Nigeria : Jonathan va au Kenya avec 7 Jets privés !

Quand Goodluck Jonathan arrive au Bénin, il faut compter le nombre d’avions présidentiels qui l’accompagnent. Ce n’est pas de la blague, car pour son récent voyage au Kenya ce décompte fait grand bruit, surtout lorsque le pot aux roses a été révélé par une Ministre Kényane. «Votre président a visité notre pays avec sept jets privés » a révélé Mme Amina Mohammed, la Secrétaire aux affaires étrangères kényane  en se moquant de Jonathan et de sa flotte présidentielle Ce qui a fait bondir le chargé de communication de M Goodluck, le fameux Dr Abati Reuben qui, pour mériter son salaire, bombarde ses followers de twitters de démenti dans tous les sens, histoire d’éteindre l’incendie, parfois sans peser ses mots, comme il l’a fait en réaction à la lettre grave de Obasanjo à son chef, au risque de soulever le scandale. . Dans ses messages pépiés Abati n’hésite pas à qualifier la jeune Ministre de menteuse, mettant en demeure, la Kenyane et les Nigérians accusant M Jonathan, de prouver leurs allégations. Un avion présidentiel est clairement identifiable. Vous devez le savoir. Cette dame kenyane ment. Rien moins que de la paresse, de prendre une folle légende et de la diffuser sans vérification. Honteux. La Dame Kenyane a menti. Le Président Jonathan était au Kenya avec un seul avion. Je la mets au défi de prouver le contraire. Arrêtez de répandre des mensonges. Le Président Jonathan était au  Kenya avec un seul avion. Donnez des preuves tangibles du contraire ou taisez-vous. Les racontars au sujet des 7 avions avec lesquels Jonathan est allé au Kenya ne sont pas vrais. Je mets au défi la dame kenyane de prouver son affirmation   D’un point de vue factuel, qui peut vraiment prouver que la Ministre se permettrait de parler si elle n’avait pas ses raisons et ses preuves ? Et du reste la spontanéité débonnaire avec laquelle la jeune ministre s’exprimait prouve bien qu’elle se plaçait plus sur le terrain de l’étonnement que du règlement de compte politicien. Au contraire c’est cette manière du chargé de communication de Jonathan de s’agiter comme un diable jeté dans l’eau bénite qui est plutôt suspecte… Du point point de vue des représentations, en tant qu’elles sont non pas forcément vraies mais en tant que partagées, il faut souligner l’arrière plan idéologique du sentiment régionaliste dans le regard jeté sur l’exercice du pouvoir d’Etat en rapport avec la source de la richesse du Nigéria qu’est le pétrole. Au Nigeria les gens de la Région du Delta du Niger d’où proviennent le pétrole se sentent frustrés de voir que le pétrole puisé dans leur sous-sol, loin de leur profiter, leur apporte des calamités écologiques alors que les régions non affectées par ces calamités, comme le Nord, profitent de ce pétrole ; ne serait-ce que par le jeu de la redistribution établi et par la corruption des hommes politiques dont les principaux qui ont tenu le hauts du pavé dans l’histoire du Nigeria n’étaient pas toujours originaires du Delta. Et donc avec l’accession au pouvoir de M Jonathan, les militants régionalistes du delta pensent que c’est à leur tour de profiter des richesses de leur pays. Cette idée est clairement exprimée par des militants comme Asari Dokunbo qui a été récemment inquiété au Bénin. Est-ce que Jonathan et son entourage en font leur ? On ne peut l’affirmer mais toujours est-il que son attitude vis à vis du faste gouvernemental que trahit cette affaire des 7 avions comme vis à vis de la corruption laisse à désirer. Jonathan ne semble pas pressé de sévir contre les gens de sa région empêtrés dans des affaires de corruption, comme s’il se disait pourquoi empêcher ou punir ces personnes alors que bien d’autres avaient pillé le pays avant eux en toute impunité, et que c’’est à leur tour de faire la même chose.   Deux exemples prouvent la réticence idéologique de M Jonathan à sévir contre les corrompus de sa région ; l’Affaire de la Ministre de l’Aviation,  Stella Oduah, empêtrée dans un flagrant délit de détournement d’argent public par achat illégal de somptueuses voitures Mercedes blindées surfacturées. Malgré cette affaire troublante et scandaleuse révélée depuis plusieurs mois, cette ministre est en poste tranquillement comme si de rien n’était sans que le président Jonathan dise ce qu’il pense de sa position morale dans le gouvernement. Une convocation prévue devant une commission sénatoriale par-ci, des menaces d’inculpation de la part de l’Agence nationale de lutte contre le crime économique par-là, l’affaire semble promise à un bel enterrement, comme c’est souvent la coutume dans le landerneau politique nigérian.   L’autre exemple qui fait douter de la volonté de M Jonathan de lutter contre la corruption dans son versant régionaliste est le le pardon qu’il a accordé à son ancien patron, M. Diepreye Alamieyeseigha, l’ancien gouverneur de l’Etat du Bayelsa dans le Delta, qui a volé des millions de dollars, a été arrêté à Londres, s’est évadé, a été repris à Lagos où il a été jugé. Au vu de tout cela, il n’est pas très étonnant que Jonathan profite sans états d’âme des avantages attachés à sa fonction de président, étant donné que l’une des occupations de choix des président du Nigeria est de détourner des milliards de naira, et de se préparer à vie une cagnotte à faire rêver Crésus. Que le premier Président issu de ce Detla pétrolier qui fait saliver tout le Nigeria se vautre à son tour dans le bon plaisir et la gabegie, qu’il voyage avec 7 avions peut sembler, d’une certaine manière, un juste retour des choses, une manière de profiter au maximum de la bombance pendant qu’il est encore temps ! Binason Avèkes