Par Joseph Litvak •
Il faut l’avouer: les intellectuels progressistes américains sont aussi épris de Barack Obama que le sont des millions de leurs compatriotes non-intellectuels. Chez les professeurs universitaires aux États-Unis, l’amour pour Obama, l’Obamamanie, n’est pas moins ardente, ni moins répandue, que chez leurs étudiants.
Tomber amoureux, c’est toujours un peu embarrassant —surtout quand on se définit comme professionnel de la raison, de l’analyse, de l’intelligence, et surtout quand on se voue, en tant qu’intellectuel de gauche, à la critique rigoureuse de tout séduction consensuelle, de toute complicité avec l’idéologie (néo-)libérale, de toute médiatisation de la politique.
Que beaucoup d’intellectuels américains soutiennent un candidat démocrate n’a, certes, rien d’étonnant. Ce qui peut néanmoins paraître bizarre, notamment d’un point de vue français, c’est l’intensité de l’attachement de l’intelligentsia états-unienne pour un candidat présidentiel dont les positions sont impeccablement centristes, normales, et prudentes, si respectables, enfin, que Nicolas Sarkozy puisse avoir reconnu en Obama son «copain». On peut se demander: où sont les vrais intellectuels américains, ceux qui refuseraient tout ce spectacle bruyant qui se prend, à tort, pour une politique digne de ce nom?
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Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
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