COMITE DES LUTTES DES TRAVAILLEURS DE L’OUEME-PLATEAU
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VIGILANCE : NE NOUS LAISSONS PAS ENFERMER DANS LE PIEGE DE BONI YAYI ET DE SON GOUVERNEMENT !
‘’La grève des travailleurs est illégale, les défalcations sont légales… je restitue un mois de défalcation. Je suis prêt à restituer les sous défalqués en février, à condition que les travailleurs arrêtent la grève et que les cours reprennent le 03 mars 2014. Qui n’a pas travaillé n’a pas droit au salaire.’’ . Ainsi se résument les inepties du pouvoir de YAYI et les conclusions des négociations sur fond de menaces portés par le Ministre de la Fonction Publique et du Travail, Martial SOUNTON.
N’oublions pas que les travailleurs ne sont pas partis en grève pour exiger la restitution des défalcations. La question des défalcations n’est intervenue qu’en cours de chemin.
En effet tout est parti de la marche pacifique du 27 décembre 2013, réprimée violemment dans le sang sur ordre du Préfet de l’Atlantique et du Littoral, Placide AZANDE et exécutée par le Commissaire Central de Cotonou, Pierre AGOSSADOU. Le motif de cette marche pacifique était, rappelons-le, de protester contre :
· les violations répétées des libertés démocratiques et syndicales ainsi que leur confiscation par le pouvoir de YAYI ;
· la validation des concours frauduleux ;
· l’insécurité grandissante.
Voilà d’où on est parti. La répression sanglante de la marche pacifique a entraîné la grève en cours et a mis à l’ordre du jour d’anciennes revendications relevant des droits acquis dont les défalcations. Pour empêcher les grèves en cours Boni YAYI a cru devoir recourir, à nouveau, à l’arme des défalcations. Ainsi l’exigence de la restitution des défalcations de 2014 n’est intervenue qu’après coup. C’est donc dire que les grèves en cours sont proprement légales parce que posant le problème des libertés fondamentales et des droits acquis (cf. article 25 de la loi sur l’exercice du droit de grève en République du Bénin). C’est pourquoi c’est totalement idiot de déclarer illégales les grèves en cours pour justifier les défalcations opérées sur les salaires. C’est également idiot de réduire tout le mouvement de grève en cours dont le fondement premier est le respect des libertés démocratiques et syndicales à la seule restitution des défalcations et de demander l’arrêt du mouvement à ce prix. Accéder à cela, c’est tomber dans le piège de Boni YAYI et lui donner carte blanche pour la poursuite du bâillonnement des libertés dont l’expression est ici la confiscation du droit de grève et du droit de manifestation. C’est un retour à la case départ ; c’est comme si on s’est battu pas pour grand-chose. NON ! Nous devons poursuivre la lutte jusqu’à satisfaction totale de nos revendications qui passe par :
1. la jouissance sans entrave des libertés démocratiques et syndicales ;
2. le limogeage non seulement du Préfet de l’Atlantique-Littoral, Placide AZANDE, mais surtout du Commissaire Central, Pierre AGOSSADOU, qui représente la force publique qu’utilise Boni YAYI pour frapper tout citoyen qui ne chante pas à sa gloire ;
3. l’annulation des concours frauduleux.
N.B. : La satisfaction de ces trois revendications ne nécessite aucune sortie de sous.
4. la restitution sans condition des sous défalqués ;
5. le paiement aux enseignants du primaire et du secondaire, à l’instar des autres travailleurs de la Fonction publique des 25% de valorisation du taux indiciaire ;
6. le relèvement à 60 000 F du SMIG pour le secteur privé.
Pour cela il s’agit de poursuivre avec plus de détermination et d’engagement le COMBAT.
Vigilance pour ne pas faire le jeu de Boni YAYI et de son gouvernement !
Vigilance aussi et surtout pour soutenir les secrétaires généraux contre toute tentative de les acheter pour dévoyer le mouvement !
Les Comités des luttes à différents niveaux doivent intensifier le travail de mobilisation de toutes les couches de la population en vue de lever une force colossale qui oblige Boni YAYI à donner diligemment satisfaction aux revendications des travailleurs afin d’éviter à l’ECOLE UNE ‘’ANNEE BLANCHE’’
Porto-Novo, le 28 février 2014
Pour le Comité des Luttes des Travailleurs de l’Ouémé-Plateau,
Le Président,
Joseph AIMASSE
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