Jusqu’en 1974, le mouvement démocratique constitué d’organisations d’étudiants, d’élèves, de travailleurs, de jeunes, de paysans se battait pour les libertés et ouvertement pour une révolution dans le pays contre la domination étrangère. Aucun parti politique ne soutenait ces luttes ; au contraire, les partis politiques existants et qui se relayaient au pouvoir jusqu’en 1972 étaient des soutiens avérés de la domination étrangère et combattaient sauvagement ces organisations. Des groupes se réclamant du communisme, du marxisme-léninisme animaient ces organisations, mais demeuraient tous clandestins, sans aucune action publique et ouverte aux yeux des masses populaires. Contre les partis de la haute bourgeoisie alliée aux puissances étrangères, il n’y avait aucun parti politique soutenant les luttes populaires contre eux et œuvrant à la prise du pouvoir par les masses et pour les masses. C’est dans ces conditions qu’est intervenu le coup d’Etat d’octobre 1972 qui a proclamé la Révolution, récupérant ainsi pour les liquider les aspirations révolutionnaires du peuple. A partir de 1974, le pouvoir de Kérékou a confisqué toutes les libertés démocratiques, interdit toutes les organisations démocratiques de jeunes, caporalisé les syndicats de travailleurs, réprimé dans le sang en 1975 les mouvements de protestation des travailleurs et des populations à Abomey, Cotonou après l’assassinat crapuleux de son ministre de l’intérieur, Michel Aïkpé, instaurant ainsi un régime de terreur sur le peuple. Le mouvement démocratique d’alors était démantelé et vaincu contre les aspirations toujours et plus que jamais vives du peuple à la liberté et au pain. Pour sa régénération, il fallait des bases nouvelles, des fondations plus solides. Il est revenu à Pascal Fantodji de penser et d’œuvrer à poser ces fondations et de jeter les bases de la création d’un Parti pour les ouvriers et autres travailleurs, les paysans, les jeunes, les intellectuels révolutionnaires, bref un Parti pour les opprimés et exploités et les patriotes à l’opposé des partis qui ont toujours existé auparavant dans notre pays, les partis des oppresseurs et des alliés aux puissances étrangères. Ce parti, c’est le Parti Communiste du Bénin. Hommage et gloire à Pascal Fantodji ! Dès le départ, le parti a défini sa ligne ainsi que les étapes pour l’émancipation totale des peuples du Bénin. Le Parti a décidé de se dénommer communiste. Parce que le communisme, c’est tout simplement « les prémisses, entendez les conditions, réelles qui abolissent l’état actuel » d’exploitation, de misère, d’aliénation des masses. C’est cela qui permet au Parti de se baser partout et toujours sur les conditions réelles et de se lier aux hommes qui, par leurs luttes quotidiennes spontanées, abolissent l’état d’exploitation, d’oppression, d’aliénation. Voilà pourquoi le Parti communiste est le parti du docker et de l’ouvrier exploités, du paysan brimé, de l’artisan sans perspective, du jeune en quête d’une bonne formation, d’emploi et de dignité, du bourgeois national marginalisé et harcelé, du dignitaire traditionnel dont la culture est piétiné et méprisé, du patriote dont la langue, l’âme et la dignité sont niées. Et tant qu’il y aura des exploiteurs et des exploités, tant qu’il y aura des dominateurs et des dominés avec le capitalisme, le communisme demeurera l’aspiration des hommes. Mais pour atteindre cette étape de la disparition de l’exploitation et de l’oppression, il y a d’autres étapes. Pour définir ces étapes, notre parti s’est mis à l’étude approfondie des réalités économiques et sociales de notre pays, à l’étude des conditions réelles qui abolissent son état d’arriération, de domination et du sous-développement. Il a abordé les questions majeures du développement du pays, les questions de l’instruction et du savoir, les questions des disparités régionales et de l’unité des peuples, les questions de la gestion du pays, les questions du pouvoir au profit des travailleurs et des peuples pour le développement accéléré et harmonieux du pays. Il a, aux termes de ses études sans cesse renouvelées, proposé des solutions dans la lutte pour la transformation de notre pays au profit des travailleurs et des peuples. Il a abouti à la conclusion qu’à cette étape de son évolution, notre pays souffre du capitalisme et surtout de l’insuffisance de son développement. La Révolution à accomplir à cette étape a donc pour objectif d’enlever les entraves et obstacles au développement rapide, accéléré du capitalisme dans notre pays. Car, sans un capitalisme développé, on ne peut accéder au socialisme, stade inférieur du communisme. Et pour conduire cette étape, il faut le pouvoir aux travailleurs et aux peuples. C’est dire que dès le départ, le PCD lutte pour le pouvoir, le pouvoir aux travailleurs et aux peuples. Les entraves et obstacles au développement rapide, accéléré du capitalisme dans notre pays sont bien connus et de mieux en mieux perçus. Il s’agit d’abord des défauts de liberté aux travailleurs et aux peuples, il s’agit