Deuxièmement, votre analyse entretient, je le crains, une ambiguïté en ce qu'elle a un air de famille avec le raisonnement que tiennent les partisans de Yayi, qui ne veulent pas qu'on touche à leur idole, et qui, pour cela, se servent de ses prédécesseurs et géniteurs politiques comme d’un bouclier, un cran qu'ils savent un peu plus difficile à passer. Enfin, votre point de vue semble ignorer le principe de notre démarche qui est celui de l'exemple, servir d'exemple. Si on apprend que tout un village a commis des crimes, il ne serait pas viable de pendre tout le village. Il suffit de pendre celui dont les mains sont encore couvertes de sang frais, surtout si c’est le chef du village. Et il servira d'exemple pour la multitude. Même au procès de Nuremberg après la seconde guerre mondiale, il a fallu sélectionner ceux qui seront jugés ; car si on devait juger toutes les personnes qui, à un niveau ou à un autre, ont occupé une position dans la chaîne de responsabilité des crimes du nazisme, peut-être qu’un nombre critique d’Allemands y laisserait sa peau. Votre analyse, je l’ai dit, fait débat mais au sens noble du terme, en ce qu'elle reste, à travers ses considérations juridiques et politiques, pertinentes. Cela conduit de façon dialectique vers l'idée d'une Commission Vérité et Réconciliation/(remboursement) sur le modèle de l'Afrique du Sud. Merci d’avoir ouvert le Débat ! Dr Aboki Cosme, Président du FERAP |
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