Chers internautes, chers compatriotes. Vous savez que le pays va mal, que le peuple Béninois, sa jeunesse, ses forces vives mènent une lutte noble pour le rétablissement des libertés fondamentales, de la justice, du respect de l’Etat de Droit. Alors que le blocage continue au risque de porter atteinte à l’économie du pays et à la cohésion sociale, la Diaspora a décidé de réagir. Au nombre des multiples actions de soutiens aux travailleurs en lutte, la diaspora a décidé d’adresser une lettre ouverte au Président de la République, Monsieur Yayi Boni… Je vous invite à prendre lecture de cette lettre, et le cas échéant à la diffuser autour de vous, au nom du Bénin, au nom de la démocratie, au nom de l’espérance |
Monsieur le Président de la République, La situation sociopolitique du Bénin marquée par une tension sociale très forte nous amène, nous membres de la Diaspora , à vous écrire. Pour tout observateur attentif de la situation sociopolitique du Bénin depuis 2006, année à laquelle vous avez accédé à la magistrature suprême, ce n'est pas vous faire grief que d'affirmer que votre responsabilité est engagée dans les difficultés et blocages sociaux que connaît le Bénin aujourd'hui. Votre gouvernance déroute nos concitoyens et jure avec les espérances qu'ils ont investies dans la culture et les pratiques héritées du renouveau démocratique. Vous êtes venu au pouvoir en 2006 avec la promesse du changement, et vous terminez votre premier quinquennat sans que rien ne change dans les mœurs politiques, sociales et dans les capacités économiques de la grande majorité des Béninois. Après un maintien au pouvoir en 2011 qu'on peine à qualifier d'élection, vu les énormes irrégularités qui l’ont marqué, vous avez mis à l'honneur un nouveau slogan sous le nom de Refondation. Mais pour l'immense majorité de nos concitoyens, ces dénominations captieuses n'ont rien changé à leur vie, sinon qu'elle est abandonnée à elle-même, dans la débrouille, la pauvreté et la misère. Pendant ce temps, vos amis politiques ainsi qu'une minorité de profiteurs qui vous entourent s'enrichissent à vue d'œil et en toute impunité. Votre gouvernance est scandée de scandales à répétition, marqués par une impunité outrageuse. Certaines affaires au sommet prennent une dimension internationale qui rejaillit de façon affligeante sur l'image de notre pays. Beaucoup de Béninois et de Béninoises ont de bonnes raisons de s'inquiéter de l'équité régionale dans le traitement et les chances qui sont offertes à chaque citoyen. Ce palmarès affligeant est source de frustration, d’inquiétude et de mécontentement au niveau des populations, des organisations syndicales, de la société civile et des travailleurs. Dans ce contexte, les formes d'expression démocratique consacrées sont les seuls moyens pour le peuple de se faire entendre. Mais il n'est un secret pour personne que la parole au Bénin depuis 2006 n'a plus la liberté qu'elle avait jadis. Les médias d'État rendent difficile l'expression des voix discordantes avec celle de votre régime. Ce n'est pas vous faire injure que de dire que l'ORTB, l'Office national de radio diffusion et télévision du Bénin est devenue une agence de publicité de votre régime, un cirque émotionnel de bas étage, qui ne donne la parole à longueur de journée qu'à vous seul et à vos amis politiques ; pendant que l'opposition, la pensée et la diversité y sont quasi inexistantes. Sous votre régime, les émotions privées de quelques-uns ont pris le pas sur la pensée collective, et le débat a déserté le forum. Cette imparité médiatique a son pendant politique dans la part de lion que vous vous êtes habilement taillée à l’Assemblée nationale, à coups d’élections frauduleuses et d’achats de conscience. Puis tout récemment dans un discours censé calmer la tension, vous avez rabattu la motivation des travailleurs sur la seule question subsidiaire des défalcations, sans daigner considérer les motifs initiaux de leurs revendications. Ce détournement d'intention a été vécu par l'immense majorité des travailleurs comme une preuve de mépris et de mauvaise volonté de votre part. M. le Président, après ce bref rappel des faits, il n'est pas superflu de rappeler aussi les points essentiels de la plate-forme revendicative des travailleurs et des syndicats : Monsieur le Président, Le combat de nos concitoyens pour les droits fondamentaux de tous, est pour nous autres de la Diaspora une raison de fierté. La démocratie est un chantier commun à l’édifice duquel leur combat apporte sa pierre salutaire. Leurs souffrances et leurs sacrifices sont dès lors pour nous source de tristesse. Et, où que nous soyons dans ce monde devenu un village planétaire, nous ne pouvons jouir de paix tant que ces sacrifices et ces souffrances ne seront pas soulagés ou reconnus à leur juste valeur. La répression violente de la manifestation pacifique du 27 Décembre est une aberration démocratique et humaine que nous ne voudrions plus voir renouveler dans notre société. Plus jamais, Monsieur le Président, nous ne voudrions que soit versé le sang de citoyens innocents agissant dans le cadre des libertés garanties par la Constitution. Notre solidarité à l’égard du peuple en lutte et de ses représentants syndicaux est pleine et entière. Elle est la raison principale pour laquelle nous avons décidé de vous écrire. En donnant satisfaction à notre requête, Monsieur le Président, non seulement vous soulagerez les souffrances du peuple, mais vous donnerez à la Diaspora Béninoise motif d’espérer que la démocratie triomphera. Veuillez croire monsieur le Président, en l’expression de nos sentiments patriotiques. Paris le 09 mars 2014-03-08 La réunion de la Diaspora Béninoise
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