Ce qui touche à la Sécurité
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1. Sécurité Urbaine
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Dans un article du Matin, Casimir Kpédjo confirme exemples à l'appui ce que tout le monde ressent peu ou prou, à savoir que les malfrats sévissent de plus belle dans la capitale économique du Bénin et ses environs surtout en ces périodes de délestage. Les agresseurs utilisent des méthodes qui échappent à la vigilance des forces de l’ordre.
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Mode d’actions
Ces hors-la-loi profitent de l’obscurité de la nuit pour commettre leur crime.
L’opération se passe très souvent entre 21 heures et 1 heures du matin. Un élément du réseau se déguise en « Zémidjan » et circule de quartier en quartier à la recherche de potentielles victimes. Il est suivi de très près par les autres membres de son réseau qui sont sur une ou deux autres motos. Une fois le client embarqué, ces derniers se mettent discrètement à leur poursuite jusqu’à une zone obscure. Rattrapé, ces délinquants immobilisent le « faux Zémidjan » et son client. Ils pointent ensuite sur le client des armes. Et le tour est joué.
Dans le cas des taxis-villes ou interurbains, la stratégie est tout autre. Une voiture de transport commun est mise à contribution. A l’intérieur tous les passagers sont des bandits même le chauffeur. Ils laissent très souvent une ou deux places pour un éventuel client. Une fois ce dernier à bord, les supposés passagers du taxi le mettent au milieu sous prétexte que l’un d’entre eux va descendre en cours de route. Une fois la voiture en marche, les agresseurs sortent leurs armes et sous la menace, dépouillent leur victime ; après quoi, le taxi la largue dans une zone déserte et disparaît dans la nature.
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Signes extérieurs.
Ces bandits s’adonnent à l’haltérophilie pour se faire des muscles robustes et puissants qu’ils mettent au service de leurs opérations. Ils mettent des justaucorps ou de petits dessous qui laissent transparaître un physique robuste et effrayant. Au vue de tout cet arsenal, les victimes cèdent facilement leurs biens pour sauver leur vie. Les plus résistants y laissent leur vie ou s’en sortent avec de graves blessures.
Conseils et suggestions
Les Africains sont très férus de téléphones portables ; c’est vrai qu’il est pratique et plus facile d’acquisition que le téléphone fixe que nos Etats ont un mal fou, comme tout ce qui suppose leur réelle implication, à mettre en place. Pourquoi ne pas utiliser les avantages relatifs du téléphone portable pour consolider la sécurité des usagers des transports publics. Par exemple, pourquoi ne pas avoir des compagnies de Zémidjan auxquelles on téléphone surtout la nuit lorsqu’on veut se déplacer ? Ces compagnies peuvent se regrouper par zone. Et l’usager n’a qu’à utiliser son téléphone portable. Celui qui vient vous prendre possédant un code que vous échangez avant la transaction. Ce mode d’organisation ne nuira pas à l’indépendance des Zémidjan, il vise seulement à sécuriser leur travail dans l’intérêt de tous. Car si les gens ont peur de prendre le Zémidjan après une certaine heure, ce n’est pas dans l’intérêt des conducteurs. La même méthode peut s’appliquer aux taxis-ville. Finalement, c’est au côté spontané du comportement des uns te des autres qu’il faudra faire violence pour s’en sortir. Car souvent c’est cet aspect humain par trop humain de nos moeurs que les bandits exploitent à leur profit.
Et puis dernier conseil, évitez les conducteurs de Zem par trop musclé, trop body built, ne choisissez que les malingres et les chétifs : mieux vaut être emporté comme une plume au vent que d’être emporté au diable vauvert !…
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2. Insécurité foncière
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Séminaire
Le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo a procédé, Mercredi 23 Mai 2007 au Centre international de conférences, à l’ouverture du séminaire sur la sécurité foncière à Cotonou. Ce séminaire, fait suite à celui relatif aux contentieux domaniaux et fonciers de la ville de Cotonou qui a eu lieu en Mai 2006. On relève les besoins d’informations fiables et de bon adressage. Les participants ont déploré « l’inexistence d’une banque de données ou chacun peut venir puiser les renseignements nécessaires, et l’insuffisance des systèmes d’adressage existants ; l’individualisme ; le désordre et l’insécurité qui caractérisent aujourd’hui la gestion foncière domaniale ». Ils sont tombés d’accord pour admettre que la mise en place d’un système d’information géographique peut apporter des solutions durables à nombre des problèmes fonciers rencontrés. L’accent a été mis sur « l’intérêt des services de recouvrement de la Poste du Bénin, des banques ; des centres des impôts, de l’Institut géographique national, des institutions de micro finances qui trouveront, à partir de ce moment et en temps réel, les informations indispensables sur leurs usagers, clients redevables et autres débiteurs en vue d’une action en recouvrement conséquente de leurs créances. »
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Ou lala ! Un peu de vergogne…
A mon humble avis, l’intérêt premier de la banque de données foncières est de réduire les contentieux domaniaux qui sont légion chez nous. On ne peut pas sans vergogne envisager une banque de données de cette nature uniquement pour « dénoncer » contraindre ou terroriser les débiteurs insolvables, et les mettre pieds et poings liés à la disposition des Etablissements financiers. Au contraire, c’est le point de vue citoyen qui doit primer dans le cadre général d’une rationalisation des pratiques. Et les intérêts du citoyen par rapport à tous ces financiers qui ont beaucoup de pouvoir. Ainsi un citoyen pourra utiliser cet adressage pour mettre en balance ses biens fonciers comme caution à un prêt. L’instrumentalisation de cette banque de données par des établissements financiers de toute sorte à des fins de chantage de désappropriation nous paraît induire un élément d’insécurité qui est tout à l’opposé de l’idée de sécurité foncière proclamée
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3. Insécurité et Droits de l’homme.
