Le retour à Dakar, l’atterrissage, et le bain de foule nocturnes de M. Abdoulaye Wade, après deux ans d’absence ont pu être commentés diversement. Les uns disent que Macky Sall ne voit pas d’un bon œil le retour du vieux lion, et a tout fait pour enrober dans le voile de la nuit un événement qui se voulait diurne et flamboyant. D’autres, au contraire, pensent que Abdoulaye Wade voulait faire parler de lui, qu’il savait à quoi il jouait ; ce retour, selon eux, colle avec le personnage, qui crée un évènement, la polémique. La politique spectacle, c'est toute la vie d’Abdoulaye Wade, concluent-ils, sûrs de leur fait. Alors, de part et d’autre, comme nous nous trouvons dans un pré carré historique de la France où sévit plus qu’ailleurs son influence néocoloniale avec son fumet d’aliénation culturelle et intellectuelle, on a pu penser que l’idée de ce confinement ou comme on voudra de ce coup d’éclat nocturne a été concoctée par quelque cabinet de communication parisien ; à coup d’un de ces transferts de milliards – et le procès du fils de Wade en donne un exemple – dont les dirigeants africains ont à la fois la licence et la manie. Raté ! Il n’en est rien. L’idée de la dualité spatiotemporelle du pouvoir et sa séparation entre pouvoir de la nuit, pouvoir du jour est toute africaine, voire ouest-africaine. Le Sénégal a piqué l’idée à l’histoire du royaume de Xogbonu. Ce royaume avait mis au point une institution de partage du pouvoir entre le Roi de la nuit, Zounon, et le roi du jour. Deux institutions parallèles, et deux rois dont les chemins ne se croisent jamais…
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