Mon Idéo va, court, vole et tombe sur... :
La règle des épinards.
Chez nous – au Bénin, comme en Afrique – toute facilité naturelle ou artificielle est une aubaine cache-misère, ou cache-paresse. Elle nous exonère de la pédagogie de l'effort de construction.
Dans le cas du Bénin, les exemples ne manquent pas. La facilité du pétrole du Nigeria a crée le kpayo qui a crée le zémidjan. Du coup, dans une ville comme Cotonou les pouvoirs publics se sont exonérés d'une politique de transport publique adéquate. De même avec l'arrivée du téléphone numérique par satellite, nos gouvernements peuvent se vanter de diriger des pays où un nombre considérable de gens ont le téléphone. Mais qu'ont-ils fait à l'origine pour ça ? Les bras croisés sur le quai des innovations, ils ont seulement vu arriver le train de la mutation et sont entrés dedans par effraction (tout au moins morale). Et le téléphone fixe est resté à quai.
Aujourd'hui, alors que ce ne sont pas les fleuves et les lacs qui nous manquent, nous n'avons pas de barrage et sommes à la merci des autres en matière d'électricité. Ce parasitage rime avec délestage. Mais côté énergie, manque de bol : la technologie cache-paresse n’invente pas de l'électricité numérique. Si une telle chimère était possible, nous l’aurions embrassée avec joie. Or depuis Lavoisier, on sait que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. L'électricité est une énergie, pas du miracle !
Au finish, je me demande s'il ne faut pas nous appliquer la règle que les maîtresses d'école appliquent dans les cantines scolaires. L'élève qui est venu exprès en retard ne doit pas passer au dessert comme les autres. Il doit manger d'abord ses épinards... ça lui fera du bien…
Eloi Goutchili
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