Yayi Boni abuse vraiment de l'ignorance des masses, et fait rimer chez elles analphabète et bête. Car quoi, à quelques mois de la fin officielle de son mandat, que va-t-il par monts et vaux, à la faveur d'inaugurations démagogiques, récitant aux masses la même rengaine : microcrédits, emplois des jeunes, projets d'assainissement des villes et campagnes, éclairage public, électrification, etc… ? Et ne reculant devant aucune énormité, on l’entend de-ci de-là ânonner le même discours démagogique : « Si vous votez pour les autres, ils vont me barrer la route à l'Assemblée Nationale, et je ne pourrai pas vous offrir l'eau potable, les centres de santé, l'électricité… » Que de paternalisme ! Comme s’il avait le monopole de ces « offrandes » ; comme s’il offrait quelque chose de sa poche ; comme si l'eau, l’électricité et les centres de santé n'étaient pas financés par l'argent public dont il a la gestion ; comme si on devrait outre mesure lui savoir gré de donner au peuple ce qui revient au peuple. Confond-il à ce point les caisses de l'État avec sa propre poche pour laisser croire au peuple qu'il est son bienfaiteur, lorsqu'il ne fait que consentir à lui laisser les miettes du gaspillage et des détournements du denier public ? De plus, ce discours insidieux et inducteur est stupéfiant par la nudité scandaleuse de ses insinuations. Pourquoi Yayi Boni ne dit pas tout simplement qu'il voudrait gagner les élections législatives pour : 1. avoir une majorité confortable à l'Assemblée Nationale afin de réviser la constitution et se maintenir au pouvoir, ou bien protéger sa sortie ; 2. pour assurer ses arrières politiques et continuer d'avoir la mainmise sur le système ; 3. enfin pour préparer un retour le cas échéant en 2021 ? Au lieu de quoi, il raconte des sornettes à dormir debout au peuple et espère qu'il sera entendu et pris au sérieux. Comment un homme qui, à l'heure actuelle, devrait être en train de plier bagages, de préparer ses cartons et son discours d’adieu, s'enhardit à tenir des propos d’un inamovible qui serait encore là pour les 10 ans à venir ? Quelle eau, qu'elle électricité, quel crédit à quel pauvre, Yayi Boni est-il à ce point soucieux de procurer en 10 mois qu'il n'a pu procurer en bientôt 10 ans ? Osez parler ainsi aux gens, c'est faire peu de cas de leur intelligence, c'est parier sur leur oligophrénie, c'est spéculer sur leur malheur. On imagine que le peuple est rendu si nécessiteux que les effluves du besoin lui montant au cerveau inondent ses méninges et court-circuitent son bon sens. Alors profitant de cette cécité intellectuelle subtilement provoquée, Yayi Boni, tel un hypnotiseur perfide, s'en donne à cœur joie de raconter des balivernes avec la certitude que son discours sans queue ni tête passerait la rampe de son théâtre de dupes. Malheureusement le peuple, les pauvres ont été volés de leur lucidité et leur conditionnement aidant, ils subissent de plain-pied ce honteux discours destiné à les entourlouper. Mais au-delà de l'affront à l'intelligence du peuple, il y a aussi dans ce discours d'inquiétants signaux sur les intentions anticonstitutionnelles et frauduleuses de M. Yayi Boni. En cela, il faut que tous les Béninois et tous les Béninois, indépendamment de leurs appartenances politiques ou autres soient sur le pied de guerre afin d'éviter la réédition du K.-O. électoral du 03/11 dont la Cour Holo, par sa dernière décision complaisamment concoctée, vient de donner le top départ. Aminou Balogun | | |
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