Si au lieu de la figure de la femme noire ci-dessus – Dr Ameyon Adandevo—qui a été diffusée pour demander aux Etats-unis d’envoyer le médicament anti-ebola pour la sauver de la mort, on avait diffusé la figure de gauche, celle d’une jolie femme blanche ; et à supposer même qu’elle ne soit pas américaine ni européenne mais une sud-africaine vivant au Nigéria et y travaillant comme médecin, il est à peu près sûr que les Etats-unis n’auraient trouvé aucun prétexte dilatoire ou faux-fuyant pour se dérober à cette demande. Au contraire leur machinerie sophistiquée se serait précipitée pour sauver la vie de cette belle femme blanche ! Au lieu de quoi, cette autre femme tout aussi belle, mais qui a le tort d’être noire est abandonnée à son sort, et a succombé à la terrible maladie qui l’a emportée en quelques jours |
Et pourtant anticipant l’importance de la dimension spéculaire de l’image, ceux qui ont lancé la campagne ont eu la présence d’esprit de choisir une image la plus près possible de ce que les Américains pouvaient comprendre, accepter voire aimer. Avec ses cheveux, sa vêture, elle campe l’image la plus occidentalisée que l’on peut donner d’une femme africaine. Tout à fait différente de l’image typiquement nigériane du sud qu’elle donne ici à droite, et qui pour nous autres Africains nous va droit au cœur. Mais cette présence d’esprit et cette prévoyance, n’ont pas suffi pour attendrir le cœur des Américains afin qu’ils volent au secours de cette brave femme nigériane… |
Say it again, say it aloud "à l’heure du jugement dernier, il vaut mieux que nous restions nous-mêmes ; nous récolterons ce que nous aurons semé, et même nos masques qui leur ressemblent ne nous sauveront pas face à l’indifférence sinon le mépris des autres !"
Rédigé par : Thomas Coffi | 27 août 2014 à 13:15