Des sécrétions liquides du corps humain, trois ont une haute valeur symbolique en politique, ce sont : le sang, la sueur et les larmes.
Winston Churchill ne s’y est pas trompé qui, en pleine seconde guerre mondiale, dans un discours célèbre, promettait aux Britanniques rien moins que du « sang de la sueur et des larmes. » (Blood, Sweat and Tears). Au 10 Downing Street, il venait de succéder à un Chamberlain pusillanime et incapable d’insuffler aux Anglais l’esprit de résistance nécessaire pour triompher des assauts allemands. En un sens, Churchill était un homme du Changement, puisqu’il en faisait la condition même de la liberté.
Ce triptyque physiologique de la sécrétion du corps humain convient aussi au Changement en cours au Bénin. Dieu qui reste muet comme une carpe sur des questions cruciales de la vie quotidienne comme le délestage, la pollution, la corruption, la vie chère et la misère, parle pourtant aux Béninois et c’est déjà ça. Car après tout au commencement, n'était-ce pas le Verbe ? Oui, Dieu parle aux Béninois. Il parle surtout au plus « illuminé » d’entre eux, à leur Chef, à leur Président. Et puisque la misère continue à sévir chez nous, on peut imaginer que pour l’éradiquer Dieu nous ait promis, comme il l’avait fait aux Anglais par le canal historique de Winston Churchill, du « sang, de la sueur et des larmes ».
Aussi, en bon intermédiaire entre Dieu et son Peuple, le Président Béninois prend-il les devants. Pour réaliser la promesse et libérer son Peuple aimé, Yayi Boni paye de sa personne : il apporte les larmes en direct. Et comme les victimes fréquentes sur le parcours du cortège présidentiel payent le prix du sang, que pensez-vous qu’il restât au Peuple Béninois pour réaliser la promesse divine ? Eh bien : apporter son flot de sueur, condition sine qua non pour accéder au Paradis de l’émergence.
Binason Avèkes
(1.) Le haïku (俳句) est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, à forte composante symbolique, et dont la paternité est attribuée à Bashō (1644-1694). Il s'agit d'un poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses.
(2.) Matsuo Bashō (松尾芭蕉) est un poète de haïku japonais né en 1644 à Iga-Ueno et mort en 1694 à Ôsaka
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