Bénin, Démocratie ou Thanatocratie ?
Depuis plusieurs semaines une crise politique sévit au Bénin et s'enracine au fil des jours. Elle oppose le Gouvernement et son chef, le Président Yayi Boni aux partis dits de l'opposition, à leurs ténors et à leurs députés à l'Assemblée. Cette crise a connu deux moments et deux formes distincts. Le premier moment situé avant les élections muncipales a atteint son point d'orgue le 12 mars 2008 avec la déclaration commune des G4, G13 et d'autres partis aux intérêts pourtant divergents. Le second moment se situe après les élections muncipales. Consécutif à la perte de majorité de fait du Président Yayi Boni à l'Assemblée, ce moment s'est cristallisé sur les frustrations et les tensions générées par les élections municipales.
Il s'exprime d'une part par le refus du gouvernement d'exercer une contrainte contre les militants de son parti qui bloquent l'installation des conseillers dans 24 communes au mépris de la loi ; et d'autre part par le refus des députés majoritaires de siéger ou de procéder à l'examen des textes législatifs pendants. Cette crise a généré un bras de fer qui a conduit le Gouvernement à légiférer par ordonnance dans des conditions sujettes à caution. L'intervention dans le débat de la Cour Constitutionnelle nouvellement mise en place loin d'apaiser les esprits n'y a fait qu'apporter le trouble, en renforçant le soupçon de sa servilité vis à vis du pouvoir. Avec sa durée et sa difficulté à se résorber, la crise devenait anxiogène. L'une des conséquences immédiates et preuves de la dureté de la crise est l'incertitude qui entoure la formation du nouveau gouvernement suite aux élections municipales et l'attente anormalement longue dont elle fait l'objet. Dans ce climat délétère et de tension inédite depuis le renouveau démocratique, nous assistons actuellement à des menaces de mort sur la personne des députés de l'oppostion et des personnalités politiques de permier plan. Face à ces menaces de mort, le gouvernement ne réagit pas comme cela se doit dans une démocratie digne de ce nom et son silence est plus qu'inquiétant. A l'évidence, cette menace sur la vie et la liberté des hommes politiques affecte directement la santé de notre démocratie. Toutefois depuis le début du Changement, ce phénomène n 'est pas isolé. Il participe d'une politisation de la Mort qui a pris et prend des formes variées. Pour mieux comprendre le sens de ces menaces qui interviennent en ce moment de crise et exorciser leurs effets néfastes, il est intéressant de remettre en perspective la politisation de la Mort et d'analyser les formes de son maniement depuis l'avènement du Changement dans notre pays en mars 2006.
1. La Mort comme moyen de déblayage du ciel politique préélectoral
2. La Mort comme sacrifice inaugural.
Pendant la première année de pouvoir du Président Yayi Boni la garde présidentielle s’est illustrée par une série de bavures dont les plus graves ont coûté la vie a plusieurs de nos concitoyens innocents. D’une manière générale, il y avait dans le sillage du Président une véritable psychose de la sécurité : la sienne renvoyant à celle du commun des mortels, à qui il arrivait de mourir pour de bon sous les balles des excités de la gâchette déguisés en gorilles du Président. Les auteurs de ces crimes au nom de la sécurité du chef de l’Etat n’ont été ni jugés ni sanctionnés comme cela se doit. Le chef de l’Etat ressemblait alors à un propriétaire d’un molosse qui a l’habitude de terroriser les voisins de son maître, de les attaquer, et parfois même au sang et à mort. Dans ces cas-là, et surtout lorsque les incidents se répètent en dépit du tollé général, il est difficile de croire à la bonne foi du propriétaire. Après qu'un de ces accidents gravissimes eut occasionné la mort d’enfants innocents et donné lieu à un charivari monstre, quelle surprise de voir que le molosse jusque-là insensible à la douleur des hommes arrête tout à coup et pour de bon de faire des victimes parmi eux et, sans devenir pour autant végétarien, renonce à les incorporer à son menu quotidien. Dans ce cas, force est de s’interroger sur l'innocence du maître, de se demander jusqu’à quel point il n’avait pas laissé faire son chien pour le plaisir ou pour quelque raison connue de lui seul.
