La Violence Symbolique du Régionalisme de Yayi Boni.
Si c'était Yayi Boni qui devait sélectionner ce jeune étudiant pour sa bourse d'étude dans cette prestigieuse université américaine, il l'aurait choisi parmi ceux qu'il considère comme "les miens". On aurait eu droit à des patronymes et des noms improbables, qui ne ressemblent pas à ce qu'on a moyennement entendu comme patronyme béninois ordinaire. On aurait eu droit à des Akibodé, des Adjigbé, ou des noms comme Soussia ou Tossa, qui sont voués à faire illusion parce que faisant charnière entre les Collines et les Départements plus au Sud ; ou bien lorsqu'il pense à récompenser ses parents de ce septentrion imaginaire dont il se réclame au titre de la part maternelle, il nous proposerait gentiment des patronymes comme Issakou, Arouna, Tigri, Aboudou, Goro et consort... Et lorsqu'il est à court de candidat de cette partie du pays, il les choisirait au titre d'une identité nordique cosmopolite qui embrasse très généreusement, c'est-à-dire très largement la zone sahélienne d'Afrique sans aucune distinction d'origine nationale ; c'est ainsi qu'avec lui, nous avons appris à reconnaître comme Béninois d'évidence, des Traoré, des Touré, des Coulibaly, des Ndiaye, etc... Tout patronyme qu'en ouvrant le premier dictionnaire de la littérature Béninoise, ou le premier répertoire des chanteurs ou des artistes béninois vous trouverez, je suppose, à foison...
Mais las ! le choix de l'étudiant pour cette bourse de recherche n'est pas laissé à la fantaisie obscure de notre président Justicier ethnique : il est basé sur des critères de compétence universelle et non sur la médiocrité nombriliste de la préférence ethnique... Et c'est pour cela qu'il s'appelle Somassè, comme cela ne devrait pas étonner tout Béninois honnête... On aurait souhaité que cet étudiant choisi s’appelât Issifou ou Kilibo ; il est souhaitable qu’il en soit ainsi, mais pas plus souvent qu’à son tour. Et c’est cette distorsion-là qui constitue la violence symbolique et politique du régionalisme de Yayi Boni
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La Violence Symbolique du Régionalisme de Yayi Boni.
Si c'était Yayi Boni qui devait sélectionner ce jeune étudiant pour sa bourse d'étude dans cette prestigieuse université américaine, il l'aurait choisi parmi ceux qu'il considère comme "les miens". On aurait eu droit à des patronymes et des noms improbables, qui ne ressemblent pas à ce qu'on a moyennement entendu comme patronyme béninois ordinaire. On aurait eu droit à des Akibodé, des Adjigbé, ou des noms comme Soussia ou Tossa, qui sont voués à faire illusion parce que faisant charnière entre les Collines et les Départements plus au Sud ; ou bien lorsqu'il pense à récompenser ses parents de ce septentrion imaginaire dont il se réclame au titre de la part maternelle, il nous proposerait gentiment des patronymes comme Issakou, Arouna, Tigri, Aboudou, Goro et consort... Et lorsqu'il est à court de candidat de cette partie du pays, il les choisirait au titre d'une identité nordique cosmopolite qui embrasse très généreusement, c'est-à-dire très largement la zone sahélienne d'Afrique sans aucune distinction d'origine nationale ; c'est ainsi qu'avec lui, nous avons appris à reconnaître comme Béninois d'évidence, des Traoré, des Touré, des Coulibaly, des Ndiaye, etc... Tout patronyme qu'en ouvrant le premier dictionnaire de la littérature Béninoise, ou le premier répertoire des chanteurs ou des artistes béninois vous trouverez, je suppose, à foison...
Mais las ! le choix de l'étudiant pour cette bourse de recherche n'est pas laissé à la fantaisie obscure de notre président Justicier ethnique : il est basé sur des critères de compétence universelle et non sur la médiocrité nombriliste de la préférence ethnique...
Et c'est pour cela qu'il s'appelle Somassè, comme cela ne devrait pas étonner tout Béninois honnête... On aurait souhaité que cet étudiant choisi s’appelât Issifou ou Kilibo ; il est souhaitable qu’il en soit ainsi, mais pas plus souvent qu’à son tour. Et c’est cette distorsion-là qui constitue la violence symbolique et politique du régionalisme de Yayi Boni
Rédigé par : B.A. | 27 avril 2014 à 09:44