Il y a une dramatisation politique et médiatique des réactions aux (et de la gestion des) accidents d'avion qui n'a aucune commune mesure -- toutes portions gardées -- avec celles concernant des accidents touchant d'autres modes de transport. Et souvent, ces dramatisations donnent lieu à des excès de posture géopolitique et technologique de la part des grandes puissances occidentales autoproclamées qui, comme chacun sait, aiment à se mêler de tout ce qui ne les concerne pas, et s'arrogent la responsabilité stratégique et technologique des enquêtes et des investigations. Mais on constate souvent que cette manie qui est dans la tradition idéologique des Occidentaux toujours affectés du complexe du fardeau de l'homme blanc, concerne moins d'autres puissances comme les Russes ou les Chinois. Souvent ces accidents sont l'occasion pour ces puissances putatives de marquer leur suprématie sur ce qu'elles tentent de naturaliser comme leur zone d'influence. Deux questions se posent : pourquoi les accidents d'avion donnent-ils lieu à une dramatisation excessive sans commune mesure avec le nombre de victimes ? Pourquoi cette dramatisation donne-t-elle lieu à une mise en scène internationale ? Est-ce que c'est parce que tout accident d'avion--contrairement aux centaines d'accidents de voitures ou de camions qui se produisent dans un silence général tous les jours--réunit souvent un cocktail de victimes parmi lesquels se trouvent les ressortissants des pays les plus puissants du monde ? Est-ce que c'est parce que l'avion, contrairement aux autres modes de transport, est un transport transnational et international et en même temps--en dépit de sa relative démocratisation--un mode de transport sociologiquement marqué ? Binason Avèkes |
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