Le Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche
1°-La première est le caractère unitaire du mouvement de grève générale. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les travailleurs salariés, médecins, magistrats, enseignants de tous niveaux, agents du Ministère des Finances et Développement rural, élèves, étudiants, etc. que ce soit à Parakou, Bembérékè, Natitingou, Porto-Novo, Lokossa, Abomey, Cotonou, tous observent le mouvement général sans considération de région, de religion. Dans un beau mouvement d’ensemble le peuple travailleur du Bénin se bat de façon héroïque et unitaire, met ainsi en échec toutes les menaces et actes de répressions multiples, les défalcations illégales sur salaire, les manœuvres dilatoires de soi-disant négociation, les tentatives de divisions régionalistes, les opérations de corruption basées sur la distribution massive de sous. Le mouvement de grève générale continue de plus belle et le peuple travailleur poursuit le combat pour son émancipation. Pour cela, je dis au peuple travailleur « bravo ! ». 2°- Le Chef de l’Etat, Boni YAYI est l’obstacle premier à la jouissance des libertés, de la démocratie et de la bonne gouvernance au Bénin. Face à toutes les plaintes et tous les malheurs du peuple : tous les services publics bloqués, les malades qui meurent sans soin dans les hôpitaux, les détenus qui croupissent dans les prisons faute de fonctionnement des services judiciaires, les élèves sans maîtres et professeurs dans les écoles avec planant à l’horizon le risque d’une année blanche, les jeunes recherchent quelque brin d’espoir avec l’exigence d’invalidation des concours frauduleux, face à tout cela, YAYI Boni « s’en fiche », se bouche les oreilles, campe dans l’attitude de mépris général du peuple et loin de répondre aux exigences élémentaires des travailleurs dont certaines ne coûtent même pas un franc, renvoie à un « moratoire de trois mois » ! Les élections communales sont repoussées sine die et la correction de la LEPI de fraude dont l’audit est rejeté après 2016 est bloquée par les manouvres de toutes sortes du pouvoir en place. Si YAYI Boni et son dernier carré de « fidèles » tels les ELEGBE Amos, CHABI SIKA Karim, Djibril Mama DEBOUROU, MENSAH Moïse et autres AZATASSOU Eugène etc. ont encore du cœur et l’oreille pour écouter, ils n’ont qu’à les tendre vers le peuple. Ils entendront les gémissements de la mère qui dort à jeun avec ses enfants pleurant dans les bras, du jeune sans avenir et sans espoir et qui, à longueur de journée, "galère" dans les vons le ventre vide, l’artisan ou la petite commerçante qui ne trouve pas de client pour liquider ses produits, le malade, sans emploi qui attend la mort faute du minimum pour se soigner. Ils entendront la colère du douanier qui observe que des recettes publiques sont détournées et dilapidées par l’autocrate YAYI Boni ; ils pourront comprendre les raisons de la rébellion des Députés contre le budget, contre les arrêts et injonctions de la Cour Constitutionnelle ; ils percevront les souhaits et les prières sourdes des hommes et femmes dans les lieux de cultes religieux afin que le Tout-Puissant veuille dans son Infinie Bonté nous débarrasser du Démon, tyran blasphémateur : YAYI Boni. Aujourd’hui, que l’on soit de n’importe quelle région du pays, le peuple dans sa très large majorité veut le départ immédiat de YAYI Boni du pouvoir. Chers compatriotes, Il y a déjà un moment que la question du départ de YAYI Boni du pouvoir " ici et maintenant" se pose. La situation actuelle met à nu cette nécessité. Mais, ce qu’il y a de particulier aujourd’hui, c’est que la question du départ de YAYI Boni du pouvoir, « maintenant même » ne se pose plus en termes de simple propagande et seulement par le Parti Communiste du Bénin et la Convention Patriotique des Forces de Gauche. Elle se pose en termes de modalités pratiques avancées par maintes personnalités politiques autres que celles de la démocratie révolutionnaire. Et la presse s’en fait l’écho. On parle d’écourter le mandat du Président de la République. Le journal « Le Matinal » du 28 janvier 2014 écrit « C’est le départ ici et maintenant ». Le Député Lazare SEHOUETO dans son émission du 09 février dernier déclare « C’est possible par les voies légales, on peut écourter le mandat du Chef de l’Etat. Constitutionnellement c’est possible » (Le Matinal du 10 février 2014). Les Députés Candide AZANNAÏ, Fikara SACCA, Epiphane QUENUM, du groupe parlementaire « Paix et cohésion nationale » au cours de leur Conférence de presse du 06 février 2014, donnent un ultimatum d’une semaine à YAYI Boni pour « redresser sa politique actuelle… passé ce délai, ils lanceront la procédure de sa mise en accusation devant la Haute Cour de Justice » (La Nouvelle Tribune du 07 février 2014). D’autres modalités sont avancées telles, la mise en œuvre de l’article 50 de la Constitution qui dispose de la déchéance du Chef de l’Etat en cas de « décès, de démission ou empêchement définitif ». D’autres parlent de « assise nationale », d’instauration de « période de transition » etc. Toutes ces propositions d’issues politiques, nécessaires pour notre pays, appellent à la mobilisation générale du peuple pour construire une force colossale, invincible par n’importe quel dictateur ou comploteur interventionniste. A moins de laisser notre sort aux mains d’une junte militaire pour nous débarrasser du tyran par un putsch ; ce qui s’est toujours retourné contre le peuple et donc doit être combattue, la seule force pour faire dégager YAYI Boni et son pouvoir maintenant même, c’est