Nigeria : Records Africains et “Point of Correction”

A partir du moment où le Nigeria détient quelques records stratégiques en Afrique ; qu’il a commencé à être la nation africaine la plus peuplée, le premier producteur africain de pétrole ; et qu’à la faveur d’un bricolage du mode de calcul du PNB, le pays a été bombardé à la première place économique devant l’Afrique du Sud, les commentateurs et hommes politiques nigérians se laissent aller volontiers à une inférence totalitaire qui consiste, à partir du meilleur rang d’un citoyen, d’une société, d’un événement ou d’un fait nigérian ou de sa meilleure qualité nationale dans tel ou tel domaine, d’en conclure qu’il est le meilleur africain dans sa catégorie ! Ce type d’inférence est non seulement inducteur et facile, mais il est tout simplement faux. Un exemple simple et terre à terre, c’est que le meilleur footballeur nigérian n’est pas nécessairement le meilleur footballeur africain, ou bien la Miss Nigeria n’est pas forcément la Miss Africa, etc. Les Nigérians ont la grosse tête facile, et on les comprend, vu le grand nombre de records autrement moins glorieux que détient le Nigeria non seulement en Afrique mais à l’échelle mondiale, et dont tout Africain par solidarité partage la gêne avec eux. Par ailleurs, dans un monde où tout change, et où tout est réversible ou presque, les Nigérians feraient mieux de se serrer la ceinture afin de ne pas subir de plein fouet les vicissitudes de la compétition internationale ou de l’unité nationale. Leur seul record relativement inamovible à plus ou moins long terme est celui de la première démographie en Afrique. Et encore est-il subordonné à la continuité de l’unité nationale, c’est-à-dire à l’échec complet de facteurs de division comme la secte Boko haram ou les militants séparatistes du delta du Niger. Sinon tous les autres records économiques, Dangote, etc… sont sujets à des fluctuations et dépendent essentiellement et pour le coup du vrai travail des Nigérians et non de ressources pétrolières dont les réserves comme chacun sait s’amenuisent de jour en jour. Akindele Bosede