Par la suite, et indépendamment de cette aberration incestueuse, Yayi Boni, par sa médiocrité, ces excès et ses tares, s'est révélé lui-même un monstre autocrate de la pire espèce qui n'a pas seulement déçu et surpris ses promoteurs mais aussi l'espérance légitime du peuple. Il était porteur des plus dangereux virus dont le pays n'avait pas besoin : le racisme régionaliste, la corruption, la violation de la constitution, l’instrumentalisation forcenée des institutions de la république etc. --et montrait de ce fait si besoin était toute l'inanité et le danger inhérents à la méthode antipolitique de sa cooptation, entre deus ex machina et oiseau rare. De ce fait, ceux qui l'ont amené et qui dans un premier temps s’en targuaient, ont eu tout faux et doivent en tirer toutes les conséquences éthiques et politiques. Ils doivent tirer leur révérence de la scène politique pour de bon. Malheureusement, selon une culture d'amoralisme bien béninoise, ce n'est pas ce à quoi on assiste. Au contraire, on les voit parader sans vergogne ni scrupule et, sans autre forme de procès, se mettre sur les rangs d'une nouvelle action en vue de décider du sort du Bénin, s'ils ne se présentent pas eux-mêmes déjà comme candidats à la présidence de la république. Pourtant, en réaction à leur erreur grave deux attitudes possibles étaient attendues : ou bien les ameneurs de Yayi Boni disparaissent corps et âme de l'espace politique après avoir fait leur mea culpa, ce que pour la plupart ils ne font pas ; ou bien, d'une manière désintéressée, ils prennent le risque de se jeter dans le dur combat de rectification de leur erreur, c'est-à-dire d'empêcher que les conséquences de celle-ci ne nuisent irrémédiablement à la cohésion nationale et n’hypothèquent l'avenir de tout un peuple. Cette attitude correspond au mot d’ordre « Do The Right Thing » du cinéaste américain Spike Lee. Il implique le cas échéant un combat d'airain, un combat héroïque au sens dramatique du terme. Malheureusement, de tout ceux qui jadis se glorifiaient d'avoir amené Yayi et qui furent payés en retour par lui d'une façon ou d'une autre, il n’y a pas grand monde qui se bouscule au portillon de ce combat héroïque ; parce que pour la plupart, ils n'en n’ont ni le courage moral ni la force physique. Un seul ose s’avancer : Candide Azannaï ! Si l'instabilité politique et le parcours controversé de cet homme politique ont pu faire douter de son intégrité, la combativité, le courage et la constance dans la lutte de l’honorable Candide Azannaï achèvent de dissiper ce doute ; au contraire, ces qualités le sortent du lot, et lui confèrent la stature héroïque d'un honnête homme – ce qui est un hommage à son slogan éjin kônin tchékè qu’il aime à revendiquer comme une éthique
Prof. Cossi Bio Ossè
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