Il y a des régions au Bénin dont les représentants ne se bousculent pas lorsqu'il s'agit d'apporter l'honneur intellectuel, la renommée, le savoir, la culture etc. pour le Bénin et au nom du Bénin ; et de ce fait, le faire avancer de l'intérieur comme de l'extérieur. A en juger aussi bien par les statistiques des contributions à la vie socioculturelle référées aux origines régionales des acteurs, que par le répertoire empirique des grands noms de la science, de la culture, de la littérature, de la musique, et de l’art, ces régions semblent un désert. En revanche, la politique et ses opportunités dérivées sont pour eux comme un Dantokpa qu’ils fréquentent en masse, avec leurs quartiers divers, leurs stands, leurs échoppes et boutiques, mais aussi leurs fidèles clients. A vrai dire, la politique semble être leur seule raison d’être citoyenne ; par rapport aux régions, ils sont surreprésentés dans ce domaine et ses secteurs subordonnés. Se basant sur des lois imaginaires qui n’ont rien à voir avec la réalité de leur poids démographique national, ils sont parvenus à naturaliser le consensus frauduleux de la parité, justification mythique qui leur sert de prétexte, mais qui n’est pas souvent respectée dans les faits, dans la mesure où, une fois lancés dans la frénésie de main basse sur les secteurs juteux de la vie politique, leur hubris est si irrépressible qu’ils n’ont cure de ce seuil imaginaire. De sorte que, des régions qui, au départ, démographiquement, ne représentent qu'à peine les deux cinquièmes de la population totale du pays, et moins du tiers sociologiquement, parviennent à investir la vie politique à plus des trois cinquièmes des opportunités de jouissance qu’elle renferme. En clair, il y a au moins autant de gens sinon plus originaires de ces régions que dans les autres lorsqu’il s’agit de faire de la politique et d’en jouir, mais lorsqu’il s’agit de représenter la culture, l’art, la danse, la musique, la littérature, la science de façon éminente aussi bien au niveau national qu’à l’international ces régions sont quasi absentes dans ces domaines et mettent la clé sous le paillasson. La politique comme matière première exclusive est-elle la solution? On a envie de dire à ces régions "il n'y a pas que la politique dans la vie d'une nation". Mais à y bien réfléchir, cette remarque vaut-elle seulement pour ces régions ? Alagbé Bachirou |
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