Le rapport sur la présumée « disparition » de 20 milliards de dollars ( 117 000 milliards de FCFA -- soit l’équivalent de 29250 Watergate béninois ) de revenus pétroliers des caisses de l’état nigérian, vient d’être rendu public. Jusque-là, le Président Jonathan avait tenu le rapport sous le coude, dans l’espoir de sa réélection, qui perpétuerait l’impunité. Ce lâcher de lest vient après une intense pression de l’opposition et les menaces du Président élu de poursuivre tout éventuel coupable dans ce dossier. |
Le rapport de la firme PricewaterhouseCoopers relève qu’au moins la bagatelle de 18, 5 milliards de dollars ont disparu des revenus pétroliers de l’Etat entre janvier 2012 et juillet 2013. Dans un article publié par le Financial Times, Monsieur Sanusi Lamido, l’actuel Emir de Kano, et ex-Gouverneur de la banque central du Nigeria limogé après qu’il eut rendu publique l’affaire, dit que ce rapport confirme sa propre estimation. Alors que la première concernée, la Ministre du Pétrole, Mme Diezani Alison-Madueke, prétend que le gouvernement et elle-même sont exonérés par le rapport, sous prétexte que les sommes présumées manquantes auraient servi à subventionner le kérosène, faux dit l’Emir de Kano. Outre le fait que la subvention du kérosène était déjà supprimée sous la présidence de feu Yaradua, dit M Sanusi, le montant dédié à la subvention du kérosène selon le rapport est de 3, 4 milliards de dollars. Pour enfoncer le clou, Monsieur Sanusi note par ailleurs que durant la période incriminée, les consommateurs nigérians étaient contraints de payer le litre de kérosène entre 120 et 140 naira, un prix bien au-delà des 50 naira prévu par la subvention. L'ancien gouverneur de la CBN a déclaré que des 18,5 milliards de dollars de revenus que la compagnie pétrolière d'Etat n'a pas envoyé au gouvernement selon le rapport PwC, selon ses calculs, « environ $ 12,5 milliards ont été détournés. Et cela ne concerne qu'une période aléatoire de 19 mois et non pas toute la durée du mandat M. Jonathan. » Dans cet article, M. Sanusi a relevé d’autres irrégularités et sources présumées de diversion des ressources de l’Etat à mettre au compte du même Ministre du Pétrole. A propos de sa suspension par le président, M. Sanusi a déclaré qu'il avait clairement fait savoir qu’"on pouvait suspendre un homme, mais on ne peut pas suspendre la vérité". On peut le dire, avec Sanusi, sous les habits de l’émir se cache le politique Alan Basilegpo |
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