celle du peuple ; à savoir celle des travailleurs, des jeunes, des femmes de toutes les nationalités et régions du pays. Dès lors, ce qu’il faut plus que jamais, c’est la mobilisation générale de tout le peuple pour faire comme en 1989, mieux qu’en 1989. J’appelle toutes les composantes des travailleurs et des peuples à puiser leur énergie dans toutes leurs ressources pour se soulever comme un seul homme afin de mettre fin au régime de la barbarie, de l’ignominie et de la honte nationale et instaurer le pouvoir qui soit vôtre : le pouvoir des travailleurs et des peuples. Voilà pourquoi 1°- Aux Responsables syndicaux, aux travailleurs salariés, je dis « poursuivez fermement votre mouvement de grève générale avec à l’appui toutes formes d’actions nécessaires tout en demeurant vigilants contre tout marchandage réalisé en dehors de la défense de vos exigences légitimes. Combattez fermement tous ceux qui tentent d’amoindrir la portée de votre lutte en voulant la contenir seulement dans des exigences corporatistes afin de permettre la récupération pour des buts autres que ceux des travailleurs et des peuples. Si les travailleurs du Bénin n’avaient pas fait la grève politique en 1989, on n’aurait jamais eu le Renouveau démocratique ; pas plus que si ceux d’Afrique du Sud ne s’étaient pas alliés à l’ANC et au Parti Communiste sud-africain dans des combats politiques, on n’aurait jamais renversé le régime de l’apartheid. Vous devez élever votre lutte jusqu’à l’instauration d’un pouvoir qui soit le vôtre et sous votre contrôle. 2°- Aux élèves et étudiants, je dis : « N’acceptez jamais une année blanche ! Pour cela, soutenez la juste cause de vos enseignants car leur lutte pour les libertés, la sécurité des citoyens, pour des concours d’Etat justes et équitables est la vôtre. C’est une cause commune. Engagez-vous, vous-mêmes dans les combats tumultueux ; rejetez par-dessus bord des « conseils de sagesse » des « vieux » qui tenteront de vous ramollir et vous insuffler la peur, battez vous pour l’avenir radieux de ce pays, pour votre avenir en somme et le Bénin sera sauvé. 3°- Aux Députés, maintenez votre résistance contre les abus et forfaits du pouvoir de Boni YAYI et de sa Cour. Poursuivez vos accusations contre l’imposteur YAYI Boni. 4°- Aux femmes aux foyers et dans les marchés : Vous qui subissez le plus les affres de la misère du fait des situations désastreuses de vos époux et du chômage de vos enfants, devez vous lever ; vous qui passez des jours devant vos étalages sans vendre pour un sou alors que l’on vous rackette par des taxes diverses de marchés, engagez le combat avec les travailleurs salariés pour qu’ensemble on bâtisse un monde nouveau. 5°- Aux populations des quartiers de nos villes et nos villages : YAYI, en repoussant les échéances électorales sine die vous a livré à la mauvaise gouvernance des maires et chefs d’arrondissement devenus illégaux depuis un an et qui pillent sans retenue vos ressources publiques faites de fonds publics, de domaines et réserves administratives. Levez-vous pour exiger leur départ pour l’organisation des élections communales et locales avec une liste alternative autre que la LEPI frauduleuse. 6°- Aux Hommes en armes, Vous vivez les mêmes problèmes d’injustice, de brimades, de népotisme, de faim, de manque de perspectives pour vous et vos enfants. La cause actuelle est commune et est aussi la vôtre : c’est celle de l’émancipation complète de notre patrie commune. Soutenez par conséquent les travailleurs et les jeunes en lutte ; combattez fermement en votre sein les zélés qui obéissent au doigt et à l’œil du tyran et préparez vous à vous souder aux combats du peuple. Du reste, rappelez aux zélés qu’ils répondront personnellement de tous les actes de « tortures, de sévices ou traitements cruels inhumains » qu’ils auront posés aujourd’hui contre le mouvement populaire et les citoyens. 7°- A nos opérateurs économiques : Ce que porte le mouvement actuel, c’est la nécessité du développement accéléré de notre pays, la promotion de la production nationale et la protection des producteurs nationaux ; ce qui exige la mise en place des conditions d’un climat propice pour les affaires dans la lutte contre la fraude et la corruption au sommet de l’Etat. D’où votre soutien au mouvement est vivement appelé. 8°-A nos artisans, vous avez besoin de formation continue, de crédit et de marché. Le pouvoir corrompu vous en prive et ne réserve ces droits qu’à une infime minorité pour se remplir les poches. Soutenez les luttes en cours et levez-vous pour le salut du peuple. 9° - A mes compatriotes de l’Extérieur. La malédiction qui vous avait frappé sous le pouvoir KEREKOU-PRPB est revenue, plus immonde, plus déshonorante. Poursuivez vos protestations diverses. Aidez les combattants à l’intérieur pour l’émancipation et la restauration de la dignité de notre patrie. 10°- Enfin, au Président Boni YAYI, je dis : Vous avez échoué. Partez maintenant et mettez-vous à la disposition du pouvoir des travailleurs et des peuples en lutte. Il saura être juste, équitable. Alors si vous persistez en commanditant de nouveaux crimes contre des responsables et le peuple, sachez que vous alourdissez vos charges. En tout état de cause, il n’y aura plus d’impunité ni d’immunité pour les crimes commis contre le peuple. Alors, travailleurs, jeunes et peuples en lutte, ensemble levez-vous pour la démocratie et l’émancipation ! En avant pour le pouvoir des travailleurs et des peuples ! Cotonou le 13 février 2014 Philippe NOUDJENOUME |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.