de l’analphabétisme endémique, il s’agit du défaut de soutien aux producteurs nationaux et de la priorité accordée aux entreprises étrangères, il s’agit de la gestion bureaucratique et mafieuse des ressources publiques qui écarte le travailleur et le producteur de tout contrôle des fruits de son labeur, et ce au profit des puissances étrangères et de leurs alliés et complices au Bénin. Il s’agit en un mot de la perpétuation du système colonial. Le PCD, actuel PCB s’est attaqué au premier défaut, le manque de liberté contre le pouvoir sanguinaire et autocratique de Kérékou-PRPB. Des âmes molles qualifiaient les appels et actions des communistes d’utopie. Mais les problèmes posés aux peuples appellent des solutions et aussi utopiques qu’elles peuvent paraître au prime abord, ces solutions arrivent à s’imposer. Avec l’action des communistes, avec leur courage et sacrifices, le peuple a vaincu le PRPB et renversé le pouvoir sanguinaire et autocratique de Kérékou. Pour perpétuer le système, l’impérialisme français a fait rassembler autour de Kérékou les défenseurs du système, ceux-là qui avaient dirigé et ruiné le Pays. C’est l’objectif et le sens de la Conférence dite nationale de 1990. A part les libertés déjà conquises dans la lutte, dans la rue par le peuple, la Conférence nationale a tenté de consolider le système, le mode de gouvernance basée sur l’impunité des crimes politiques et économiques, sur le placement des hommes à des postes stratégiques pour le pillage des ressources du pays au profit de puissances étrangères et de leurs réseaux de mafieux. Le PCB l’a dénoncé et l’a qualifié depuis lors de marché de dupes. Cela lui a valu les foudres des pilleurs au pouvoir, la répression, les calomnies. Mais, il s’avère aujourd’hui que ceux-là qui disaient que la fatalité était vaincue trompaient et dupaient le peuple. Il se démontre ainsi que pour rompre avec la fatalité et la vaincre tout dialogue national, toute conférence doit viser et aboutir au changement du mode de gouvernance, du mode de désignation des gestionnaires du bien public. Autrement, on aura ainsi vu et dénoncé la gestion clanique de Soglo. Autrement, on aura vu la gestion scandaleuse de Kérékou 2 et 3 avec des scandales et des élections truquées en 1996 et 2001. C’est de ce système qu’a hérité Boni Yayi avec les scandales sans fin. Sous Boni Yayi toutes les élections sont ouvertement frauduleuses. Penser aujourd’hui à des élections transparentes et crédibles avec la Lépi frauduleuse, la Lépi "corrigée" par le Cos- Lépi aux mains de députés candidats est une duperie. Pour des élections transparentes aujourd’hui, il faut une liste ad’hoc. Dans tous les cas, tout le monde perçoit qu’il faut changer de système C’est donc sous ce thème des combats décisifs et hardis pour le changement du système que toutes les Organisations de Base du PCB, tous les communistes ont commémoré dans leurs bases respectives, le 37ème anniversaire de leur parti. Avec eux, la direction du Parti luttera pour qu’il en soit ainsi, pour qu’un autre pouvoir basé sur un autre système remplace celui mafieux de Boni Yayi, pour qu’une autre gouvernance soit instaurée en remplacement de celle scabreuse actuelle. Le PCB pour ce combat appelle à l’alliance plus forte et plus large de tous les patriotes, de tous les démocrates. Il appelle à renforcer la Convention Patriotique des Forces de Gauche. Mesdames et Messieurs, La nécessité de changer de système est mieux perçue par les travailleurs. Un Forum est créé et lutte ouvertement pour une nouvelle gouvernance. Des débats publics se mènent sur cette thématique dans les rédactions des journaux, dans les réunions des travailleurs et surtout des luttes concrètes se mènent sur le terrain. Dans des débats, on entend parler que la nécessité de l’élection et de la révocabilité des gestionnaires du bien public serait une utopie en oubliant que sous nos yeux, cela s’est réalisé avec les luttes et le soutien des communistes dans les universités du Bénin ; qu’ailleurs dans le monde les procureurs, les chefs de police (le sheriff) sont élus aux Etats-Unis, qu’en Chine qui a réussi en un temps record après la révolution de 1949 à se hisser au rang mondial, les responsables des entreprises publiques sont élus. Du reste qui peut, mieux que les travailleurs, reconnaitre les hommes et femmes patriotes, compétents, probes à même de diriger leur entreprise et administration publique ? Qui peut le mieux contrôler la gestion, combattre le pillage, les détournements, les fraudes que les travailleurs et les populations dans leurs secteurs, leurs communes et villages ? Un ministre de l’éducation par exemple, peut-il mieux connaître les hommes et femmes qu’il nomme à la tête de tous les établissements scolaires que les enseignants et les parents d’élèves de ces établissements ? Les vœux du Parti Communiste du Bénin aux travailleurs et à tout le peuple, c’est de parvenir à changer de système et d’instaurer effectivement dans notre pays un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. C’est