L'ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo est de nouveau entré dans le lard du président Goodluck Jonathan, considérant que la démocratie nigériane est mise en danger par les agissements de son successeur. S’exprimant à Abuja lors d'un lancement de livre en l'honneur de M. Mustapha Akanbi, premier président de la Commission indépendante contre les pratiques corrompues, M. Obasanjo, qui pour lors présidait la séance, a déclaré que le président Jonathan devrait cesser d'encourager la violence verbale qui peut ne pas faire physiquement mal mais qui est susceptible de dégénérer en violence physique. M. Obasanjo a déclaré que la plus grande accusation qui peut être portée à l’encontre d’un pouvoir est d’avoir l’air d’essayer par tous les moyens de détruire toute sorte d’opposition, ce qui signifie en fin de compte détruire la démocratie. «Toute gestion de la vie démocratique sans recours à la force brute ni aux tendances dictatoriales doit être cultivée » a déclaré l'ancien président. « En tant que leader, vous ne devez pas faire le mal volontairement ou tolérer le mal. Vous devez savoir que vous rendrez compte un jour à Dieu, vous pouvez masquer vos méfaits ici bas, mais devant Dieu, il n'y a pas de masque qui tienne ». L'ancien président a également parlé longuement sur la façon dont Jonathan gère l’insurrection de Boko Haram, la corruption, l'économie et le chômage des jeunes. Sur l'insécurité, M. Obasanjo a déclaré que Boko Haram n’est en mesure de «frustrer les efforts politiques de quiconque» et a déploré qu'il ait fallu plusieurs années pour que Jonathan comprenne la menace. Sur la corruption, M. Obasanjo a dit que le « poisson pourrit par la tête. » Sur l'économie, a-t-il dit, le Nigeria continuera à s’enfoncer et ce qu’on dit aux Nigérians sur l'état de l'économie n’est malheureusement pas conforme à la réalité. « L'économie est en plein marasme, pour ne pas dire en régression » a-t-il dit. L'ancien président a également déclaré que plutôt que d’en être blâmé, il méritait d’être félicité pour avoir aidé une personne d'une ethnie minoritaire à devenir président du Nigeria.
Ces attaques d’Obasanjo, dont la venimosité et le nombre vont croissant sont à mettre au compte de leur relations dégradées depuis quelques mois. Le président Jonathan, rompant avec un supposé pacte d’un seul mandat passé entre les deux hommes et balayant d’un revers de main les mises en garde, conseils et accusations contenus dans une lettre ouverte qui lui fut adressée par son prédécesseur en fin d’année dernière, vient de se déclarer candidat à l’élection présidentielle de février 2015
amené et trad. par Binason Avèkes
|
|
|
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.