À l'occasion des élections présidentielles générales du 28 mars prochain, au Nigeria, toutes les communautés prennent leurs marques et accordent leurs violons pour parler d'une même voix dans leur propre intérêt. Les Yoruba n'ont pas fait exception à ce mouvement d'ensemble. Le ban et l'arrière ban des personnalités de la région du Sud-ouest (les Yoruba ) : princes, monarques, gouverneurs, ex-gouverneurs, sénateurs, députés, etc. se sont donné rendez-vous à Ibadan, la capitale de l’État d’Oyo, pour donner forme à leurs aspirations et demandes minimales auprès du gouvernement fédéral. Le point d'orgue de ce rassemblement régional a été la décision unanime de voter pour le Général BUHARI lors des prochaines élections. Les personnalités et représentants d'États ou de communautés, qui ont pris la parole à ce rassemblement ont chacun articulé les raisons de ce choix ancré d'une part dans la condamnation sans appel de la gouvernance de Jonathan caractérisée par la médiocrité, le régionalisme, la division religieuse et la corruption qui, selon elles, a atteint son comble avec la saison électorale au cours de laquelle la caravane électorale de Jonathan sillonne les états en corrompant à tour de bras les organisations communautaires ou religieuses et leurs chefs dans le but d'obtenir par procuration le soutien des populations yoruba. D'autre part, elles ont mis en avant les qualités du Général BUHARI dépeint comme un homme intègre et honnête qui a le souci du peuple. Le slogan le plus marquant de la cérémonie a été lancé par le sénateur Anthony Adefuye lorsqu'il a dit : Seuls les Yoruba bâtards voteront pour Jonathan … ; quand on sait la résonance éthique du concept de bâtard dans la société yoruba, on comprend la radicalité politique de cette affirmation à laquelle son collègue, le sénateur Olabiyi Durojaiye, a fait écho en enjoignant tous les Yoruba à « voter en masse pour BUHARI ». Pour ceux qui comprennent le yoruba--et oui, les Nigérians sont pourris en bien des domaines, mais ils ne sont pas aussi pourris de néocolonialisme que nous autres Béninois pour ne pas parler leur langue nationale au moment et dans les circonstances opportuns, et pour le faire ils y vont sans complexe avec vénération et fierté pour se faire comprendre par la majorité de leurs congénères--, pour les locuteurs yoruba donc, écoutez plutôt en direct et en yoruba.
Adenifuja Bolaji
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