ce que déjà, Philippe NOUDJENOUME Premier Secrétaire du PCB, Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche a formulé dans ces vœux à l’ensemble du peuple le 31 décembre 2014 et que je vous transmets : « Mesdames, Messieurs, Mes chers compatriotes, Tant de l’intérieur que de l’extérieur du pays Nous égrenons les dernières minutes de l’année 2014 et je m’en voudrais de ne pas, ensemble avec vous, faire son ‘’deuil’’ afin que celle qui s’annonce soit la meilleure pour nous et pour tout le peuple béninois. Mes chers compatriotes, L’année 2014 qui s’achève a été marquée par deux choses : D’une part, le renforcement du despotisme du pouvoir en place caractérisée par une politique ouvertement destructrice du tissu social avec comme conséquence l’accroissement de la misère, du chômage généralisé pour la jeunesse ; d’autre part vos luttes multiformes pour la démocratie et un mieux-être. Regardez par exemple l’état de l’école dans notre pays, elle est piteuse, elle est en ruine. Or tout le monde sait que sans école pas de développement. Je n’aurai pas ici les mots les plus justes pour décrire tout ce que vous avez souffert au cours de l’année qui s’achève ; tant les souffrances ont été affreuses pour le petit fonctionnaire, l’artisan, le paysan, le vendeur du marché, la femme au foyer, l’opérateur économique etc. Contre cette politique affameuse, diviseuse, hautement corrompue du pouvoir en place, vous vous êtes battus de mille et une manières pour exprimer vos nouvelles aspirations. Les glorieuses grèves des travailleurs du début 2014, les diverses marches dont celles des 29 octobre et 11 décembre 2014, tout cela est mémorable. Que vous soyez élèves, étudiants, artisans, ouvriers, travailleurs, chômeurs, intellectuels traditionnels, jeunes, hommes, femmes de toutes catégories, vous voulez la liberté, le pain, le savoir, un travail décent… Vous voulez encore plus contrôler ceux qui vous dirigent. Que ceux qui violent les libertés si chèrement conquises –à l’image de Azandé Placide ou du commissaire Agossadou- soient traduits devant les tribunaux ; que les voleurs de biens publics, les destructeurs du patrimoine national rendent gorge et soient sanctionnés ; que nos opérateurs économiques soient protégés contre les concurrences déloyales étrangères. Vous voulez tout court une nouvelle gouvernance basée sur l’ardent patriotisme. Chers compatriotes YAYI Boni va partir. Le débat sur ce point est clos. Mais YAYI Boni n’est qu’un élément d’un système où l’on tue sans rendre compte au peuple ; où l’on vole soit à la cuillère soit à la louche ou à la pelle mécanique et ceci impunément ; un système où l’on ne doit des comptes qu’à l’ancien et néo colonisateur. Il ne suffit donc pas de faire partir YAYI Boni, il faut changer le système. Tel est l’enjeu de ce que l’on appelle actuellement « Dialogue politique » où s’affrontent les partisans du maintien du système et ceux qui veulent un nouveau système. ! Les hauts bourgeois de notre pays en sont conscients qui se battent becs et ongles pour prendre le fauteuil de YAYI Boni par tous les moyens et pour préserver le système d’impunité et le pacte colonial au profit de l’impérialisme français. C’est donc le nouveau défi à relever : remplacer le système failli et d’oppression en place par un autre qui prenne en compte vos diverses aspirations. C’est ce que souhaitent mon parti (le PCB qui fête ce jour 31 Décembre 2014 le 37ème anniversaire de sa création) et la Convention Patriotique des Forces de Gauche à travers le programme pour un pouvoir des travailleurs et des peuples. Chers compatriotes, Pour atteindre ce généreux objectif, nous ferons face certainement à des sacrifices. Mais rien de grand et de beau ne se fait sans sacrifice ; le peuple du Burkina Faso vient de nous en donner l’exemple. Le peuple béninois, la jeunesse béninoise ne seront pas de reste. Pour cela permettez moi de rendre ici un hommage mérité à nos héros : Béhanzin, Bio Guéra, Kaba, Kpoyizoun et à tous autres qui ont bravé l’ennemi et sont morts les armes à la main. Hommage éternel ! Nous jurons de mériter d’être vos dignes descendants. C’est sur ce nouveau défi que je suis convaincu que vous relèverez, que je ferme avec vous toutes les mauvaises pages de l’année 2014 et vous appelle à œuvrer pour que l’année 2015 soit celle qui mette fin à nos misères à tous et entame le processus du développement accéléré de notre pays. Courage à toutes et à tous pour le triomphe des idéaux de démocratie et le développement rapide et harmonieux de notre commune Patrie. Bonne et heureuse année 2015 à toutes et à tous ! Vive le Bénin ! Je vous remercie. Pr. Philippe NOUDJENOUME »
C’est sur ces mots que je souhaite à vous les journalistes, à vous-mêmes et vos familles, une bonne et heureuse année 2015, une année au service de la vérité, au service des travailleurs et du peuple pour une nouvelle gouvernance dans le pays. Cotonou, le 02 Janvier 2015 Jean Kokou ZOUNON Porte- parole du Parti
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