Les hommes préposés à la garde du nouveau Président étaient-ils à ce point aussi novices que lui dans leur métier pour se laisser aller à ces bévues monstrueuses, verser le sang de citoyens innocents sans état d’âme ? Leur inexpérience était-elle une raison de ces graves erreurs ? Ou bien étions-nous en face de la manifestation d’un tempérament et d’une culture de barbarie qui faisaient peu de cas du respect des vies humaines ? A un moment donné, la répétition de ces accidents mortels commençait à prendre comme une allure de rituel macabre. On n’avait pas besoin de connaître l’histoire de notre pays pour penser à une résurrection anachronique de l’esprit du sacrifice humain. De toute façon, et quelles qu’en fussent les intentions, il s’agissait bien de sacrifices humains, indignes de notre temps. Et si loin d’être simplement accidentel le sens de tels sacrifices devait se trouver du côté d’une volonté machiavélique, alors les interprétations de l’intention qui les sous-tend, deviennent elles aussi plus délirantes les unes que les autres. Mais l’idée selon laquelle ces sacrifices humains seraient une manière de manier jusque dans la mort la peur de la mort à des fins politiques, n’est pas forcément du délire à l’état pur. Car elle pourrait s’expliquer par la volonté de marquer ce faisant l’identité et la prééminence politiques du nouvel homme fort et de les sceller dans la crainte absolue du peuple. Et, de ce point de vue, l’histoire politique de l’Afrique et de notre pays foisonne d’exemples qui étayent le théorème politique empirique selon lequel il n’y a rien de tel que des crimes inauguraux pour assurer la docilité et la soumission d’un peuple à son Président, et l’invincibilité occulte de celui-ci.
3. La Mort comme chantage hypnotique pour contrôler ses opposants.
Volontairement ou non, le Président Yayi Boni se retrouve au centre d’une troisième manifestation du spectre de la mort en politique au Bénin. Il s’agit de la menace de mort qui depuis quelques semaines, pèse sur des personnalités de l’opposition : députés, anciens présidents de l’Assemblée, candidats potentiels aux futurs élections présidentielles. Du point de vue du tempérament de Monsieur Yayi Boni, et sous réserve que les liaisons dangereuses suspectées dans les deux premiers cas soient avérées, ces manifestations du spectre de la mort en politique au Bénin traduisent une volonté de suprématie. La première étant une suprématie régionale, et la deuxième une suprématie personnelle. La suprématie du troisième cas quant à elle apparaît comme politique. En effet seule la situation politique délicate du chef de l’Etat peut justifier la mise en jeu du spectre de la mort. De quoi s’agit-il ? Depuis son élection, soucieux de sa suprématie politique, gage du succès de ses actions pour le Changement, le président Yayi Boni a fait tout ce qui était en son pouvoir pour obtenir et installer une majorité politique à l’Assemblée. Dans le même élan il s’est démené comme un beau diable pour que la majorité des communes du pays tombent dans l’escarcelle de son groupe politique. A l’issue des dernières élections municipales, cette deuxième stratégie n’a pas connu le succès éclatant escompté, alors que sa prééminence législative, à force de division dans son camp, a fini par faire long feu. Le président a perdu sa majorité. Mais comme le tempérament de Yayi Boni n’admet pas l’échec, il a préféré, le déni médiatique de cette réalité et une fuite en avant dans la crise. Que ce soit celle qu’il entretient lui-même comme la non-installation des conseillers communaux dans 24 communes, ou celle que provoquent ses adversaires. Dans l’ornière politique où il se trouve, seule la cohabitation franche avec une partie de ceux qu’on appelle l’opposition aujourd’hui, mais à qui institutionnellement le président Yayi Boni dénie toute existence, peut faire son salut et attester de sa capacité de sagesse. Par certains côtés, le problème est constitutionnel. Dans le régime présidentiel qui est le nôtre, la constitution n’a pas prévu avec rigueur le cas de figure d’une mise en minorité du Président et les conditions d’une cohabitation. Celle-ci semble être laissée à la seule sagesse des acteurs politiques, au premier rang desquels se trouve le Président de la République. Or à partir du moment où le Président a choisi la stratégie de dénégation de sa minorité à l’Assemblée, en faisant une fixation sur la majorité populaire qui l’a porté au pouvoir mais qui hélas n’est plus que l’ombre d’elle-même, le gouvernement du pays se trouve bloqué. Et le recours justifié ou non, légal ou non aux ordonnances ne suffira pas pour débloquer la situation. Alors que le défaut de sagesse de la part du président en est pour beaucoup dans le blocage, se refusant de voir la réalité en face, ses partisans rejettent la responsabilité de la crise sur les députés de l’opposition accusés de vouloir saboter son action et de prendre le peuple en otage. Or selon la constitution, et pour autant que nous soyons dans une démocratie, ces députés sont libres de leurs choix politiques. Les menaces de mort qui planent sur un certain nombre d’entre eux et non des moindres sont la négation même de cette liberté. Dans et par le chantage à la mort, il s’agit de les amener à résipiscence. En somme, à des députés éclairés et autonomes, maîtres de leurs convictions et de leurs choix, les menaces de mort et leurs auteurs de l’ombre tentent de substituer des députés tétanisés, hypnotisés par la peur, et agissant comme des robots du pouvoir. A une assemblée autonome on essaie de substituer une assemblée de zombis. Cette atmosphère de menace de mort pesant sur des personnalités politiques de premier plan est assez inquiétante. D’autant plus inquiétante qu’à ces menaces, la réaction du gouvernement, ses mesures de sécurisation appropriées et conséquentes se font attendre. Qui plus est l’une des dispositions prises par le gouvernement et renforçant l’hypothèse de la menace – le désarmement des gardes corps des députés de l’Assemblée – est interprétée diversement par l’opinion. S’agit-il d’une décision destinée à nourrir le sentiment de peur des députés afin que la menace qui pèse sur eux atteigne au mieux ses objectifs ? Ou bien, comme on le suggère du côté du pouvoir, dans cette période de tension larvée où les députés eux-mêmes n’hésitent pas à en venir aux mains, la décision vise-t-elle à réduire la quantité d’armes de pointe en circulation dans leur milieu et à prévenir toute tentative d’en détourner l’usage à des fins de violence politique plus ou moins planifiée ?
