Mon Idéo Va, Court, Vole, et Tombe sur...
Cela va sans Dire
Maxime Houédjissin qui vient de se brûler au contact du Chef de l’Etat répète à l’envi qu’il faut que « le Président présente son bilan après ses cinq ans de mandat » Il n’est pas le seul à formuler ce vœu. Présenter son bilan, voilà le nouvel horizon, le nec plus ultra de la pensée politique, le fleuron éthique de la rationalité légale. Pour le chantre d’un Bénin émergent, il ne manquerait plus que ça de ne pas présenter son bilan. Présenter son bilan devient la grande affaire ! Il est vrai qu’on ne nous avait pas habitués à ça. Que dis-je on nous avait habitué au contraire. Ne pas présenter son bilan et ne pas s’en porter plus mal, se faire passer pour un sage ou un héros. Certes le principe de l’héroïsme plonge ses racines dans l’irrationalité émotionnelle des peuples. Mais le vrai problème n’est pas de présenter son bilan. Car la présentation n’est qu’un rituel, un arrangement entre experts et mesures plus ou moins sérieux. Et on est vite passé de la présentation à la représentation, c’est-à-dire au cinéma, à du pipeau. Présenter son bilan est une formalité, mais pas une fin en soi. Le vrai bilan, la vraie mesure de l’action réelle d’un gouvernement ne se présente pas, cela va sans dire. Le vrai bilan c’est le sentiment du peuple sur sa vie, c’est son vécu, c’est son pouvoir d’achat, qui résiste à tout achat de conscience, c’est son bien-être matériel et moral, son progrès etc. Pas cet inversé crépusculaire et volontiers euphorique du programme politique non appliqué, pas la présentation en tant qu’elle est guettée par le spectre de la représentation.
Eloi Goutchili
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