Au Bénin, le régionalisme n’a rien de positif ; les gens n’ont pas besoin d’aimer leur région avant d’être régionalistes. Comme le prouve le cas de Yayi Boni, être régionaliste c’est se procurer une griserie idéologique au nom de la région ; favoriser passionnément une région et ses ressortissants au détriment de la région d’en face pour en tirer un bénéfice politique. En fin de compte, ce que font les hommes politiques au Bénin sous le masque trompeur du régionalisme c’est exploiter l’appréhension existentielle des régions à des fins politiques, sans égard à un quelconque amour positif pour une région quelconque. Sinon natif de Tchaourou, le régionalisme forcené de Yayi Boni aurait dû le porter à jeter son dévolu électoral personnel, notamment en termes législatif ou local, sur cette contrée. Au lieu de quoi, il se passionne plus pour les régions juteuses de l’Atlantique ou la mégalopole de Cotonou, que pour la terre de ses ancêtres, qui aurait dû être au cœur de son inspiration régionaliste. Comme quoi, le régionalisme de nos hommes politiques est aux antipodes du romantisme du terroir, rien à voir avec la poésie ou l’amour de sa région. C’est un régionalisme de la panse. Aminou Balogun |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.