Selon un communiqué de presse signé de son président, Julien Togbadja, la Ligue des Droits de l’Homme exige que des poursuites pénales soient diligentées contre les membres de la garde présidentielle coupables de brutalité et d’assassinat sur des citoyens innocents. Après avoir chiffré au nombre de 5 les personnes décédées et beaucoup d’autres blessées par balle des suites des agissements barbares de la garde présidentielle dans l’intervalle de 3 mois, la Ligue des Droits de l’homme précise qu’aucune « raison ne peut justifier les brutalités et les comportements de soudards qui caractérisent les éléments de la garde présidentielle »
Et les Chiens se taisaient
La ligue est la seule organisation de la Société civile à élever à note connaissance une protestation vigoureuse contre cette barbarie qui est la seule chose qui émerge hélas dans notre pays. Tous les autres ténors ou membres autoproclamés de la Société civile se terrent dans un si vil silence, et ça se dit société civile… je leur conseille la lecture de Et les Chien se taisaient d’Aimé Césaire…
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4. Insécurité en gestation
Souvent la première grossesse est vécue par la femme dans un état d’angoisse et d’insécurité. Elle panique à cause des "on dit" sur les étapes de la grossesse et la douleur à l’accouchement. Une étude de l’institut Tns montre que 50% des femmes redoutent leur premier accouchement.
Pas de panique ! Le Docteur Adoko est là !
Pour rassurer les femmes contre cette insécurité en période de gestation le Docteur Adoko Léon, Médecin généraliste au centre de santé de Mènontin, dans Fraternité-Info, prodigue des conseils très bons à savoir.
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5. Insécurité Polygamique
Drame à Glazoué : une femme tue sa coépouse
Les populations de Kabolé, un village situé à 1 km de Glazoué ont eu droit à un spectacle désolant. En effet, pour une histoire de jalousie, une femme a charcuté et tué sa coépouse. Les faits : il s’agit d’un homme qui vit avec ses 3 femmes dans une même maison. Tôt le matin, la 1ère femme se rend au champ avec son mari, photographe de profession. Ainsi, il ne restait que la 2ème et la 3ème femmes à la maison. La dernière femme faisait la lessive quand sa coépouse part de la maison pour aiguiser son coupe-coupe. A son retour à la maison, la 3ème femme qui continue de faire sa lessive se voit asséner des coup de coupe-coupe sur l’omoplate. Voulant se redresser, pour se défendre, la coépouse criminelle la charcute à nouveau et lui arracha le bras. Entre-temps, les oreilles ont été coupées. Cette dernière alerta toute la population par ses cris de détresse. Elle a été transportée d’urgence dans un dispensaire de la localité. Mais vu son état de santé critique, elle fut évacuée à l’hôpital de Glazoué où elle a rendu l’âme. Soulignons que son corps a été déposé à la morgue de Dassa. La meurtrière, après son forfait s’est rendue elle-même à la brigade de gendarmerie de Glazoué. .
Moralité
Mieux vaut avoir 0 ou 1 femme ! Ou quand on n'en peut mais, ne laisser derrière soi qu'un nombre impair de femmes, car la dualité est une forme tragique de la pluralité.
6. Insécurité essentielle
En attendant Godot, Porga panse ses blessures
Le 24 mai 2006, il y a un an, à Porga, un camion citerne renversé explosait suite à l’imprudence de gens venus piller son réservoir. Le drame a suscité émoi et consternation dans tout le pays. Un an après, à l’instar de la douleur des proches des victimes, le souvenir reste à vif.
" Plus jamais ça" jure la Ministre de la famille de la femme et de l’enfant, dans une déclaration dite de compassion. Mais la Ministre fait son job, elle est payée pour cela ; au-delà des messes et des mièvreries policées, les risques d’un nouveau Porga existent. Les déclarations de circonstances n'y changent rien. Les bouteilles sont toujours pleines d’essences frelatées dans nos rues. Des maisons abritent des bidons d’essence, des motos et véhicules transportant du frelaté sont de véritables explosifs au cœur des villes. L’horreur enregistrée à Porga n’a visiblement n'a pas porté ses fruits pédagogiques. Comment saurait-il en être autrement lorsque, en dépit des promesses de changement sociale et économique, le peuple réel, ne voit rien venir de concret au quotidien ? Même les enfants sont initiés au périlleux commerce de l’essence frelatée. Nos grandes villes sont devenues des poudrières potentielles. Le risque de catastrophe est sans doute plus élevé que dans une ville comme Tokyo qui attend chaque jour le Big one, le grand séisme du siècle.
Dans cette situation d’insécurité générale, le nouveau régime bien installé dans ses meubles politiques a baissé pavillon sans crier gare. Passivité irresponsable qui nourrit les basses oeuvres des trafiquants. Du coup, après les rodomontades médiatisées et passablement naïves du chef de l’Etat, le phénomène prospère et la mafia du kpayo étend ses tentacules. Même l’assainissement et la restructuration du secteur relèvent désormais d’une chimère.
Et pourtant comme l’écrit Sulpice Oscar Gbaguidi dans Fraternité, il est urgent d’endiguer la prolifération anarchique des baraques de fortune des vendeurs du ’’kpayo’’ et d’instaurer une véritable politique du commerce des produits pétroliers.
En entendant Porga panse sa blessure
7. Insécurité et Droit des gens
La question de la Vindicte Populaire
Par Eliane Houénontin, Jean-Marc Asséglokan et Binason Avèkes.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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