes)blessé(plusieurs fois victime de manœuvres politiciennes)qui dort(au chômage),je veux parler d'une erreur qui lui sera à coup sûr politiquement fatale. Pourquoi a-il senti le besoin de rassemblée le 29 Janvier 2009 à la présidence plus de 3000 jeunes Béninois démobilisés du service militaire d'intérêt national à qui il a demandé à ces ministres comme dans un défilé de mode de dire à cette jeunesse les dispositions d'insertion socioprofessionnel qu'il a fait prendre pour remercier le 1er groupe de jeunes a lui faire confiance car rien n'était gagné d'avance. L'affaire ICC ne pourra jamais le marquer comme cette bombe"les appelés"près à exploser n'importe où et à n'importe quel moment mais bien évidement dans une période très sensible donc avant Mars 2011.
Tchaourou ne mérite pas d'être géniteur du premier président qui fera retentir des armes dans notre pays.
Si cette lutte est pour la liberté je m'y associerai sans hésitation aucune.
Rédigé par : Fadl NARO | 26 août 2010 à 14:55