Samedi, quatrième petit-déjeuner de prière nationale présidentielle à la salle des fêtes de la villa présidentielle à Abuja. A cette séance, Goodluck Jonathan, mêlant allègrement le délire religieux, les considérations psychologiques d’un autre temps et d’un autre lieu à la gestion d’un pays confronté aux défi de l’unité, de la modernité et de la rationalité légale, avait invité ses collaborateurs, quelques personnages de l’Etat et coreligionnaires. Comme il fallait s’y attendre, un autre fou de dieu qui a le même profil que lui, et qui se trouve être le Président du petit voisin de l’Ouest, Yayi Boni, était de la partie. Il n’en était pas à sa première de ces séances de prières présidentielles, trouvant dans ces échappées vers le Nigeria une belle occasion de renouer avec ses délires religieux auxquels l’ambiance par trop cartésienne du Bénin ne permet pas de donner libre cours à un niveau aussi élevé. Ce fut une occasion pour l’Hôte de la séance de débiter les traditionnelles stupidités irresponsables au travers desquelles, comme en ces circonstances, nos dirigeants parvenus font de Dieu le personnage puissant et inaccessible auquel nous confions notre destin au lieu de le prendre en mains comme le font la plupart des pays évolués du monde que nous envions. Après Goodluck, Monsieur Yayi Boni n’a pas manqué d’apporter son grain de sel à cette sauce de délire pitoyable, qui arrière l’Afrique. Prenant la parole, le Président Béninois a imploré Dieu de pardonner à ceux qui ont enlevé les écolières dans une école secondaire à Chibok, l'Etat de Borno, en disant qu'ils n'étaient pas au courant de l'implication de leurs actions. En somme Yayi Boni était fier de jouer au doux Jésus Béninois, en faisant le coup de « Pardonnez-leur, Père car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Et il devrait trouver cela très original… Et le futur pasteur hâbleur, qui veut endormir son monde au Bénin sur son plan de 3ème mandat, d’ajouter : « Cela se voit clairement dans les Écritures et c'est mon article de foi. Et bien sûr, c'est l'une des choses qui me font sourire chaque fois que vous me voyez ». Ah ! Ah ! Sous-entendu, quand je souris, ne croyez pas que c’est parce que j’ai vidé une bouteille de champagne avant de venir vous voir, ne croyez pas que je nage dans les vapeurs éthyliques, non pensez plutôt que je plane dans les écritures saintes, à la droite de Dieu… Plus sérieusement, Ô Dieu, sauvez l’Afrique de son infantilisme et de son obscurantisme. Donnez-lui des dirigeants mâtures et responsables qui valorisent la représentation rationnelle du monde et de l’histoire humaine comme la plupart des autres pays évolués du monde ; des dirigeants qui ne se vautrent pas dans la bondieuserie et qui, pour un oui ou pour un non, ne mettent pas votre saint nom à toutes les sauces pour manipuler leur peuple et ruiner leur pays ! Adenifuja Bolaji |
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