Le régime blanc d’Afrique du sud, en libérant Nelson Mandela en 1990, a cru naïvement que cela suffirait, en plus de quelques carottes personnelles, pour qu’il l’aide à voiler la continuité de sa politique d’apartheid -- une espèce de néo-apartheid déguisé. Mais c’est mal connaître Madiba, Rohlihlahla, l’obstiné combattant de l’égalité, qui n’a pas bougé d’un iota sur son exigence démocratique du one-man-one-vote comme condition sine qua non de la fin du conflit idéologique qui l’a conduit en prison pendant 27 ans. Mais à y regarder de près, la naïveté des tenants de l’apartheid n’est pas une simple lubie. Une simple observation des données politiques dans toute l’Afrique noire décolonisée montre la prospérité du néocolonialisme et l’alacrité joyeuse des nouveaux dirigeants africains à offrir à leurs anciens maîtres les masques locaux de la continuité de la domination politique des pays africains soi-disant indépendants, et de leur implacable exploitation économique. Dans ces conditions, on comprend que les tenants du système d’apartheid en Afrique du sud aient espéré trouvé en Nelson Mandela, un homme travaillé par 27 années de vie carcérale, vieilli et aspirant à une compensation personnelle, prompt à jouer les pantins africains ordinaires, fidèles serviteurs de leurs ardentes intentions. Mais mal leur en a pris, car avec Mandela, ils étaient tombés sur un os dur… L’homme n’avait rien d’un toutou politique… Alex Biko |
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