Ce que le Président de l’UN, M. Bruno Amoussou, dans une récente déclaration, a qualifié de « politique d'enlèvements », loin d'être une vue de l'esprit, est une terrible réalité dans notre pays depuis au moins 2006. La manière dont on a voulu enlever Candide Azannaï montre comment nos concitoyens comme Dangninvo disparaissent sans laisser de traces. Il s’agit d’une méthode huilée dont les crapuleux exécutants ont le secret. On vous “convoque” par une procédure irrégulière dont on ne peut remonter après coup la trace. Naïvement, vous vous exécutez, et vous vous retrouvez en face de l'homme puissant, lui-même en chair et en os, entouré de ses spadassins et barbouzes stipendiés. Sur le signal de l’homme puissant qui passe ses nerfs détraqués sur vous, ses hommes de mains vous prennent en main. Ils vous travaillent le corps à mort. Succombez-vous à la barbarie de leurs attaques ? Qu'à cela ne tienne, ils ont tout prévu ! Imperturbablement, ils vous hissent mort dans un hélicoptère affrété à cet effet. Sur les conseils avisés d'un député repris de justice expert en la matière, votre corps sans vie est lesté de tonnes de béton, et envoyé par le fond du haut du ciel. Après cet enterrement en béton, on monte tout un scénario, un véritable cinéma où sont impliqués la police, la justice et les médias. Des procureurs zélés et des commissaires opportunistes saisissent l'occasion d'exister. On trouve des complices providentiels que l'on accuse ou qui s'accusent de votre meurtre crapuleux, avec une complaisance naïve qu'ils auront tout le temps de regretter. Des corbeaux d’État exhument un faux corps dans un petit bled obscur et on vous l’attribue sans demander votre avis. Et, né quelque part, vous voilà enterré nulle part à votre corps défendant. Saïzonou-Grémont Dominique, Poète slameur, Bruxelles |
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