Il faut savoir qu’à partir de cette date, la France, l’Europe et même les USA qui venaient de conquérir leur indépendance ne pardonnèrent pas à ces esclaves noirs, cet affront contre la civilisation blanche et que de 1803 à 1825, Haïti a subi un blocus terrible de toutes ces puissances. De cette période, date la déforestation qu’on constate aujourd’hui dans le pays puisque les Haïtiens, isolés, ont dû utiliser toutes leurs forêts pour produire de l’énergie. Il faut savoir qu’en 1825, pour lever le blocus contre Haïti et permettre sa reconnaissance internationale, la France, a exigé d’HAITI, une indemnité de 150 millions de franc-or soit cinq fois son propre budget de l’époque- pour reconnaître l’indépendance haïtienne. Aujourd’hui, cette somme est estimée à 21 milliards de dollars. Haïti a fini de la payer en 1947 !!! Soit pendant plus d’un siècle. Il faut savoir que de 1915 à 1934 les USA occupèrent Haïti en lui imposant des pouvoirs dictatoriaux fantoches dirigés par la minorité créole métisse, puisque, selon Robert Lansing le Secrétaire d’Etat américain d’alors, « la race noire est incapable de se gouverner seule puisqu’elle a une tendance inhérente à la vie sauvage et une incapacité physique de civilisation. » Ils ne se retirèrent que quand ils ont obtenu le paiement des dettes de la city Bank que Haïti refusait de rembourser et l’abrogation de la loi interdisant la vente des plantations aux étrangers. Il faut savoir que pendant la guerre froide, les USA soutinrent la dictature des Duvalier père et fils avec les fameux tontons macoutes qui poussèrent à l’exil, des milliers et des milliers de cadres haïtiens, décapitant l’élite intellectuelle du pays. Il faut savoir que depuis la chute de cette dictature, Haïti est enchainé par les programmes successifs du FMI et de la Banque Mondiale qui exigent le démantèlement des quelques services publics de l’île. Le seul pouvoir haïtien qui a osé s’opposer à ces diktats, a été renversé par le colonel Raoul CEDRAS avec le soutien des américains qui, pour cacher leur implication dans ce putsch sanglant, ont subtilisé 160.000 pages d’archives secrètes du pays qu’ils ont déménagées à Washington. Souhaitons seulement que les dizaines de milliers de marines américains qui débarquent actuellement sur l’île, y aillent pour les Haïtiens et non pour autre chose. Mais : Il faut savoir comme l’on dit, que l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Pleurer, compatir, apporter son soutien au peuple haïtien face au désastre actuel, il faut le faire. Mais : Il faut savoir que le peuple haïtien a payé et continue de payer pour un crime qu’il a commis il y a deux siècles ; un crime de lèse-système ! Celui d’avoir été le premier peuple noir à dire non à un système de déshumanisation et d’abêtissement du genre humain, le système esclavagiste. Gilbert KOUESSIParis le 23 janvier 2010 |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.