atrimoine mondial de l’Unesco, le Tata Somba est un habitat unique au monde que l’on ne retrouve qu’au nord-ouest du Bénin et dans sa partie frontalière avec le Togo. C’est une construction traditionnelle à des fins de protection, de résistance contre les ennemis et les bêtes sauvages. Le mot Tata désigne à l’origine une fortification depuis le temps de la colonisation française. Mais, par extension, il désigne aussi toute habitation. Le Tata Somba, château fort traditionnel, est l’apanage des peuples Bètammaribè, Bèsoribè et Natemba. Les autres Tatas tels que Berba et Waaba ne répondant pas au sens étymologique de ce type d’habitat. Le terme même de Somba donné aux châteaux forts traditionnels de l’Atacora est un nom générique que l’administration coloniale française a attribué à tous les peuples de l’Atacora, à l’exception des Batombou. L’histoire du Tata Somba reste jusque-là méconnue. Personne ne connaît aujourd’hui l’homme ou le peuple qui a inventé le Tata Somba. Il est communément admis que dans les temps anciens, les maisons étaient sous forme de cases rondes. Les guerres et autres animaux prédateurs ont conduit les peuples à trouver un autre moyen pour mieux se protéger et résister. Ainsi est né le Tata Somba. Tous les Tatas n’ont, en effet, pas les mêmes caractéristiques. Ce qui laisse penser que le Tata Somba originel a subi moultes modifications. Les Bètammaribè (littéralement «ceux qui façonnent le sable» ou «les bâtisseurs») sont réputés pour la construction des Tatas Somba. Leur parenté avec les Natemba indique d’après toute vraisemblance que le Tata Natemba serait le Tata originel. D’autant plus que les Bètammaribè appellent les Natemba par le terme de Woyibomè, qui veut dire les «gardiens du Tata ancestral» —puisque dans la tradition de ces peuples, chaque famille dispose de son Takienta (sa maison) et chaque membre de la famille doit quitter ce Tata pour aller construire sa maison une fois atteint l’âge de la maturité lorsqu’il faut fonder une famille. Au demeurant, la maison paternelle revient de droit au benjamin de la famille, la femme n’ayant de maison que celle de son époux. Le lien de parenté entre les Bètammaribè et les Natemba est encore plus renforcé par la langue. Les deux peuples se comprennent, malgré quelques variantes. Ces peuples sans monarchie, guerriers fiers et hostiles à toutes formes de domination ont résisté à la colonisation française. Ils ont leurs origines au Burkina Faso, d’où ils sont venus pour s’installer autour de la chaîne des montagnes de l’Atacora et jusque dans une partie du Togo. Les Natemba se sont implantés à Tayacou en aval de la montagne et les Bètammaribè se sont dispersés pour aller plus loin. Rien d’étonnant que le Tata Somba ait subi des modifications et connu une évolution, donnant ainsi les différents types de Tatas que l’on connaît actuellement. Le Tata Somba |
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