En tout état de cause, quel que soit son but, cette menace est un fait, et sa réalité indéniable. Quelle soit une mise en garde contre les députés récalcitrants afin qu’ils rentrent dans les rangs, ou une manière d’obtenir par la peur leur docilité ; ou plus grave encore qu’elle soit la première étape d’une campagne d’élimination physique de personnalités irréductibles qui inquiètent le pouvoir, une chose est sûre, c’est que, à l’instar des deux premiers cas analysés plus haut, la mort joue un rôle et se voit dotée d’une fonction politique. En l’occurrence, la Mort devient le support d’un chantage hypnotique visant à contrôler les opposants du pouvoir.
4. La Mort comme annonce frauduleuse de tentative d’assassinat du Chef
Le 15 mars 2007, une semaine après le démarrage de la campagne des élections législatives pour l'animation de laquelle le président était dans le nord, les services d’information de la présidence annoncent au pays et au monde entier une tentative d’assassinat de Yayi Boni. Les amis du changement au Bénin et de par le monde se réjouissent de l’issue heureuse de l’événement en même temps qu’ils se révoltent de sa survenue. L’émotion était vive, et pour cause : l’annonce des faits par les services de propagande de la présidence, ne semblait pas viser un autre but. Frapper les esprits, émouvoir et attirer la sympathie populaire sur la personne du brave Docteur Yayi, chevalier du changement et chantre de la rénovation économique qu’une venimeuse engeance de corrompus a tenté d’assassiner parce qu’il gênait les affaires de ces fossoyeurs de la nation et voulait le bien-être du peuple.
« En effet hier jeudi 15 mars 2007 au soir, au cours de sa croisade électorale dans le septentrion pour soutenir les candidats de la liste Fcbe, le président de la République a manqué d’être tué lorsque son cortège a essuyé plusieurs coups de feu à hauteur de la ville de Ouèssè, dans le département des Collines. Plusieurs gardes protégeant le cortège du chef de l’Etat et quelques personnes ont été blessés, quelques uns grièvement, mais des sources bien informées affirment que le président de la République Yayi Boni a échappé sain et sauf à l’attaque. Les circonstances de cet accrochage restent encore floues. Cependant, les mêmes sources expliquent que c’est alors qu’il revenait de la ville de Djougou pour Cotonou, hier vers 20h30, que le chef de l’Etat Yayi Boni et ses partisans ont été attaqués par des individus embusqués aux abords de la route Inter-Etats Bénin-Niger. »[1]
Cette version émotionnelle de l’annonce publiée par les journaux du pays, le 16 mars 2007, et reprise urbi et orbi ne correspond pourtant pas à l’exacte réalité. Une autre version tardive, plus technique et plus objective, a été publiée le 19 mars, par l’Etat-major de l’Armée :
Le jeudi 15 mars 2007 aux environs de 21 heures, le cortège présidentiel a essuyé des tirs d'armes légères à 6 km de Kilibo venant de Ouèssè.
Suite à la riposte de la Garde Républicaine, les assaillants se sont retirés et le convoi a pu rejoindre sain et sauf sa base.
Aucun mort, aucun blessé n'est enregistré dans le convoi présidentiel.
Aussitôt alerté, l'État-major Général a entrepris le ratissage de la zone pour retrouver les assaillants...
