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La Réaction du Dr Afolabi Biaou |
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L'aspiration à la justice est légitime. Juger les suspects et les sanctionner s'ils sont reconnus coupables au regard de la loi en vigueur au Bénin au moment où les faits qui leur sont reprochés (vols de tout genre,crime de sang, crime économique....) ont été commis. C'est ce que commande la loi. Il y a donc des étapes prévues par la loi, qu'il faut suivre pour ne pas se voir reprocher le manquement au respect de cette loi, un des reproches que l'on fait à celui qui est pointé du doigt à tort ou à raison selon le cas, qu'il s'agisse de citoyen ordinaire ou d'homme politique au pouvoir ou non au pouvoir. Alors une question survient à l'esprit après lecture du présent plaidoyer pour la justice: les crimes de tout genre reprochés à YAI BONI, si fondés soient ils, n'ont ils jamais été commis au Bénin sous les pouvoirs qui ont précédé le sien? Si la réponse est, non, il faut le prouver. Alors les anciens Chefs d'Etat béninois, en particulier les KEREKOU et SOGLO seraient des saints irréprochables, sans taches. Si la réponse est, oui, qu'est-ce qui justifierait le fait qu'on ne traduise pas aussi en justice KEREKOU et SOGLO, pour les jeter aussi en prison s'ils sont reconnus coupables et que la loi permet cette sanction à leur encontre? Suivant votre souci d'équité ne serait il pas logique d'aller jusqu'au bout de votre pensée, sans partialité, en appelant à juger aussi ces Chefs d'Etat avec leurs ministres? Etes vous sûr que le jugement exclusif de YAI BONI n'éclaboussera pas aussi ses prédécesseurs dont il s'est déclaré héritier en maintes occasions? S'ils sont alors indexés au tribunal, que comptez vous faire d'eux? Appellerez vous à les juger aussi équitablement pour rendre justice au peuple béninois sans partialité? La question fondamentale posée ici et à résoudre est : punira t-on seulement celui qui serait reconnu fautif et qui pose fidèlement ses pas sur les traces laissées par ses prédécesseurs dont il se réclame, tout en laissant impunis ces derniers dont il est le produit fini, le continuateur et le protecteur? Serait-ce donner véritablement le bon exemple aux jeunes et futures générations si on agissait ainsi, tout en proclamant qu'on veut bannir l'impunité? Impartialité, c'est ce qu'il faut rechercher. La partialité cachera inévitablement des actes répréhensibles avec la morale qui les anime et qui renaitront tôt ou tard pour ramener à la case de départ. Alors il importe ce me semble de bien cerner toutes les implications, toutes les exigences du désir légitime de rendre justice au peuple; sans quoi ce sera un procès fait avec tous les risques d'être entaché d'erreurs. Et cela ne fera pas changer les mentalités. Telle est mon intime conviction. Afolabi BIAOU |
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