Si Yayi Boni s'arrange--comme il ruse par tous les moyens --pour être président en 2016 et au-delà, il se trouverait toujours des gens de bonne foi pour parler au sujet du Bénin en termes de « notre démocratie ».
C'est ce que continuent de dire beaucoup de gens honnêtes, malgré les péripéties fatales par lesquelles la vie politique nationale est passée depuis 2006. Notamment en ce qui concerne : 1. Le statut de l'opposition qui n'a jamais été clarifiée en dépit des nombreuses promesses faites en ce sens, et pour cause ! 2. La diversité des opinions et la liberté de presse qui subissent plus que des entorses, des coups de boutoir, malmenées qu'elles sont par la suprématie exclusive d’un pouvoir autocratique qui impose la pensée unique. 3. L'impunité au sommet de l'État, dans un climat délétère porté à la corruption, aux affaires et aux scandales à répétition. 4. Le régionalisme devenu plus que jamais décomplexé et systématique, une éthique, un objectif, et un programme politique. 5. Et surtout le plus important et le plus fatal à toute espérance démocratique, le hold-up électoral de mars 2011 par lequel Yayi Boni a continué froidement à présider aux destinées du Bénin, en dépit du bon sens et de la volonté de la grande majorité des Béninois dont il n’a cure. Toutes choses qui ont promu et promeuvent le règne de la médiocrité, de l'injustice, de la frustration, à la place de la justice, de l'équité de l'intelligence et des hommes de bonne volonté. Après tous ces faits et méfaits que l'histoire se chargera de condamner, même s'ils sont dans la moyenne de ceux qui enfoncent l'Afrique dans les ténèbres dans un monde sans cesse épris de lumière, comment parler encore de démocratie au Bénin et au sujet du Bénin si on n'est pas un cynique, un aveugle ou un imbécile, ou tout cela à la fois ?
Benedict Atinpahun
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