Les deux versions, bien que parlant du même événement n’ont ni le même caractère ni les mêmes intentions, et sans doute pas toujours les mêmes destinataires. Dans une image simple on peut dire que le rapport entre les deux versions est celui qui existe entre le pyromane et le pompier. La première version s’est voulue incendiaire, délibérément émotionnelle voire sensationnaliste en conférant au Chef de l’Etat le rôle de victime héroïque ayant survécu par miracle à la mort. Son but était double : d’une part, fasciner le peuple en conférant au Chef de l’Etat une aura d’invincibilité, principe culturel de sa respectabilité ; d’autre part – et c’était en l’occurrence le but le plus immédiat – suborner les électeurs et capter la sympathie des masses électorales. La deuxième version, froide et technique, est quant à elle destinée au monde plus qu’à la ville, et tente de corriger tout ce qu’il pourrait y avoir de préjudiciable à l’image du pays dans les excès de la première version. Notamment elle infirme l’existence de blessés dans le cortège présidentiel. Malgré cette correction, la version émotionnelle se tailla la part du lion dans les médias et les esprits, non seulement en raison de son caractère dramatique, mais aussi parce que rien n’a été fait pas le pouvoir pour contrecarrer sa fortune médiatique. A l’intérieur du pays, et à la veille des élections législatives, le rôle de la victime était électoralement payant. A l’extérieur du pays la version technique a le mérite d’exister, et sans contrecarrer les effets bénéfiques de la version émotionnelle qu’elle est censée compléter dans les esprits, son but accessoire est de montrer que le bon fonctionnement et la rationalité des procédures sont une réalité dans un Bénin qui se voulait émergent.
Comme on le voit, dans ce dernier moment du maniement de la mort comme arme politique l’usage de la mort est symbolique médiatisé et médiatique. La mort est censée venir des ennemis réels ou supposés du pouvoir. Mais loin d’être une mort réelle, elle est une mort symbolique, imaginaire. Une annonce de mort, une mort sans cadavre mais avec des promoteurs bien désignés, et une victime intentionnelle tout aussi désignée. En apparence, cette mort provient des ennemis du pouvoir et de son chef et semble dirigée contre ceux-ci. Mais comme dans la réalité il ne s’agit pas de mort mais d’une annonce frauduleuse de mort, le mouvement apparent de cette mort, sa trajectoire n’est qu’un artefact. Son mouvement réel en tant qu’annonce sans effet réel va justement de la victime hypothétique vers elle-même en passant par le biais médiatisé des coupables supposés. Comme un rayon de lumière qui, issu d’une source incidente, ricoche sur un miroir avant de retourner à son point de départ.
Cette mise en scène de la mort conduit de manière opportune à la victimisation du chef. Et la victimisation, comme c’est le cas ici, a pour but de susciter la sympathie du peuple à l’endroit du Chef, et d’engranger la traduction électorale de cette sympathie dans le cadre d’une consultation électorale décisive. Comme dans les cas précédents le maniement de la mort se fait toujours en rapport avec le Président Yayi Boni, et quelle que soit la part personnelle qu’il y a prise, il lui est toujours bénéfique, à son corps défendant. Mais alors que dans les trois cas précédents toute insinuation de l’implication de Monsieur Yayi Boni dans l’un quelconque des crimes considérés manque de sérieux, s'apparente à un délire associatif à l’état pur, et viole le principe de présomption d’innocence, dans ce dernier cas, il est permis de douter de l’innocence du Chef de l’Etat. Du reste ce doute ne fait de lui ni un assassin ni un complice puisqu’en l’occurrence nous n’avons pas affaire avec une mort réelle, mais avec une annonce de mort à usage médiatique. La présumée tentative d’assassinat du Chef de l’Etat le 15 mars 2007 sur la route de Ouèssè qui constitue le cas le plus spectaculaire du maniement de la mort comme annonce frauduleuse de tentative d’assassinat du Chef n’est toutefois pas le premier. Avant les événements de Ouèssè, la victimisation du Chef de l’Etat avait déjà fait l’objet d’une mise en jeu médiatique. Cette mise en jeu avait aussi pour but de justifier les bévues de la garde présidentielle. Avec douceur, l’opinion avait été travaillée de manière infiniment moins spectaculaire certes, dans le but de lui inspirer une adhésion au régime et une sympathie envers son chef. Ainsi lors de l’attaque armée d’un fourgon aux abords de la Présidence de la République en décembre 2006, les propagandistes du régime n’ont pas hésité à insinuer que ce vol commis à quelques jets de pierre de la Présidence cachait sinon une tentative d’assassinat du Chef de l’Etat, du moins une tentative de déstabilisation du régime. Il y eut aussi l’incident aux abords du domicile du chef de l’Etat au cours duquel sa garde a dû tirer sur une expatriée française, considérée comme la Mata Hari tropicale au service des ennemis du Changement, alors qu’il n’en était rien. Dans tous ces cas la vérité n’a jamais été établie par des enquêtes claires comme on est en droit de s’y attendre dans un état rationnel. Les accusations sont portées, les rumeurs fusent et font le tour de la ville et du monde, mais quelle que soit la gravité des faits, aucune suite n’est donnée aux événements.
