La délégation officielle nigériane à la coupe du monde au Brésil dirigée par Goodluck Jonathan fait parler d’elle par sa démesure. Par exemple, comparée à celle des États-Unis dirigée par Obama, sa taille crève les yeux et le rapport est écrasant. D’abord par sa composition, la délégation nigériane comprend des gouverneurs, des sénateurs et des ministres, qui n’ont techniquement et officiellement rien à voir avec le foot. Sans compter le ministre des sports qui, à la tête d’une équipe technique, avait précédé le président avec pour mission de transmettre son message aux Super-Eagles avant leur match contre l’Iran le jeudi. En revanche, l'équipe de M. Obama, annoncée le 6 Juin, n’est composée que de quatre personnes à savoir, Liliana Ayalde, l'ambassadrice américaine au Brésil; Michelle Akers, membre à la retraite de l'équipe nationale de soccer féminin des États-Unis; et Gabrielle Reece, ancien champion du monde de volleyball de plage. La délégation était dirigée par Daniel Pfeiffer, conseiller principal du président Obama. Difficile de savoir combien le gouvernement nigérian a prévu au budget pour la Coupe du Monde. Les détails de ces dépenses sont curieusement absents du budget 2014 de la Fédération nigériane de football. Décidément on a la gabegie facile en Afrique et plus particulièrement au Nigeria, ce pays où l’argent du pétrole coule à flots. Goodluck Jonathan en la matière, en dépit de ses beaux discours, ne fait pas dans la dentelle. Dans ses voyages internationaux, l’homme est habitué des délégations éléphantesques, mettant en scène plusieurs avions présidentiels. Pendant ce temps, l’écrasante majorité des Nigérians vivent dans la misère et la pauvreté. Quand le pays le plus riche de la planète se serre la ceinture et dépense l’argent public avec bon sens et mesure, qu’un pays comme le Nigeria dont les habitants sont très pauvres se permette de le gaspiller pour le bon plaisir de sa classe politique, est on ne peut plus rageant. Mais ainsi va l’Afrique où les soi-disant indépendances de nos pays n’ont débouché que sur une gouvernance licencieuse, et l’irresponsabilité de nos dirigeants, le fait que, contrairement à ceux qui leur ont légué le pouvoir, ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans limite et sans rendre compte à personne, dans le mépris total de toute loi et de toute norme. Aminou Balogun |
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