En apprenant le disparition de Jean Pliya, bien que nous nous connaissions passablement, j’ai eu un haut-le-corps, sans doute parce que ses écrits me tiennent autant à cœur que sa personnalité me tient au cœur : la nuance est importante. Il y a un bon quart de siècle, le hasard me fit tomber, en Bretagne, dans un débat d’universitaires jabotant sur Arbre fétiche ; creuses, sans tissu, les interventions m’amusaient mais je ne disais mot : par principe, j’aime à laisser les gens s’exprimer doctement en étalant leur méconnaissance des fondement culturels, cultuels, spirituels, voire nouménaux des réalités africaines. Au terme des déballages qui m’ennuyaient malgré mon calme olympien, quelqu’un voulut connaître mon avis ; je le dis en une litote qui fit rebondir le débat et on prenait des notes ; sollicité ailleurs, j’ai dû couper court, néanmoins heureux d’avoir pu éviter que les gens profèrent des vétilles à propos de l’un des aspects de la création littéraire béninoise, dirais-je africaine même ? Lors d’une rencontre au Bénin, je parlai avec le regretté défunt de son Kondo le requin. Hormis certains AHANHANZO GLELE et les QUENUM, qui dans notre pays est au fait du différend singulier suscité par l’intervention de Kpadonou Azéhounguété HOUÉNOU -grand-père de Kojo Marc Tovalou Houénou- en faveur d’AHANHANZO dans l’opposition entre les deux princes lors de la prise de pouvoir ? L’excellent écrivain m’a semblé ignorer ce cas et je l’en informai ainsi que de l’admiration de Kojo Marc Tovalou Houénou, fils de la sœur du roi Béhanzin, pour le nationalisme de son oncle. « Merci, sincèrement merci, l’histoire de notre pays dissimule des choses que nous devrons connaître et écrire » m’a dit Jean Pliya. J’ignore tout de sa position face au gâchis politique du Bénin depuis la forfaiture de 2011 et à l’entrisme de ceux qui en ont profité, en profitent encore en essayant d’apparaître autrement : être universel, planétaire. DIEU rit. En lui rendant hommage, je me demande ce qu’écrirait celui-là qui a qualifié ses « thématiques » aussi de « relativement éculées » ; quant à moi, je suis convaincu qu’ elles perdureront en contribuant à initier les jeunes Béninois et d’autres à l’appréciation des faits de l’Afrique des profondeurs. Cher compatriote, cher confrère, adieu.
Olympe BHÊLY-QUENUM.
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