LETTRE OUVERTE À MONSIEUR THOMAS BONI YAYI.
Garrigues-Sainte-Eulalie, 1er décembre 2014.
Monsieur,
Vous comprendrez et admettrez que je ne vous honore pas du titre de président : en toute objectivité, votre retour à la tête de l’État béninois demeure une forfaiture que j’ai dénoncée sans ambages en utilisant ce terme ; hélas ! la peur du cynisme de vos représailles ou de ne plus bénéficier de vos faveurs a fait taire les juristes qui auraient dû déclencher la procédure pénale appropriée.
Si je vous adresse cette lettre ouverte, en espérant que les organes d’information du pays - fussent-ils majoritairement à votre solde - auront l’audace de diffuser, c’est parce qu’après la marche du 29 octobre 2014, celle du 11 décembre 2014 sera la commémoration d’un avènement dont vous ne sauriez ignorer le Fondement. |
Coutumier du fait, vous payez les affamés pour les marches de soutien à votre personnalité ; d’autres, qui ne se plaignent pas de la vie malgré la gabegie nationale dont les maîtres d’œuvre sont vous-même et votre gouvernement, étaient restés à l’écart de la manifestation populaire du 29 octobre 2014 ; quant à moi, bien que loin du pays mais d’un vieil amour sans partage pour ma terre natale d’où je ne me sens jamais déraciné, je m’étais singulièrement senti en symbiose avec le peuple de cette marche.
Et voici qu’en vous mettant en garde formellement, on ne cesse d’évoquer celle du 11 décembre 2014 ; si j’étais présent au Bénin, je descendrais dans la rue ; oserez- vous aussi un tel acte ? N’ayez pas peur, Monsieur Thomas Boni Yayi, mon compatriote, je vous demande d’avoir le courage mâle de vous joindre à la foule que j’exhorte à descendre massivement dans toutes les rues de notre très cher pays, sans y commettre aucune détérioration.
Ovationnée ou sifflée, voire huée copieusement, votre présence sera la preuve de la reconnaissance effective de vos méfaits, la manifestation du pardon que vous devez au peuple béninois ainsi que votre engagement à ne plus entraver le bon fonctionnement de la Démocratie, bijou rarissime dont les Béninois savent la valeur ; c’était une conquête sans effusion de sang ; elle est aussi le diamant dont jamais personne ne le dépossèdera, fût-il le plus grand prédateur ou le plus criminel du monde.
Olympe BHÊLY-QUENUM. |
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