Malgré la tendance baissière du prix du pétrole qui a amené la Ministre des Finances, Mme Ngozi Okonjo-Iweala à revoir sa copie mainte fois avant le projet budgétaire final rendu public la semaine dernière, le budget 2015 du Nigeria ne lésine pas sur le train de vie de l’état et les dépenses régaliennes. Dans ces domaines qui touchent aux jouissances directes liées à la jouissance du pouvoir, c’est business as usual, si on peut dire… Tenez sur un budget total d’un montant estimé à environ 13000 milliards de FCFA, la présidence prévoit 78 milliards pour ses dépenses courantes (nourriture, matériel, personnel, projets. etc). L’Assemblée nationale s’alloue la bagatelle de 450 milliards de FCA ; tandis que 219 milliards sont prévus pour la Justice. Le ministère de la Défense qui est sur la sellette en raison de son faible rendement opérationnel -- tous corps confondus -- recevra pour ses dépenses générales 1069 milliards de FCA auxquels s’ajourera une enveloppe de 252 milliards de FCFA rien pour la flotte présidentielle. Pour ce qui est de la lutte spécifique contre Boko haram, 18 milliards de FCFA sont prévus en complément des dépenses en armements divers. En y ajoutant les autres domaines, comme le Sénat, non mentionnés ici, on voit que les dépenses régaliennes dépasseront les 20% du budget. Les dizaines autres ministères et départements qui embrassent la vie sociale dans sa totalité réelle se contenteront de ce qui, relativement, apparaît comme des miettes. Et cette disproportion est d’autant plus évidente qu’une part non-négligeable des sommes formellement allouées aux autres département revient en sous-main vers les plus puissants sous forme de corruption. Un fléau qui, comme chez nous au Bénin jouit d’une confortable impunité. Ce déséquilibre et d’autres facteurs structurels rendent raison du décalage entre le rang économique théorique du Nigéria en Afrique, l’opulence scandaleuse d’une minorité, et son rang réel en termes de bien-être et de prospérité de ses populations, dont pas moins de 70%, selon un récent rapport de la Banque Mondiale, vivent en-dessous du seuil de pauvreté Alan Basilegpo |
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