Mais aucune précision n'est donnée sur l'objet initial de la visite qui offre l'occasion de ce « repos mérité » sur lequel insiste M. Garba, selon qui M. Buhari est attendu au Nigéria « quelques jours avant son investiture, revigoré et d'attaque après son serment ». Quoi qu'il en soit, un certain flou entoure ce voyage. Il faut rappeler qu'à la veille des élections, M. Buhari avait déjà effectué un voyage dans la capitale du colonisateur où, entre autres choses, il eut à rencontrer l'ancien premier ministre Tony Blair et participa à une conférence au Chatham House. À l'époque, des rumeurs sur son état de santé allaient bon train dont certains laissaient entendre que M. Buhari serait allé se faire soigner d’une grave maladie. Depuis son élection, les milieux politiques néocoloniaux anglais qui s'efforcent comme toujours d'assurer leurs intérêts auprès des gouvernements élus, surtout dans ce contexte démocratique où ils sont obligés d'accepter le fait accompli de l'alternance, multiplient les actes de connivence voire de complicité avec le nouveau président élu. Tony Blair qui n'est pas le moins discret de ces acteurs a même fait des recommandations d'actions urgentes à prendre dans les 100 jours par le nouveau gouvernement du général Buhari, aussitôt entré en fonction.
Est-ce en réponse à ce langage gestuel néocolonial de l'ombre que le général Buhari s’est fait inviter à Londres pour recevoir les dernières consignes et nouer les dernières ententes occultes conformément aux exigences d’un rituel d’adoubement néocolonial ? Ou bien est-ce pour des raisons de santé qui, le cas échéant, risqueraient d'ouvrir le cycle de la fatalité des présidents nigérians en exercice malades ? Ces questions restent sans réponse à l’occasion de ce voyage de dernière minute qui n'est pas forcément ce qui était le plus attendu d'un homme considéré comme intègre, et qui va devenir Président de la première économie et du pays le plus peuplé d'Afrique.
Alan Basilegpo
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