Parce qu'au lendemain de la confirmation des résultats électoraux par la cour constitutionnelle, Yayi Boni a estimé que sa stratégie héroïque de gninwè/gnindié avait échoué en raison de la dégradation inédite de son image due à l'humiliation publique qu’a été la trombe d'insultes dont Azannaï l'a douché après que lui-même l'a traité de « voyou de Jonquet ». À son avis, dans l'échange de noms d'oiseaux entre le bouillant député de Cotonou et lui, sa balance commerciale et publicitaire était sortie déficitaire. Aussi le Docteur Thomas Boni Yayi a-t-il voulu punir le « voyou de Jonquet », l’humilier à son tour, le jeter en prison comme il aime à le faire à ses ennemis politiques pour un oui ou pour un non. Le chef de l’Etat, en homme rancunier, entendait laver l’opprobre, se venger des dégâts causés à ses dépens et à son image par la verve sagittale du député de Cotonou, ses flèches empoisonnées, ses lazzis et ses attaques ad hominem qui ont dégradé son image publique et fait échouer sa stratégie. C'est cette fatwa, traduite officiellement en “offense au chef de l'État” qu’a lancée Yayi, comme toujours, en violation des règles et avec force déploiement de force de l'ordre. Mais le peuple de Cotonou, par sa vigilance, lui en a barré la route--du moins provisoirement. Une question que l'on est en droit de se poser en ce qui concerne le chef d'accusation soulevé par M. Yayi est : si offense au chef de l'État il y a, pourquoi un chef de l'État digne de ce nom et de cette fonction se permet-il d'insulter publiquement un député père de famille en le traitant de « voyou de Jonquet » ? Quand Monsieur Yayi insultait Azannaï de « voyou de Jonquet », où avait-il la tête ? Était-il ivre ? Avait-il oublié qu’il était un Chef de l’Etat ? « Si tu as l'habitude de manger du haricot avec un petit, dit le proverbe fon, ne t'étonne pas qu’un jour le petit t'invite à manger du caca de brebis. » Ou, pour le dire sur une note plus festive et tonitruante, celui qui a invité le tam-tam ne doit pas se plaindre d’entendre du bruit… Aminou Balogun |
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