Intervention de la Députée socialiste Clare Daly devant le parlement Irlandais :
Je voudrais me joindre à mes collègues pour condamner sans réserve le meurtre épouvantable de 17 Français la semaine dernière à Paris. Un geste que rien, de quelque manière que ce soit ne saurait justifier. Un acte totalement inexcusable. Mais, comme d'autres députés l’ont fait remarquer, ce n'est malheureusement pas le seul fait de violence qui ait été commis la semaine dernière : je veux bien sûr parler de l'épouvantable massacre de 2000 citoyens Nigérians par Boko haram. Ce n'est malheureusement pas non plus le seul acte de violence injustifiable perpétré à l'encontre de journalistes ou d'artistes. Souvenez-vous de ces 12 journalistes assassinés par les forces de défense israélienne à Gaza l'année dernière, des journalistes que le ministre israélien des affaires étrangères (Avigdor Lieberman) qualifiait alors de terroristes armés de caméras et de bloc-notes. Si j'ai bonne mémoire, cette atteinte à la liberté d'expression et à la démocratie n'a provoqué aucun tollé ni condamnation. C'est une insulte que de voir les responsables de ces meurtres défiler en tête de cortège lors de la marche républicaine parisienne, et qui aujourd'hui affichent leur solidarité avec le peuple français et les victimes de ce drame. Et je pense que si nous voulons vraiment pleurer les victimes des meurtres épouvantables qui ont été commis en France, nous avons la responsabilité de répondre de manière équilibrée. Dénoncer l'extrémisme islamique ne sert à rien si l'on passe sous silence les circonstances qui lui ont donné naissance. Inutile de se voiler la face, nous savons que l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis est l'un des principaux facteurs responsables de l'émergence de ces groupes. Je voudrais maintenant me faire l'écho des paroles d'un ancien commandant de l'USAir force (pseudo : Maxwell Alexander) qui d'après moi, résume parfaitement la question. Il a déclaré, je cite : « Quand j'étais en Irak, il nous arrivait régulièrement de capturer des combattants étrangers. À leurs yeux, nous trahissons les idéaux auxquels nous étions censés adhérer. Vous savez, nous disons que nous représentons la liberté et la justice. Mais quand nous torturons les gens, nous ne respectons pas ces idéaux. Cela incite fortement à rejoindre Al Qaeda. Il est également important de considérer cela dans le contexte de la culture arabe, de la culture musulmane, où l'humiliation tient une place essentielle. Et quand nous torturons les gens, nous leur donnons un très fort sentiment d'humiliation. Tout cela contribue à les faire rejoindre Al Qaeda. » Et la vérité est que pour la population des pays qui sont en bout de chaîne de cette soi-disant « Guerre contre la terreur », pour ces gens, ces actes en sont le symbole. Et c'est pourquoi nous devons répondre de manière pondérée et mesurée, et c'est pour cette raison que je condamne autant l'utilisation par le président Obama de la loi sur l'espionnage (Espionage act). Je pense que nous devons être prudents, et ne pas répondre de manière impulsive, car cela conduirait à un accroissement du pouvoir de surveillance exercé par l'État. Nous devrions garder en mémoire que les auteurs de ces crimes étaient connus des forces de surveillance. La surveillance en soi n'est pas la solution. En fait, la non-ingérence est ce qui pourrait rendre le monde plus sûr et meilleur.
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