Abdou Diouf va quitter la tête de la Francophonie et déjà c’est la ruée parmi les serviteurs zélés de la Françafrique. C’est étonnant. Le grand mal que fait l’aliénation linguistique à l’Afrique ne pourra jamais être quantifié. C’est cette aliénation-là qui fait de nous des zombies ; c’est elle qui fait que notre classe dirigeante ne réfléchit pas et n’agit pas dans l’intérêt de l’Afrique. C’est cela qui est à la base du spectacle ridicule que projette l’Afrique à la face du monde, et la plupart des autres continents se moquent de nous et se demandent si nous savons réfléchir. Il est vrai que la capacité de réfléchir et d’agir dignement est sujette à caution dès lors que le médium de base de cette réflexion est celui de ceux qui ont intérêt à ce que nous soyons dans les ténèbres. Utiliser une langue qui n’est pas la nôtre pour décrire et appréhender notre monde c’est nous exposer à des pièges viraux que celui dont c’est la langue y a posé pour nous dominer ; c’est être à côté de la planque, c’est ne pas être maître de nos désirs, de notre volonté. Cette vérité-là, on ne la répètera jamais assez. Et pourtant des gens qui se disent dirigeants de l’Afrique se bousculent, comme des gamins à qui ont jetterait des bonbons, pour occuper le poste de Secrétaire générale la Francophonie, c’est-à-dire travailler pour et avec la France à l’abêtissement continu des Africains. Pourquoi cette frénésie ? Pourquoi cette absurdité ? Pourquoi ce manque de dignité pour savoir où se trouvent les intérêts de notre race ? Pourquoi faire avec tant de frénésie le contraire de ce qu’un dirigeant intelligent doit faire ?La réponse est de plusieurs ordres. D’abord ces gens qui se bousculent pour accéder au poste d’une organisation qui suborne le mental des Africains et le trafique à sa convenance, sont les héritiers de cette subornation mentale. C’est cette subornation qui a fait d’eux les serviteurs zélés de la Françafrique qui conduit l’Afrique à l’abattoir depuis des décennies. Dans ces conditions, comment voulez-vous que cette tourbe infecte de zombies oligophrènes puisse avoir le recul nécessaire pour prendre conscience de sa posture aliénée ? Au contraire, comme un cochon dans un bain de boue et de saletés, ils s’y plaisent, s’y vautrent et ne rêvent que d’une chose : mourir en roi de l’immonde immondice.L’autre raison de cette bousculade puérile et aliénée est que si tous les lieux sont bons pour servir la Françafrique, celui qui chapeaute tous les autres reste le lieu subliminal et originaire où se conçoit et se met en œuvre la manipulation mentale de l’Afrique. La langue est un enjeu capital dans l’entreprise de domination des peuples, et celui qui est aux commandes de la langue est comme la prunelle des yeux du dominateur.Enfin troisième et dernière raison de cette ruée vers le poste de secrétaire de la Francophonie, c’est la raison narcissique et matérielle. Le poste est juteux. La France y a mis institutionnellement le paquet : le titulaire a rang de chef d’Etat. Il a voiture, chauffeur, logement, et émolument mirifique. Sans compter les honneurs qui vont avec. Or l’un des ressorts de l’intérêt que les hommes politiques trouvent à leur activité est la jouissance, le plaisir, les honneurs, l’argent, le bon plaisir. Et quand tout cela est servi sur un plateau, comment bouder son plaisir ? Pourquoi ne pas se bousculer sur l’aubaine ?Pendant ce temps l’Afrique s’enfonce. Pour un Abdou Diouf qui y a trouvé son compte combien de décennies de recul en écopera l4afrique ? Combien d’Africains en payeront le prix ? Adenifuja Bolaji |
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