Au Nigeria le Général Muhammadu Buhari alias GMB et le Dr Goodluck Ebele Jonathan alias GEJ ont deux approches différentes par rapport à l’éthique électorale. GMB ne demande que des élections justes, transparentes et dénuées de fraudes. Le vieux Général charismatique compte beaucoup sur l’adhésion du peuple et la volonté de la masse. GEJ quant à lui ne dit rien de ces exigences mais ne demande qu’une chose : une bonne comptabilité des voix dans les urnes. Parce qu’il est sûr que cette comptabilité finale sera en sa faveur, peu importe par quel moyen. On peut imaginer que GEJ qui est au centre d’une polémique sur un nuancement spécieux entre vol et corruption entrevoie de même certainement une différence entre frauder et acheter des votes d’une façon ou d’une autre. Il pense que les centaines de millions de dollars qu’il a distribués dans les secteurs clés de la société politique valent leur pesant de vote, et que ceux-ci se traduiront dans les urnes. C’est pour ça que ce qui compte pour lui c’est la comptabilité finale. Il n’a pas besoin de posséder l’INEC, d’instaurer la fraude à partir de l’organe arbitral comme ce fut le cas au Bénin avec le holdup électoral de 2011. Au contraire c’est l’Indépendance ou l’autonomie réelle de l’INEC, la CENA nigériane, qui est le gage de la légitimité de son espérance. Et c’est aussi sur cette indépendance qu’il fonde sa morale. Car dans cette affaire les deux protagonistes ont chacun leur référence éthique. Comme on le voit, ces deux approches bien qu’elles aient chacune leur rationalité ne peuvent être ni à la même distance ni du même côté de l’esprit démocratique qui définit une élection. C’est en cela qu’elles constituent un dialogue de sourd. Espérons que la paix et l’unité du Nigeria n’en feront pas les frais. Alan Basilegpo |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.