Commettant ces crimes immondes, le dirigeant africain a besoin de se faire bonne conscience. Et la seule solution pour cette bonne conscience réside dans le déni de la réalité, le fait d'appeler nuit le jour, et jour la nuit ; le fait de prendre sa volonté pour la vérité, ses vessies pour des lanternes. Le fait de se raconter des histoires et de les imposer à la conscience collective. C'est pour cela que le dirigeant africain a besoin de contrôler ce qui se dit, ce qui se pense, c'est pour cela qu'il a la haute main sur les médias, l'information et le sens ultime de chaque acte, de chaque chose dans l'espace social. Il sait que l'histoire est faite de la somme des petites histoires quotidiennes. Et, en contrôlant l’histoire du temps présent, en en faisant ce qu'il veut, en y mettant ce qu'il désire, le dirigeant africain s'assure de l'histoire du long terme, de l'imposer conforme à ses désirs pour les siècles des siècles. C'est ainsi qu'au Bénin on essaye de porter dans l'histoire le mensonge inouï selon lequel un type douteux comme Kérékou serait un démocrate, et un héros national. Malgré tous les crimes qu'il a commis. Car ces crimes sont déniés, effacés de la surface du temps social et politique et donc ne font pas partie de ce qui fait l'histoire. Ce qui fait l'histoire concernant le rôle de Kérékou dans la vie politique du Bénin, c'est ce qu'on veut bien conter sur lui, les invraisemblances scandaleuses, les mensonges à vomir debout sur son attachement à la démocratie, son oeuvre de paix et de cohésion nationale, etc.. On voit aussi Yayi Boni à l'oeuvre dans le même sillage, utilisant les mêmes recettes et adoptant la même posture : mise hors jeu du peuple réel, activités criminelles sans limite et sans fin, contrôle de l'information et lavage du cerveau et, en fin de compte, l'histoire prendra le relais… Depuis que le monde est monde, ce sont les plus forts qui font l’histoire et chez nous les criminels sont les plus forts : ils sont nos historiens…
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