5. Conclusion
Dans tous ces cas plus ou moins criminels de politisation de la mort, la question qui se pose est de savoir quelle est la part ou le degré de responsabilité du gouvernement et, en premier lieu, de son chef, le Président Yayi Boni. On peut comme le font les opposants verser dans le délire associatif à l’état pur en accusant sans ménagement le Président d’être la main invisible derrière tous ses crimes, ces meurtres, ces menaces de mort, ou ces annonces frauduleuses de tentative d’assassinat. La théorie de la main invisible est d’autant plus osée qu’elle viole le principe de présomption d’innocence d’un homme, hier candidat à la magistrature suprême, aujourd’hui premier magistrat du pays. Mais on peut aussi sans franchir le rubicond de l’accusation personnelle se troubler de constater que tous ces faits et événements bénéficient toujours au même homme ; et que certains pas forcément les plus criminels ont partie liée avec une volonté manifeste de manipulation de masse. Ce constat et cette évidence ne conduisent pas forcément à faire des accusations, mais suffisent largement à exprimer une suspicion légitime et un doute méthodique. Cette démarche cartésienne vise à interroger la situation actuelle de la démocratie béninoise. 18 ans après l’option de conduire notre vie politique avec les principes et les valeurs démocratiques, sommes-nous entrés dans une zone d’ombre propice à la perversion rampante de ces mêmes valeurs ? Serions-nous en train de prendre à notre insu le chemin ténébreux de l’autocratie qui n’ose dire son nom ?
Il ne s’agit là que de simples questions, mais pour qu’elles ne nous hantent pas comme le spectre de la mort qui embrasse la vie politique du Bénin et dont les manifestations sont de plus en plus inquiétantes, il est important de renforcer notre esprit de rationalité légale en faisant toute la lumière sur ces affaires qui fondent les accusations délirantes des uns et la suspicion légitime des autres. C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous éviterons à notre Démocratie l’avanie d’être tombée dans l’antre délétère d’une Thanatocratie.
Binason Avèkes.
[1]Askanda Bachabi, Le Matinal, 16 mars 2007
Kou Hossou Agblagodji est le nom fon du dieu de la mort. Hirsute, la bouche toujours ouverte, pour avaler, il est toujours entouré de ses aides. Dans ses Cheveux, la Femme, dans son oreille, L’Or, à gauche un fruit sous la lune, au-dessus d’un oiseau de nuit : l’assin sorte d’ombrelle représente et le culte : tout autour on voit un fusil et les massues de diverses formes – la houe placée près d’un egougoun figure la tombe. Le soleil près du fusil représente la nature et ses traitrises. Enfin la chaîne a cette signification ésotérique : la mort a une lourde chaîne avec laquelle elle tire chacun vers sa fin car ici bas tout s’enchaîne jusqu’à la tombe. Source : L'Expression de la Mort dans les nom Patronymiques , prénom et surnoms au Bas-Dahomey, Tidjani Serpos, Etudes Dahoméennes, n°1
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
Oh ! PAR LA BARBE DE ZEUS ! Tu m’as Scié.
Tu me voyais tourner en rond, ne sachant pas quoi faire ou dire, comment pouvais-je me comporter sans déséquilibrer ma MAISON, et dans le plus grand mutisme, digne des COUVENTS de Vie, tu m’as laissé assumer ma CHARGE.
Une AIDE venant d’un doigt pointé, est toujours un RECONFORT, pour celui qui sait.
Celui à qui est confié UN CODE.
Je vais me « RASSEMBLER » pour mieux reprendre la ROUTE, la mienne, humblement et courageusement. C’est ainsi et pas autrement, car l’ACCEPTATION débuta en 1966.
Ma sensibilité me contraint d’arrêter ici, pour le moment. Je t’écrirai PERSO. PROMIS.
Vous aviez tous les fils conducteurs de la Métamorphose de LUCIFER incarné, pour vous prémunir de ce que nous vivons aujourd’hui.
C’est vrai que nul n’est prophète chez soi… Pourtant !!!
Fraternellement,
Philosis
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philoss) | 22 mars 2011 à 18:44