Béninoises, Béninois de toutes obédiences politiques, Démocrates de mon pays, d’Afrique et du monde, Mes chers compatriotes. L’actualité politique béninoise nous ramène à une question cruciale, lancée comme un défi à notre peuple : la question de liste électorale avec la décision DCC 14-103 du 27 Mai 2014 par laquelle la Cour Constitutionnelle décide « que la convocation du corps électoral pour les prochaines élections municipales et communales est … subordonnée à l’achèvement du processus de correction et de l’actualisation de la LEPI ». En termes clairs, pas question d’élections municipales et communales ou toute élection future sans la LEPI (simplement corrigée et actualisée). Autrement dit, pas question de liste électorale alternative. Cette décision, à juste titre, a soulevé un tollé protestataire au sein du peuple. Tout le monde sait que le premier instrument par lequel on jauge le fonctionnement d’une démocratie véritable est la liste électorale. Malheureusement depuis bientôt quatre ans notre peuple est victime d’une haute escroquerie, d’une arnaque politique inacceptable en ce début du 21ème siècle. Il s’agit de la LEPI YAYI-BAKO. Déjà, lors de son élaboration, l’ensemble du peuple a perçu le caractère frauduleux de l’Opération LEPI en naissance. Des protestations ont été élevées, ponctuées par des manifestations contre les Représentations des Pays et Organismes complices de l’Opération frauduleuse en préparation contre la démocratie au Bénin: l’Union Européenne qui apparemment voulait pousser le peuple béninois dans une guerre fratricide. Et pour boucher toute issue de sortie à notre peuple, YAYI Boni et son groupe de fraudeurs firent intervenir la grosse artillerie : la Cour Constitutionnelle. Dans une décision devenue célèbre à la manière d’Hitler mettant le feu à la Bundestag, par la décision DCC n° 10-049 du 5 avril 2010, la Cour Constitutionnelle décide que toutes les élections ne pouvaient être organisées que sur la base de la LEPI. Ainsi on transforme en une norme constitutionnelle un simple instrument d’expression du suffrage qu’est une Liste électorale. Conséquence : la LEPI YAYI-BAKO-DOSSOU naquit, monstrueuse, hideuse et complètement au service d’un individu et de son clan. Une liste inexistante, une liste dont le contenu n’est connu que des hommes du clan et que tout le peuple ignore. Une liste dans laquelle les institutions telles l’OIF ont dénoncé « 2,2 millions de personnes enregistrées en l’absence de tout document » ; autrement dit des personnes presque fictives. Le k-O des élections présidentielles de mars 2011 a été l’œuvre de cette fameuse LEPI. Pour baliser les k-o pour les élections suivantes (municipales, communales- 2013- législatives- 2015- puis présidentielles- 2016) en faveur d’un homme et son système, YAYI Boni, une loi fut votée interdisant tout audit approfondi dudit fichier électoral avant 2017 et autorisant simplement sa correction. Pour toute intelligence, il est impensable tout audit, toute correction d’une LEPI qui n’existe pas et à laquelle l’on veut attacher toute élection au Bénin. C’est dire que la décision DCC 14-103 du 27 Mai 2014 se trouve dans une logique jurisprudentielle foncièrement anti-démocratique, anti-éthique et anti-peuple. Ainsi fut noué un pacte à trois acteurs désormais impliqués dans une opération de maintien au pouvoir de YAYI Boni ou à défaut de faire élire par k-o tout mouton qu’il désignerait à sa place. La conséquence évidente, c’est le maintien du système autocratique de YAYI avec lui ou sans lui. Ces trois acteurs ce sont l’Exécutif, le Parlement et la Cour constitutionnelle. Les trois se renvoyant la balle - de non organisation des élections- dans une complicité parfaite comme des larrons en foire. Ainsi, les élections sont prises en otage par ces trois institutions. Les seules victimes de la situation étant le peuple et la démocratie. Béninoises, Béninois de toutes obédiences politiques, Démocrates de mon pays, d’Afrique et du monde, Mes chers compatriotes. Nous voici placés devant un redoutable défi : ou courber l’échine devant les maîtres fraudeurs qui usent de tous bois (la ruse, la corruption, le chantage et les intimidations) pour des hold-up infinis à l’instar d’un Gbadamassi Rachidi annonçant déjà les k-o à venir ; ou relever le défi en nous levant dans des batailles résolues pour la préservation de notre démocratie conquise au prix de nos sueurs, de nos larmes et de notre sang, 1°-En rejetant par tous les moyens et sans débat le diktat de la Cour constitutionnelle aux ordres qui veut nous imposer la LEPI YAYI-BAKO-DOSSOU inexistante ou pour le moins frauduleuse. 2°- En nous donnant une Liste électorale alternative crédible avec laquelle on puisse organiser à temps les prochaines échéances électorales. J’en appelle à une grande mobilisation et à une grande détermination de toutes les énergies, à nous prendre en charge, par-delà des obédiences politiques pour atteindre ces objectifs salvateurs. On ne peut accepter, sous peine de trahison de nos convictions démocratiques, de rester les bras croisés et continuer de subir les conséquences des décisions de ceux-là qui détruisent la démocratie. Il s’agit de nous décider à entreprendre, sans attendre, l’élaboration d’une liste électorale alternative envers et malgré le pouvoir des fraudeurs. On ne peut sortir du cul de sac dans lequel le pouvoir de Boni YAYI nous conduit avec la complicité de la Cour Constitutionnelle qu’en prenant nos responsabilités de citoyens et de démocrates. Voilà pourquoi, j’en appelle à une alliance de toutes les forces politiques et démocratiques décidées à aller dans cette voie salvatrice. J’en appelle même aux partisans inconscients de cette arnaque qui doivent se rendre vite à l’évidence que leur instrument de brigandage aux mains de YAYI Boni peut se retourner contre eux-mêmes à tout moment ; car désormais muni de cet instrument, il peut l’utiliser demain contre ses amis d’aujourd’hui et qui pour une raison ou autre se montreraient demain plus tièdes envers sa politique meurtrière et belliqueuse. La cause est commune. Il s’agi du sort de ce pays si cher à nous tous. Cotonou, le 16 Juin 2014. Philippe NOUDJENOUME Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin. |
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