La piste d'atterrissage de l'aéroport de Cotonou a fait couler beaucoup de salive et d'encre ces dernières semaines. Raison de ce tintouin inhabituel, son mauvais état qui a conduit la compagnie Air France à menacer de ne plus desservir Cotonou. Il n'en a pas fallu plus pour mettre le chef de l'État béninois en émoi. Comme un père qui court au chevet d'un enfant chéri malade, Yayi Boni a effectué deux visites coup sur coup à l'aéroport international de Cotonou pour voir par lui-même l'état des choses et faire l'état des lieux. Une première fois pour constater l'état de dégradation de la piste et bien sûr le déplorer. Occasion pour lui de toucher du doigt les dégâts de l'ambiance de népotisme, de médiocrité et de régionalisme qu'il fait régner dans le tissu social et qui est reprise par son entourage et ses amis politiques. Ensuite, seconde visite quelques jours plus tard pour faire l'état des lieux, et constater que la piste a été « provisoirement réparée et peut accueillir les aéronefs en provenance de tous les pays ». Yayi Boni se soucie de la sécurité des passagers. Cela n'est pas sans rappeler le syndrome lacrymal et purement parisien de Charlie hebdo, symbole comique du deux poids deux mesures auquel notre président nous a habitués. Se soucie-t-il seulement de la sécurité des passagers? Et ces nombreux Cotonois, pour ne parler que des événements récents, que sa soldatesque a brutalisés, mis en danger avec des gaz lacrymogènes, des bastonnades et autres violences bestiales du même tonneau ? Que dire de l'insécurité urbaine endémique dans nos villes et sur nos routes ? Que dire de l'insécurité que génère sa politique économique catastrophique ? Que dire de l'insécurité des pauvres Béninois privés d'eau et d'électricité en raison de la corruption de son gouvernement pourri ? Non pourquoi Yayi Boni n'avoue-t-il pas le fond de la vérité de son intérêt sourcilleux pour la piste d’atterrissage de Cotonou ? Voilà une piste que notre président globe-trotter a utilisée plus qu'aucun Béninois depuis sa création ; une piste d'où il vole va et vient à sa guise sans arrêt, jour et nuit, chaque semaine, chaque mois, chaque année. Dans ces conditions ne tombe-t-il pas sous le sens qu'il a plus de chances que quiconque de faire les frais d'un accident dû à l'état de dégradation de la piste ? N'importe quel demeuré peut se poser cette question. Alors M. Yayi Boni ne vous cachez pas derrière votre petit doigt : vous vous intéressez à l'état de la piste non pas pour la sécurité du voyageur lambda mais tout simplement pour la sécurité du passionné de voyage aérien que vous êtes, le consommateur n°1 de l'aéroport de Coo. Et plus loin, lors de sa seconde visite, Yayi Boni laisse entendre un autre versant du fond de sa pensée. Il se plaint en effet des dégâts causés par cet incident à ce qu'il appelle « notre positionnement international ». Et le président d'exprimer sa tristesse : « Ce que Air France a dit a déjà fait le tour du monde entier. » |
Amas d'hypocrisies? Pire, de la saloperie : je pèse toujours les mots que j'utilise. De quel aéroport décolle l'avion qui emporte ce Monsieur quand il quitte le Bénin pour un autre pays? Il ne serait jamais aperçu des dégradations du sol? Il s'est soucié de la sécurité des passagers?" Dieu le voit et rit parce que c'est vrai qu'on n'a cure de la vie des autres quand a du sang sur les mains.
C'est à faire vomir ! Le peuple doit prendre acte des agissements de tel homme; en sont également comptables ceux qui lui vendent leur conscience.
Olympe BHÊLY-QUENUM
Rédigé par : Olympe BHÊLY-QUENUM | 15 mai 2015 à 23:09