Depuis l'assassinat du juge Coovi en 2005 à nos jours, le pouvoir nous a habitués, à la veille de chaque élection, à créer une polémique macabre autour de cadavres mystérieux. Le point d'ordre de cette odieuse manie a été le cinéma autour d'un supposé cadavre de Dangnivo prétendument assassiné par un jeune bokonon de Womey, dénommé Cojo Alofa. Soit dit en passant, et comme par hasard, cet obscur comparse vient magistralement d'être victime d’une évasion ( à vie ?) de la prison de haute sécurité en Afrique, l’établissement pénitencier de classe internationale de Akpro-Misséré. Voilà qu’à la veille des élections au Bénin--législative et, dans la foulée, présidentielle, -- si décisives pour la survie du pouvoir FCBE dans son fantasme de « après nous c’est nous » et, le cas échéant, pour la mise à exécution de l'idée fixe de M. Yayi de réviser la constitution pour s'éterniser au pouvoir, voilà, disons-nous qu’à ce moment crucial pour le pays, l'une des figures de la dissidence critique envers le pouvoir se voit coller le spectre d'un cadavre découvert sur un site lui appartenant. Cette hantise du cadavre est-elle devenue la marque de fabrique du pouvoir ? La vie humaine a-t-elle régressé au point d’être réduite à un objet de cinéma politicien ? Ou bien cette exhibition macabre et la pestilence qu’elle charrie sont-elles le signe de la perversion d'un pouvoir aux abois ?
Aminou Balogun
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