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Au Nigeria, une règle non-écrite mais évidente pour tous veut que le ticket présidentiel respecte l’équilibre régional et religieux. Si le Président est du Nord et Musulman son Vice-président doit être du Sud et Chrétien ; s’il est du Sud et Musulman son second doit être du Nord et Chrétien, etc.. A l’élection de Février 2015 prochaine, les deux plus grands partis en lice n’ont pas dérogé à la règle, même si l’accouchement a été parfois très difficile. Si le couple au pouvoir n’a pas eu du mal à se repositionner en l’état, son challenger de l’APC a réalisé sa formule après un long et pénible travail d’accouchement. En effet, le Général Buhari avait remporté avec brio les primaires de son camp mais c’est le nom de son colistier, M. Yemi Osinbajo, qui a mis un certain temps à émerger. |
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Cette émergence avait fait l’objet de moult tractations et transactions politiques voire politiciennes. La raison en était que, même lorsque le principe de l’origine sudiste du colistier du Général Buhari allait de soi et était acquis, il y avait pléthore de candidats de confession musulmane qui guignaient le poste. Certains parmi eux, comme M. Fashola Babatunde, l’actuel gouverneur de l’Etat de Lagos, avaient toutes les qualités requises pour être au plus haut sommet du pays. Mais M. Yemi Osinbajo, est un juriste talentueux et intègre, qui avait l’avantage d’être chrétien et pasteur. La parité religieuse a donc eu le dernier mot. Cette parité s’exprime à travers tous les signes qui dénotent l’identité. Et parmi ces signes le vêtement n’est pas le moindre. Ainsi sur l’affiche ci-dessus, on ne comprendrait pas pourquoi le même parti au pouvoir présente une paire d’affiches sur le même thème, présentant ses deux candidats avec le slogan “ Votez pour Jonathan et Samba en 2015”. A gauche en effet, les deux candidats fusionnent leur unité dans la même identité vestimentaire sud, de même qu’à droite sur l’image, la fusion unitaire indique la même identité vestimentaire nord. Cette typification de l’image et de l’apparence ne vise qu’un but, réduire le taux de rejet de l’autre et augmenter son taux d’adhésion… En clair, au sud, le nordiste veut apparaître le plus sudiste possible, l’air de dire, je suis comme vous, je porte les mêmes vêtements que vous. De même au Nord, le candidat sudiste pousse aussi les mêmes cris de naturalité. Mais dans la tête de l’électeur nigérian, l’habit fera-t-il le moine ? Alan Basilegpo |
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