Le président Jonathan et l'ancien président Obasanjo s'accusent mutuellement de conspiration. Jonathan a, samedi, accusé Obasanjo de travailler en sous-main pour un gouvernement d'union nationale dont il prendrait la tête le cas échéant. Cette accusation faisait écho à celle d’Obasanjo émise le même jour selon laquelle Jonathan était en train de manœuvrer pour mettre la classe politique et le pays devant le fait accompli du gouvernement intérimaire. Selon le site Sahara-Reporters, il semble que les accusations de Jonathan ne soient qu'une diversion pour couvrir le renforcement du complot initié avec le report des élections, et qui vise à terme, de report en report, à instaurer un gouvernement intérimaire ; en clair cela revient à suspendre la constitution. La modalité du plan consiste à faire prendre la décision par le Parlement. Selon les sources bien informées, il paraît que Jonathan s'apprête à vendre à quelques députés clés l'idée que, comme le Nigéria est en guerre, le gouvernement aurait besoin de six mois au moins pour venir à bout de Boko haram. Il paraît aussi que Jonathan aurait approché l'ancien chef d'État militaire, le général Abdulsalem Abubakar à qui il aurait proposé la direction de ce gouvernement intérimaire, qui serait mis en place le 29 mai, date officielle de l'expiration de son mandat. Mais le général Abdulsalem Abubakar aurait aussitôt décliné la proposition en prenant soin d’informer ses collègues, les autres chefs d'État. Ce qui explique les accusations d’Obasanjo.
La raison et les acteurs principaux derrière cet activisme dilatoire de Jonathan est que les tenants de son régime qui ont trempé sans retenue dans la corruption ont une peur bleue de voir venir Buhari à la tête du pays. Ce général, connu pour être un intransigeant chevalier de la lutte contre la corruption, ayant promis de faire rendre gorge aux pilleurs de denier public. Parmi l'entourage de Jonathan, la première personne à qui l’éventuelle arrivée au pouvoir du Général Buhari a fait perdre le sommeil est la ministre du pétrole, Mme Diezani Alison-Madueke dont le département a été secoué par une succession de scandales portant sur des dizaines de milliards de dollars de fonds du pétrole. C'est donc cette ministre et son entourage qui poussent à ce nouveau complot de confiscation du pouvoir. Selon la même source, les corrupteurs fidèles à leurs méthodes auraient prévu une enveloppe de 2 millions de dollars pour chaque sénateur et une enveloppe de 1 million pour chaque député afin de persuader ce beau monde à exécuter leur plan sordide. Décidément, le drame nigérian est très complexe et des forces d'arrière-garde se positionnent pour résister à la volonté de la majorité soit par irresponsabilité soit pas égoïsme. La lutte promet d'être âpre. Dans l'intérêt du Nigéria, on ne peut que souhaiter la victoire des peuples sur ces intrigants qui les gouvernent.
Anuoluwapo Badmos
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