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Cher ami,
Bien entendu, je t'autorise à partager avec les autres lecteurs de ton blog, ma réaction et tes réponses. Tu me permettras néanmoins de m'étonner d'apprendre que le royaume de Hogbonou était le vassal de celui d'Abgomè!! Qu'est ce qui matérialisait cette vassalité? Que je sache, Porto-Novo ne payait pas tribut au Danxomè, comme ce dernier à Oyo!!
Je reviendrai plus tard sur l'anachronisme que constitue la condamnation hors contexte de l'esclavage et des sacrifices humains
(...).
Porte toi bien et continue à nous tenir en haleine!!!
Ciao
Ahoyo
Rédigé par : Jean Roger Ahoyo | 23 février 2014 à 17:30
Cher Jean Roger,
Comme toujours tes questions sont pertinentes. Sous leur dehors simple, elles sont philosophiques. Elles ouvrent la réflexion. Pour y répondre permets-moi de poser quelques questions.
Pourquoi condamne-t-on la traite négrière et l'esclavage aujourd'hui alors qu'à l'époque ceux qui entraient dans ce commerce -- les victimes comme les vendeurs et les acheteurs -- pensaient sincèrement que chacun était à sa place naturellement et socialement reconnue ?
La réponse c'est que tous ceux qui entraient dans ce commerce étaient des êtres humains d'égale dignité devant Dieu ou la nature ( pour reprendre la fameuse analogie de Spinoza). Et peu importe que les gens le sachent avant ou pas. Et on peut donc juger aujourd'hui ces actes sur la base de cette vérité qui n'était peut-être pas claire pour les acteurs de l'époque.
Il en est de même pour la sacrifice humain que pratiquaient nos ancêtres. Sur la base d'une vérité intemporelle qui autorise un jugement rétrospectif, le sacrifice humain était de la barbarie, une déviance symbolique et pratique dont les victimes sont à plaindre, et les bourreaux à condamner.
Tout cela pour dire quoi ? Qu'il y a des vérités anhistoriques et des vérités historiques. La raison pour laquelle je crois qu'on peut poser la question de la traitrise de Toffa est que c'est une vérité indéniable qu'on ne doit pas trahir son frère, même si, comme on peut le voir dans les récits bibliques, ce péché ne date pas d'hier. Toffa et Béhanzin ou Glèlè sont du même sang.des Adjahouto. Le royaume de Hogbonou était un royaume vassal du royaume de Danhomè. Comme une province peut poser la question de son indépendance, un royaume vassal peut chercher à s'émanciper de la tutelle de son suzerain; mais cette volonté ne peut pas être accomplie à tout prix. La trahison apparaît lorsque le prix de cette volonté viole les liens moraux d'une vérité antérieure à cette volonté. Comme le dit le proverbe fon, on ne vend pas la maison pour habiter le champ : sous prétexte de défendre l'indépendance de son royaume, Toffa ne doit pas servir de marchepied à la domination d'une race et d'une puissance étrangère dont lui-même ne savait rien, en dehors du commerce de pacotilles qui le fascinait. Car, comme on le voit aujourd'hui, le mal que la puissance étrangère à laquelle des gens comme Toffa ont servi de marchepied en Afrique, ce mal incommensurable est pire que la dépendance forcée de son propre frère qu'il voulait éviter. Tout le drame de l'Afrique est de savoir jusqu'où l'inimitié avec notre propre frère doit nous pousser à nous jeter dans les bras d'un étranger, un inconnu malintentionné auquel nous donnons le bon dieu sans confession. Certaines questions et la manière dont on les pose en Afrique aujourd'hui-- qu'on ne pourrait pas concevoir dans d'autres continents comme l'Asie -- sont déjà biaisées à l'origine puisqu'elles sont le résultat de la tournure d'esprit et de l’impact des rapports politiques consécutifs aux actes que nous interrogeons.
Mais quelles que soit les tournures d’esprit -- acquises ou innées --, quels que soient les rapports politiques hérités, je pense que nous sommes capables de ne pas perdre de vue certaines vérités simples qui doivent nous guider sur le chemin de notre liberté.
Bien que ce soit une réponse qui m’est adressée, je te propose de partager en commentaire avec tous les autres lecteurs du Blog tes questions et ma réponse, si tu n’y trouves pas ‘inconvénient. Ta réactivité à tout ce qui se pense est un admirable signe de vitalité et un modèle intellectuel.
J’espère que tu as fait un bon voyage sur Cotonou
Amitié
BA
Rédigé par : B.A. | 23 février 2014 à 17:27
Cher ami,
J'ai lu avec un intérêt soutenu ton développement sur Toffa et Béhanzin. Malgré mes origines aboméennes, voici deux questions que je me pose et te pose:
1°) Le Roi Toffa avait-il le droit de défendre l'indépendance de son royaume face au Danxomè?
2°) Peut-on juger Toffa par rapport à une Nation(Le Dahomey) qui n'existait pas et qui, encore aujourd'hui, peine à exister?
Sans vouloir défendre Toffa(loin de moi cette idée!), on peut continuer pour poser une 3eme question: Quand on parle de la trahison de Toffa, il a trahi qui et/ou quoi? Je sais que c'est le Roi Glele qui a accueilli et formé le prince Dassi au métier de roi à Agbomè en même temps que Kondo. Mieux, c'est encore Glele qui a envoyé des troupes à Porto-Novo pour installer Toffa sur le trône du royaume de Hogbonou!
Mais le Roi Glele a oublié un détail important: il a oublié de signer un accord, un traité avec son obligé!!! Si bien qu'on peut accuser Toffa d'ingratitude vis-à-vis de Glèlè, mais pas de trahison!!
Bien entendu j'approuve ton développement sur l'égalitarisme mémoriel qui cherche à doter chaque ethnie d'un héros par souci d'unité nationale! Mais il faut reformuler la problématique Toffa en posant les vraies questions et en essayant d'y répondre
Porte toi bien
Continuons la réflexion en l'approfondissant
Ahoyo
Rédigé par : Jean Roger Ahoyo | 23 février 2014 à 17:24